Archive pour la Catégorie 'Visite officielle'

En Arménie, dernier pays à avoir adhéré à l’OIF (1/2)

Sortie de l'Ambassade d'ArménieAnnick Girardin est depuis ce matin et jusqu’à demain en visite officielle à Erevan.

L’Arménie est un pays de tradition francophile où la francophonie est largement identifiée à la France, au regard de nos relations historiques et de l’importance de la diaspora d’origine arménienne en France.

Membre à part entière de l’Organisation Internationale de la Francophonie depuis 2012, l’Arménie a réaffirmé récemment son attachement  à la francophonie en accueillant la 31ème conférence des ministres de la Francophonie à Erevan les 10 et 11 octobre 2015.

Invitée à l’Alliance française et à l’Université française en Arménie, la Secrétaire d’État a tenu un discours sur les perspectives de l’enseignement et de la diffusion du français :

Avec des personnalités francophones du monde culturel arménien

Mesdames et Messieurs,
Chers étudiants,
 
L’Université française en Arménie est devenue depuis une décennie une étape inévitable pour un visiteur en Arménie. Le Président de la République française, François Hollande, était d’ailleurs ici le 24 avril dernier pour un échange avec ses étudiants. C’est donc pour moi tout à la fois un grand honneur mais aussi une véritable joie d’être parmi vous aujourd’hui, et de pouvoir m’exprimer devant autant de jeunes qui ont choisi de suivre des études dans cette langue que nous avons en partage, le français, et de poursuivre leur formation supérieure à l’UFAR, dans cette institution de référence par la qualité de ses enseignements et de ses diplômes français et arméniens.
 
Depuis longtemps, bien avant le drame du génocide, nos deux pays, nos deux peuples, ont mêlé leurs destins. Et aujourd’hui, vous êtes, l’incarnation du lien fort qui existe entre nos deux pays, fait d’amitié, d’admiration, et de confiance.
 
Or, à l’heure des défis globaux qu’il nous faut relever (migration, lutte contre le terrorisme, menace de récession économique, réchauffement climatique), nous devons nous unir plus que jamais au sein d’espaces de solidarité privilégiée, autour de valeurs communes, de valeurs universelles, qui fondent notre humanité : fraternité / solidarité, ouverture, écoute, dialogue, plaisir d’être ensemble, différents.
La Francophonie est un de ces espaces de solidarité privilégiée qu’il faut enrichir sans cesse avec des idées neuves en se tournant prioritairement vers vous, la jeunesse francophone en attente de solutions mais aussi porteuse de renouveau : voici une des ambitions que je soutiens avec force en tant que Secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie pour tous les pays qui ont la langue française en partage.
 
Cet espace francophone comme lieu de solidarité privilégiée, il est d’abord géographique. En effet, pris dans sa seule dimension Europe-Afrique, c’est trois fois la superficie de l’UE : de la Belgique au sud-est de la RDC en passant par Erevan, on est, dans tous ces territoires, capable de s’exprimer en français !
 
Mais la francophonie, ce n’est pas qu’un espace géographique, c’est aussi un espace culturel avec comme doctrine la défense du plurilinguisme.
Plurilinguisme que vous connaissez bien puisque vous aussi vous évoluez dans un contexte où cohabitent votre langue, l’arménien, mais aussi l’importance non négligeable de la langue russe, héritée de l’histoire, et où la place de l’anglais croit de jour en jour. Dans cette dynamique, le français a toute sa place, et la cohabitation de toutes ces langues est, et doit être, conçue comme un enrichissement et une chance à saisir.
 
La  francophonie, c’est aussi un espace de  dialogues avec la diversité du monde : dépasser les clivages classiques Est-Ouest ; considérer l’égale importance et dignité de toutes les cultures sans domination de l’anglais ou d’une autre langue.
 
Cet espace francophone est enfin un écosystème qu’il faut développer en vue d’un  développement durable, et en faveur de entrepreneuriat et l’emploi pour les jeunes et les femmes :
  • Le français est la 3ème langue des affaires : pas uniquement langue littéraire ou diplomatique, mais langue d’innovation, de développement au sens large (économique, social), du numérique dans un monde toujours plus dématérialisé et connecté.
  • le français met les gens en réseau, renforce les liens au sein d’un espace économique décomplexé, où l’esprit d’entreprendre se décline avec fierté et conviction en français. C’est toute l’idée d’une « francophonie économique » : celle de développer un système capable de répondre de manière pragmatique aux attentes et besoins de la jeunesse. C’est un vaste chantier, ambitieux mais possible pour les francophones des 5  continents et ses entrepreneurs innovants !
Mon engagement dans la défense et la valorisation de cette francophonie, il est ancien, personnel avant d’être professionnel
 
Issue d’un territoire d’outre-mer entouré d’Américains et de Canadiens anglophones, je sais ce que c’est que de lutter pour sa langue !
De mon expérience de ‘francophone nord-américaine’, je tire les enseignements suivants sur la francophonie :
  • Ce n’est pas que la France : Les français sont statistiquement minoritaires dans la famille francophone (un quart)
  • Ce n’est plus la Françafrique, avec d’un côté une France réputée dirigeante et arrogante et de l’autre des populations d’autres espaces périphériques francophones subissant une ‘’langue française tueuse de leurs langues nationales’’. Comme le disait un ancien premier ministre haïtien, « Nous ne sommes pas locataires de la langue française, nous en sommes les copropriétaires »
  • C’est l’Afrique, bien évidemment, mais également,
  • Les Amériques, avec plus de 33 millions de locuteurs avec un véritable réseau des villes francophones et francophiles
  • L’Asie, le Pacifique,
  • L’Europe et le Caucase: amis belges, suisses, arméniens… mais également 15 millions de locuteurs français en Allemagne…
 C’est des centaines de « cœur », dont celui de la France, chacun possédant un rythme différent. Plus qu’un cercle avec un centre, c’est un espace avec des centres partout
 Un de ces centres, un de ces cœurs, est l’Arménie.
 
 L’Arménie est depuis toujours très francophile et particulièrement attachée à la langue française et à sa culture.  Depuis le Sommet de Kinshasa (octobre 2012), une étape a été franchie avec son adhésion à l’OIF et la signature à cette date d’un « Pacte linguistique » qui marque sa volonté d’approfondir son inscription dans la communauté internationale francophone en développant la place du français dans l’enseignement, en favorisant l’accès aux produits culturels francophones, en encourageant l’usage du français dans les administrations et dans les relations économiques (tourisme).
 
En 2016, en Arménie, on compte désormais d’environ 40 000 élèves et étudiants de français, chiffre en augmentation de 14,3% depuis 2012 ce qui montre l’engouement des arméniens pour la langue française :
  • l’école française en Arménie est de plus en plus fréquentée, par quelques jeunes Français bien sûr, mais surtout par de jeunes Arméniens, qui deviendront bientôt vos successeurs sur ces bancs
  • 5 écoles dispensent des cours de français renforcé avec trois heures de français supplémentaire par semaine dont bénéficient plus de 400 élèves
  • le lycée franco-arménien 119, s’il doit encore se développer, délivrera cette année pour la première fois des diplômes avec mention « bilingue francophone », facilitant la poursuite d’études universitaires en France ou ici, à l’UFAR.
Enfin, Erevan a accueilli, en octobre 2015, le Conseil permanent de la Francophonie et la 31ème Conférence ministérielle de la Francophonie, preuve de son engagement francophone en matière de relations internationales et de l’importance de la francophonie comme lieu de dialogue politique pour l’Arménie.
Un environnement favorable à la francophonie, avec un pacte qui a permis d’accroitre la mobilisation du pays en faveur de la langue française donc où, néanmoins, des défis sont encore à relever pour réaffirmer les orientations, la visibilité  et les priorités d’une francophonie dynamique en Arménie.
 
Sont attendus  ainsi des engagements plus importants en faveur du français dans les programmes scolaires et la mise en place d’une politique éducative et linguistique pro-francophone menée par le ministère de l’éducation arménien, un soutien à la continuité et au développement des filières de français renforcé et de la filière bilingue, mais aussi le suivi de dossiers comme l’intégration de TV5 Monde à la TNT arménienne afin d’offrir une intéressante opportunité sur le plan pédagogique pour la diffusion de la langue française dans le pays.
 
Tous ces enjeux que l’Arménie va devoir encore relever ne doivent pas faire oublier l’intérêt réel pour le français qui existe chez les jeunes arméniens et l’attractivité que l’UFAR représente en tant qu’institution synonyme de réussite et d’excellence.
 
Avec  1 200 étudiants inscrits à la rentrée 2015, il y a près de 20 % de plus d’étudiants à l’UFAR que l’année passée. Offrant un enseignement d’excellence dans les domaines du droit, de la gestion, de la finance et du marketing, l’UFAR est aussi un modèle de gouvernance universitaire et d’éducation aux valeurs européennes et francophones.
Vous évoluez ici dans un environnement ouvert sur le monde et les autres, où la langue française et sa culture rayonnent et où la francophonie est belle et bien concrète puisque c’est vous qui portez haut ses couleurs.
 
Et les résultats sont là : tous ceux qui en sortent occupent rapidement des positions à responsabilité en Arménie notamment au sein d’entreprises françaises, les diplômes français (diplôme de licence ou de master délivrés par l’Université de Lyon 3) et arméniens obtenus étant reconnus comme gage de qualité. Le taux d’insertion professionnelle avoisinant les 80 % par promotion, l’UFAR est la preuve indiscutable de l’apport de la francophonie dans la zone du Caucase et explique le projet en cours d’une ouverture accrue dans la région en direction d’étudiants géorgiens, iraniens, voire russes.
Membre titulaire de l’Agence universitaire de la Francophonie, depuis le 15 mai 2006, comme 5 autres universités arméniennes, l’Université française en Arménie, coopère notamment depuis plusieurs années avec l’Agence pour le financement de mobilités enseignantes dans le cadre de son partenariat avec Lyon 3 pour une meilleure formation de ses enseignants.
Elle abrite et orchestre également la chaire Senghor d’Arménie depuis 4 ans, et a récemment choisi de la spécialiser dans le droit, ce dont je la félicite. En effet, que la chaire Senghor puisse mobiliser aujourd’hui des experts venus de Géorgie, d’Arménie et de France sur des thématiques d’actualité juridique - hier sur la gestation pour autrui (GPA) et en avril prochain sur la gouvernance des entreprises – est déjà un premier très grand succès qui témoigne de l’importance de la francophonie utile, celle qui répond aux attentes et aux besoins des pays qui relaient la francophonie.
Je tiens donc à vous saluer futurs diplômés de l’UFAR qui vous trouvez devant moi : vous êtes une fierté et une chance pour la France comme pour l’Arménie.
Vous incarnez la vitalité de leur relation et la confiance dans leur avenir et votre attachement à la langue française vous inscrit même au-delà de cette relation privilégiée, au sein d’un espace francophone multiple et divers.
Vous voyant si nombreux aujourd’hui, j’en ai la conviction cet attachement et ce lien si précieux entre l’Arménie et la francophonie durera encore longtemps.
 
Je vous remercie de votre attention. 

2e sommet sur l’Économie bleue à Abou Dhabi

La secrétaire d’État a participé ce mardi 19 janvier au deuxième sommet sur l’économie bleue, organisé à Abou Dhabi par les Émirats Arabes Unis et les Seychelles.

Cet évènement international, qui a pour thème « un océan, un avenir », s’inscrit dans le suivi de l’accord de Paris et la mise en œuvre de l’Objectif de Développement Durable 14 adopté en 2015 qui concerne la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable. Dans son discours, Annick Girardin a rappelé que l’océan est le principal régulateur du climat mondial et qu’à ce titre la première réponse au réchauffement climatique est une meilleure gestion des ressources marines :

Monsieur le Ministre et envoyé spécial pour l’énergie et le changement climatique des Emirats Arabes Unis,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
 
L’Accord de Paris, que nous avons adopté lors de la COP21, incarne un formidable élan pour la protection de la planète, de ses habitants et de ses écosystèmes.
Le préambule de cet accord marque un tournant en reconnaissant, comme jamais auparavant, l’importance de la protection des océans, parce que leur rôle dans la protection du climat est majeur. Sans océans en bonne santé, sans leur capacité à stocker du CO2, mais aussi à fournir à ceux qui en dépendent, la nourriture, l’énergie et tant d’autres biens et services, nous ne réussirons pas à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, limiter le réchauffement de la planète en deçà de 2°C, voir 1,5°C.
Cette vision, elle est portée depuis longtemps par certains états insulaires, comme les Seychelles – que je remercie ici pour leur fort engagement – ou encore par l’ensemble des petits états insulaires en développement qui se sont réunis à Samoa en 2014 – j’ai eu le privilège de participer à ces échanges.
Tous ces acteurs ont fait le pari que l’économie bleue représente un formidable levier d’action pour le développement durable et la réduction de la pauvreté. Je viens moi-même d’un territoire insulaire français et en suis convaincue.
La France, qui possède le deuxième domaine maritime au monde, se situe en pointe dans ce secteur, avec un riche tissu d’entreprises qui valorisent les bioressources marines comme source naturelle d’innovation, mais aussi les énergies marines.
Ce potentiel des océans, considérable, est menacé par les effets du réchauffement climatique. L’acidification et le réchauffement des eaux, nous le savons tous ici, modifient les propriétés de l’océan et dégradent les écosystèmes marins, réduisant la diversité et le nombre des espèces. Cela aura de lourdes conséquences sur notre mode de vie.
Mais ne cédons pas au pessimisme : les ressources marines, si elles sont gérées de façon durable, sont nos principales alliées dans l’atténuation du réchauffement climatique.
L’océan étant le principal régulateur du climat mondial, la façon dont nous allons gérer ces ressources déterminera donc en grande partie la réponse que nous allons apporter à la problématique du réchauffement climatique.
C’est pour cela que notre réunion d’aujourd’hui est, grâce à l’engagement des Émirats Arabes Unis et de la République des Seychelles, si importante.
Cette réunion perpétue aussi l’esprit de la COP21 et de l’Accord de Paris sur le climat.
Chaque Etat a des responsabilités dans ce défi. La France entend assumer les siennes à deux niveaux.
Le premier niveau, c’est l’exemplarité : il faut mieux protéger la biodiversité marine et trouver des techniques et des stratégies d’exploitation durables de ces ressources. Concernant la protection de la biodiversité, la France a fait des progrès considérables ces dernières années, plus de 16 % de ses eaux territoriales sont des aires marines protégées, 20 % le seront d’ici la fin de l’année.
Mais il faut aller plus loin que la simple protection, c’est le deuxième niveau, et agir en faveur d’une économie bleue globale, synonyme d’utilisation durable des ressources de la mer.
Pour cela, il nous faut notamment développer et partager les énergies marines renouvelables et les biotechnologies marines. Les mécanismes de transfert des technologies et de renforcement des capacités prévus par l’Accord de Paris sur le climat doivent servir à cela.
C’est aussi le sens de l’initiative CREWS sur les systèmes d’alertes que j’ai lancé avec l’Australie, le Canada, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays Bas et le Japon lors de la COP21. Son objectif est simple : permettre à tous ceux qui, dans les pays vulnérables sont menacés par les catastrophes climatiques, en particulier les cyclones et les tempêtes, d’être prévenu bien en amont de l’arrivé d’un tel évènement et de pouvoir se mettre à l’abri. Nous avons mobilisé 80 millions d’euros pour cela d’ici 2020, et je lance aujourd’hui un appel pour que d’autres pays rejoignent cette coalition.
Il faut également agir sur les sources de pollutions venant de l’économie bleue et réduire les émissions liées aux activités maritimes.
La France a fait la demande de généraliser à l’échelle internationale un système obligatoire de surveillance, de déclaration et de vérification des émissions de CO2 issues du trafic maritime.
L’adaptation est aussi au cœur de l’économie bleue. Nous devons soutenir le développement et la diffusion des connaissances scientifiques sur les océans afin de produire des outils d’évaluation, de planification et de prospective. Nous devons également soutenir le développement de stratégies d’adaptation pour les territoires côtiers et insulaires vulnérables.
Là aussi, la France et ses partenaires entendent innover. A la demande des Seychelles, nous avons choisi d’explorer un projet de conversion de dette pour l’adaptation aux effets du dérèglement climatique. Ce projet va permettre à cet archipel de l’océan indien de consacrer plus de ressources à la protection de sa très riche biodiversité, pourtant menacée par le réchauffement et notamment par les effets d’El Niño, particulièrement violent cette année.
Je suis donc particulièrement fière que l’Accord de Paris ait fait entrer pour la première fois le terme « océans » dans le texte d’un accord climatique.
La COP21 a aussi été la première à dédier une journée entière aux océans. Le 3 décembre, les acteurs de la société civile, de l’économie et de la recherche se sont mobilisés avec succès pour faire entendre l’urgence de la situation.
L’Accord de Paris a pour la première fois inscrit dans le marbre onusien l’engagement de tous les acteurs de la société civile, les associations, les centres de recherche, mais aussi les collectivités territoriales, qui sont souvent en première ligne pour gérer les effets du dérèglement climatique, et enfin les entreprises, indispensable au terme même d’économie bleue.
Le temps où la simple protection de quelques zones marines vulnérables semblait suffire pour sauver les océans est révolu. Il est désormais nécessaire de penser l’ensemble des questions océaniques comme un nouveau partenariat économique, social et environnemental avec tous ceux qui vivent et font vivre les océans.
Nous avons plusieurs pistes concrètes de progrès qui doivent nous permettre d’avancer. La France a participé à l’élaboration de la déclaration « Because the Ocean », qui compte à présent plus de 22 Etats signataires – dont les Seychelles et Palaos – qui recouvrent plus de 35% des zones économiques exclusives mondiales.
Avec « Because the Ocean », la France soutient la réalisation d’un rapport spécial sur les enjeux liant océans et climat par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
La France soutient également la mise en œuvre de l’objectif de développement durable n°14, nous en discuterons cet après-midi.
A travers l’action du Fonds Français pour l’Environnement mondial, la France finance des opérations œuvrant pour une gouvernance durable et intégrée des territoires côtiers, insulaires et marins, au bénéfice des populations locales et des écosystèmes.
Après une année 2015 historique qui aura consacré la reconnaissance du potentiel de l’économie bleue, 2016 doit être l’année des mesures concrètes pour protéger les ressources marines et en extraire des moyens innovants, essentiels à une transition vers des modes de vie durables.
Je vous remercie.

Au cours de son déplacement, la secrétaire d’État s’est entretenu avec le Président de la République des Seychelles, James Michel, et la ministre du Développement et de la Coopération internationale des Émirats Arabes Unis, Madame Loubna Bint Khalid Al Qassimi.

Annick Girardin a achevé son déplacement par la signature du contrat pour un projet-pilote sur le dessalement entre une entreprise française, Mascara, et une entreprise émiratie, Masdar, qui porte « l’alliance pour  un dessalement propre » lancée dans le cadre de la COP21 et soutenue par la France.

Remise des insignes de Commandeur de l’Ordre du Mérite agricole à Fabienne Thibeault

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Dicours de remise des insignes de Commandeur de l’Ordre du Mérite agricole à Fabienne Thibeault

 
Chère Fabienne,
Je suis très heureuse de vous accueillir ici, sur le site de Convention, au milieu de ceux qui vous sont chers, pour cette remise de décoration de Commandeur dans l’ordre du Mérite agricole.
Française d’Amérique du Nord, je vous connaissais bien avant votre succès en Europe. Voisine du même espace géographique francophone, je vous écoutais depuis Saint-Pierre-et-Miquelon, et j’ai plaisir à nous savoir réunies aujourd’hui.
Fabienne Thibeault, vous êtes une chanteuse engagée. Et, pour paraphraser Joséphine, vous avez deux amours ; la chanson et l’agriculture. Mais c’est à votre engagement « agricole » que nous allons nous intéresser aujourd’hui.
Je ne reviendrai donc pas sur votre carrière de chanteuse que nous avons découverte en Europe au moment de la création de Starmania
où vous incarniez « Marie-Jeanne », la serveuse automate.
Permettez-moi toutefois, en ma qualité de Secrétaire d’Etat chargée de la Francophonie, de vous dire combien je me réjouis chaque fois que perdurent dans l’espace francophone, au sein des nouvelles générations, des chansons qui ont marqué l’histoire de la musique. Sachez, chère Fabienne, que ce classique de la chanson populaire « Un garçon pas comme les autres » est toujours très en vogue. On me dit même qu’en Haïti, il a récemment connu une deuxième fortune sur les réseaux sociaux. On vous en dira plus après…
Mais revenons « à nos moutons », si vous le voulez bien.
Depuis de longues années, vous vous intéressez « à cette France agricole et ses terroirs uniques au monde » en mettant votre notoriété et votre créativité au service des filières agricoles qualitatives, de la valorisation et la sauvegarde de races agricoles et, le tout, dans une perspective de durabilité. Vous êtes de tous les combats pour défendre la vache vosgienne, les vins de Givry, le cheval percheron ou le cochon cul noir du Limousin… Je ne les citerai pas tous ici !
Vous vous décrivez comme « Fabienne Thibeault, l’agriculturelle ». « L’enfance est le négatif de l’existence », disait André Gide. Très proche de vos grands parents cultivateurs, vous avez été baignée très jeune par les valeurs de travail et d’attachement à la terre, à cette terre charlevoisienne, majestueuse mais exigeante dans ce Québec au climat rigoureux.
Descendante de Normands et de Charentais, la mémoire du pays d’origine reste une valeur inscrite dans l’ADN de votre famille.
Vous avez donc eu à cœur de développer toute une série de supports pédagogiques et de spectacles afin de faire connaitre nos terroirs, leur histoire et leurs enjeux pour l’avenir. Vous avez écrit une comédie musicale intitulée « Notre terre », dans lequel vous mettez en avant nos terroirs et leurs produits. Votre mariage a d’ailleurs été l’occasion de mettre l’accent sur ces produits et a réservé une place d’honneur aux saveurs du Périgord.
En 2007, vous prenez en main le dossier de la race bovine canadienne afin d’en permettre la réintroduction dans le territoire de Charlevoix. Ce bovin, inscrit au livre des races françaises, avait quitté la France au XVIIème siècle pour la Nouvelle France.
Grâce à votre acharnement, vous avez réussi, avec l’aide de différents partenaires français, à doter le plan génétique de moyens ; le Québec, a d’ailleurs depuis rejoint ce plan.
Avec Claudy Lebreton, vous avez organisé un pôle de races bretonnes (dont la Froment du Léon) ainsi que la visite d’une délégation du Québec aux Terralies de 2012 à Saint Brieuc, ce qui a permis d’ancrer la légitimité de ce projet et d’en élargir le périmètre d’action.
 
Chère Fabienne,
Une chose saute aux yeux lorsqu’on se penche sur votre parcours de vie : vous avez une foi chevillée au corps, celle en la francophonie dans toutes ses dimensions.
Que ce soit en votre qualité de chanteuse, car vous restez une icône de la francophonie culturelle ; ou que ce soit en votre qualité d’Ambassadrice avant l’heure de la francophonie économique, qui s’est exprimée dans votre passion de longue date pour le terroir français et ses nombreux produits, il est tout à fait légitime que vous soyez aujourd’hui mise à l’honneur, ici, au Secrétariat d’Etat à la francophonie.
Car la francophonie peut être bien plus concrète qu’elle ne l’a été.
Il y a comme on dit un ‘frémissement’ depuis quelques temps autour de cette notion de francophonie économique. Certains comme vous l’avaient avant l’heure en leur cœur de cible. Aujourd’hui, les horizons se précisent, le concept s’affine. Il y a eu le rapport de Jacques Attali en 2014 sur « La francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable ». Nous avons eu deux grands rendez-vous sur ce sujet, un premier Forum à la marge du Sommet de Dakar en 2014, et un second cette année, ici même en octobre dernier. La nature transversale de la Francophonie économique y a été bien illustrée par la diversité des thèmes traités: entreprenariat, éducation, agriculture, médias, culture, climat, ville durable.
Face aux défis de notre temps, face aux crises trop nombreuses, politiques, économiques, migratoires, face à la violence qui se déchaîne et qui n’a pas épargné l’espace francophone, réinvestir ce dernier avec des idées neuves en se tournant prioritairement vers la jeunesse en attente de solutions, voilà l’ambition que nous nous devons d’avoir en partage. C’est toute l’idée de la ‘francophonie économique’ : celle de développer tout un écosystème capable de répondre de manière pragmatique aux attentes de notre jeunesse, au Nord comme au Sud.
C’est un vaste chantier, ambitieux, adapté à la jeunesse francophone des cinq continents, aux entrepreneurs innovants ; mais il est prometteur, surtout si comme vous, Chère Fabienne, on y croit !
Il met en avant les atouts que nous avons en partage : cette langue que nous aimons tant, que vous avez si bien servie ; des valeurs, avec au premier chef ce ‘culte’ pour l’humain, pour son travail qu’il nous faut respecter quand il est synonyme d’excellence. La Francophonie économique se développera naturellement si elle est ressentie comme un atout pour ceux qui la vivent. Le dynamisme est au rendez-vous : je le constate à chacun de mes déplacements dans l’espace francophone. Notre jeune génération est connectée, elle fourmille d’idées et de projets, comme nous avons pu le constater à travers ceux des lauréats du concours « La France s’engage au Sud ».
Chère Fabienne,
C’est pour ce beau parcours de défense des terroirs et des races qui sont l’emblème et la richesse de l’agriculture française, que la République vous a élevé au grade de commandeur du Mérite agricole le 21 juillet 2014. C’est pour ce parcours francophone si riche et diversifié que j’ai accepté de vous remettre aujourd’hui vos insignes.
« Fabienne THIBEAULT, au nom du Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, nous vous faisons COMMANDEUR du Mérite agricole »

Déplacement au Gabon : forêt, climat, francophonie

La secrétaire d’Etat s’est rendue hier et aujourd’hui au Gabon. Aux côtés de Ségolène Royal, elle fait sur le terrain le point sur la lutte contre la déforestation dans le Bassin du Congo et a inauguré le centre de réception satellitaire du Gabon, crucial contre la dans cette lutte et conçu en partenariat avec des acteurs français comme l’IRD et le CNES.

Au New York Forum Africa, elle s’est exprimé sur la lutte contre le réchauffement climatique et l’avenir de l’Afrique et de la francophonie et a rencontré des chefs d’entreprises français qui investissent sur ce continent pour parler RSE et formation des jeunes.

cliquez sur ce lien pour visionner la vidéo

Visite officielle du Cambodge

Annick Girardin est depuis le 18 mai au Cambodge afin d’y traiter plusieurs enjeux concernant le développement, le climat et la Francophonie.

La secrétaire d’État a été reçue ce matin par le roi Norodom Sihamoni et le Premier ministre Hun Sen. Elle a signé hier avec M. Hor Namhong, vice-Premier ministre, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale,  le document cadre de partenariat renouvelé entre la France et le Cambodge et des conventions de financement pour 100 millions d’euros avec M. Aun Porn Monirothle, ministre des finances, ainsi qu’avec l’agence française de développement. A Phnom Penh, Annick Girardin a visité le centre de prévention et de gestion des inondations de la commission du Mékong ainsi qu’une station de mesure hydro-météorologique, également financée par l’AFD.

La secrétaire d’État s’entretient hier et aujourd’hui avec de jeunes volontaires français à l’Institut Français, à France Volontaire, et à l’ONG française « Enfants d’Asie ».  Elle a également rencontré hier des étudiants cambodgiens francophones de l’université royale des sciences de la santé.

Visite du gouvernement aux Caraïbes

http://www.dailymotion.com/video/x2qnlvf
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