Archive pour la Catégorie 'Secrétaire d’Etat'

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Visite du Centre de formation Ebola à Nogent-le-Rotrou

Annick Girardin s’est rendue jeudi à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) pour visiter le centre de formation Ebola et apporter son soutien aux personnels soignants mobilisés dans la lutte contre l’épidémie. Alors qu’il tendait à diminuer en janvier, le nombre de cas Ebola a augmenté au cours des deux premières semaines de février.

Accompagnée du maire PRG de la ville, François Huwart, la secrétaire d’État a fait le point sur la situation de l’épidémie et a constaté les moyens mis-en-œuvre par la France. Le centre de Nogent-le-Rotrou, géré par la Sécurité Civile, a déjà formé 120 personnels de santé qui ont intégré le dispositif français de riposte à l’épidémie en Guinée.

La France toujours mobilisée contre Ebola

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À la clôture du 50ème anniversaire du rétablissement des relations franco-chinoise

Annick Girardin a clôturé à Paris les célébrations du 50ème anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine à l’exposition « Splendeurs des Han, essor de l’Empire céleste » du Musée Guimet. Après une année riche de plus de 800 manifestations dans les deux pays, les célébrations du 50ème anniversaire ont pris fin en Chine le 30 janvier, à l’occasion de la visite du Premier ministre Manuel Valls et du Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius au Musée national de Pékin. Ces célébrations ont rencontré un large succès en Chine comme en France.

Devant les étudiants chinois présents, la secrétaire d’État rappelé dans le discours suivant que cette programmation multidisciplinaire répondait à notre ambition commune de renforcer durablement les échanges dans tous les secteurs, économique, culturel, universitaire, scientifique.

 

Monsieur le Chargé d’affaires de l’ambassade de la République populaire de Chine en France,
Madame la Présidente du Musée Guimet,
Madame la Directrice générale déléguée de l’Institut français,
Mesdames et Messieurs,
 
Je suis heureuse de représenter le Gouvernement français à cette cérémonie de clôture, en France, des commémorations du 50ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et la France.
 
Vous le savez, la France est le premier grand pays occidental à avoir reconnu la République populaire de Chine et depuis 50 ans nos échanges sur les dossiers internationaux et les défis globaux se sont approfondis. Ils connaissent une dynamique excellente, comme l’illustre l’intensité de cette année de commémoration.
 
L’année écoulée a en effet été exceptionnelle : près de 800 manifestations dans nos deux pays, avec des moments forts qui ont marqué cette actualité particulière, telle que cette magnifique exposition « Splendeurs des Han », présentée par le Musée Guimet, que vous avez pu découvrir ou redécouvrir ce soir. Les arts et la culture, si importants pour nos deux pays, ont été un fil conducteur de ces commémorations.Discours de clôture
 
L’éducation et l’enseignement supérieur, la science et l’innovation, l’économie, le tourisme ont aussi été mis à l’honneur tout au long de cette année. La France et la Chine entretiennent un partenariat stratégique global. La diversité de la programmation au cours de cette année en a illustré toutes ses facettes. Nous pouvons nous réjouir et nous féliciter de ce bilan.
 
Cette année de commémoration est aussi l’occasion de penser ensemble l’avenir entre nos deux pays, entre nos deux peuples. En effet, « France-Chine 50 », ainsi que l’on désigne cette année, a été un formidable accélérateur de nos échanges. Sa dynamique a dépassé largement le calendrier des événements programmés. La visite d’Etat en France du Président Xi Jinping a été un temps fort de cette année exceptionnelle.
Nos deux chefs d’Etat ont décidé, à cette occasion, de la création d’un dialogue franco-chinois de haut niveau sur les échanges humains. Ils ont marqué leur volonté d’aller plus loin. La première session de ce dialogue s’est tenue en septembre dernier à Paris, sous la présidence de Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international, et de Liu Yandong, vice-Première ministre chinoise.
 
La seconde session, qui se tiendra cette année en Chine, abordera de nouveaux thèmes : la jeunesse, le droit des femmes et les questions consulaires liées aux échanges humains. L’année 2015 sera également l’occasion d’approfondir notre coopération avec la Chine dans tous les secteurs, notamment pour la sécurité et le développement du continent africain et dans la perspective de la conférence Paris Climat 2015 que la France accueillera à la fin de l’année.
 
Je tiens à saluer la présence ce soir d’étudiants chinois et français. Vous êtes directement concernés par ces enjeux. Les perspectives sont, en effet, à la mesure de notre ambition. 35.000 étudiants chinois ont choisi de faire leurs études en France. Nous souhaitons porter ce chiffre à 50.000 dans les années à venir.
De la même manière, nous souhaitons encourager l’accès des étudiants français aux filières universitaires en Chine. Pour cela, nous devons faciliter la circulation des jeunes sur nos territoires respectifs. La jeunesse est une priorité de notre action politique. Les échanges et l’ouverture à l’autre sont les garants du mieux vivre ensemble de demain.
 
En tant que secrétaire d’État chargée du développement et de la francophonie, je ne peux qu’encourager les étudiants chinois à apprendre le français. La francophonie est une fenêtre ouverte sur le monde, un vecteur de rapprochement autour de la langue française qui encourage les rencontres.
 
Avec les partenaires français et chinoisLes meilleurs projets n’étant rien sans l’engagement des personnes qui les rendent possibles, j’adresse, au nom du Gouvernement français, toute ma reconnaissance aux représentants de l’Ambassade de la République populaire de Chine en France ainsi qu’à l’équipe du Musée Guimet, dont la présidente, Sophie Makariou, nous reçoit ici ce soir. Je n’oublie pas non plus le commissaire général de « France-Chine 50 », Marc Piton ainsi que la commissaire générale associée, Catherine Ruggeri, appuyé par l’Institut français. Les opérateurs français et chinois chargés de la mise en œuvre des événements ont aussi fait un travail remarquable.
Mes plus vifs remerciements vont également aux entreprises mécènes françaises et chinoises qui ont apporté un soutien déterminant à « France-Chine 50 ». Je voudrais rendre un hommage appuyé à Alain Mérieux, grand connaisseur de la Chine, dont l’impulsion a été décisive.
 
Ce soir, à l’heure de clôturer le temps des commémorations, nous pouvons être fiers du chemin parcouru ensemble. Il nous appartient maintenant de saisir toutes les opportunités ouvertes pour aller de l’avant. Le Premier Ministre, Manuel Valls, a participé à la clôture en Chine, au musée national de Pékin, la semaine dernière lors de son voyage officiel. Il a notamment exprimé qu’en 2015, « forts de cette confiance mutuelle et renforcée, nos deux pays poursuivront leur dialogue fécond sur les échanges humains en l’élargissant à de nouveaux thèmes, comme celui, si crucial aujourd’hui, de la jeunesse ».
 
Il me reste à vous souhaiter, dans ce magnifique cadre que constitue le musée Guimet, plus grand musée d’arts asiatiques d’Occident, et avec quelques jours d’avance, une belle année de la Chèvre, dont on me dit qu’elle est favorable aux artistes.

Au lancement du fonds Livelihoods pour l’agriculture familiale

Avec les partenaires du fonds Livelihoods

Annick Girardin a participé ce soir au lancement du Fonds Livelihoods pour l’agriculture familiale. Cofinancé par deux grandes entreprises du secteur agroalimentaire, et destiné à accueillir d’autres contributeurs, ce fonds innovant prévoit l’investissement de 120 millions d’euros dans les 10 prochaines années dans des projets en Afrique, Asie et Amérique latine, avec l’objectif d’aider 200 000 exploitations familiales et 2 millions de personnes pour pérenniser leurs cultures.

 

Discours pour le fonds Livelihoods

 

Discours pour le fonds Livelihoods 2Dans le discours suivant, la secrétaire d’État en charge du Développement et de la Francophonie, a rappelé que l’agriculture familiale est un pilier du développement et de la lutte contre la pauvreté, car il répond à la nécessité de produire plus avec moins de ressources naturelles et d’adopter de bonnes pratiques pour protéger l’environnement. Pour Annick Girardin, il faut encourager et soutienir les initiatives d’entreprises qui contribuent au développement durable au travers de modèles innovants.

Monsieur Franck Riboud, Président du Conseil d’administration de Danone,
Mme Victoria B Mars, présidente du Conseil d’administration de Mars,
Mesdames, Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
 
Je me réjouis d’être avec vous ce soir pour le lancement du Fonds Livelihoods pour l’agriculture familiale, un fonds cofinancé par les groupes Danone et Mars, deux groupes majeurs de l’agroalimentaire qui innovent ensemble pour produire autrement, pour produire mieux et plus durablement.
 
C’est un très beau succès pour le développement durable. Et c’est de bon augure, pour le fonds et pour le développement durable, que de rassembler ici, ce soir, autant de monde, d’horizons si différents … pour cela, déjà, je vous félicite.
 
Le lancement de ce Fonds pour l’agriculture familiale me réjouit d’autant plus qu’il est une traduction concrète de l’une des propositions du rapport sur le développement qu’Emmanuel Faber, Directeur général de Danone, évidemment présent aujourd’hui et que je salue, m’a remis avec Jay Naidoo en juin dernier.
 
Vous nous faites des propositions et, en plus, vous les mettez en œuvre … ce n’est pas commun, et je vous en félicite doublement. Je vous confirmerai qu’en parallèle, des outils et des projets inspirés par ce rapport se concrétisent, et que nous construisons cette approche partenariale du développement.Discours au lancement du fonds Livelihoods pour l'agriculture familiale
 
Mais avant cela, laissez-moi rappeler l’importance de l’agriculture familiale dans notre politique de développement, par quelques mots très brefs car M. le Ministre, cher Stéphane, je vous laisserai évoquer plus en détail ce sujet qui vous tient à cœur.
 
Face à une population mondiale en croissance rapide et qui exerce une forte pression sur les écosystèmes, la nécessité de produire plus avec moins de ressources naturelles est un défi majeur. C’est un défi pour ces centaines de millions de petits agriculteurs qui vivent aujourd’hui de l’agriculture familiale et répondent, avec leurs productions, à plus des deux-tiers des besoins alimentaires mondiaux.
Pour eux, qui sont souvent très pauvres et pour la préservation de la planète, c’est un défi majeur que d’améliorer la productivité agricole tout en adoptant de bonnes pratiques pour protéger l’environnement. Nous portons ce message partout dans le monde, mais nous le rappellerons encore plus souvent en cette année où la France accueille Paris Climat 2015.
 
L’agriculture familiale doit aussi relever le défi de la jeunesse des pays en développement. Pour la seule Afrique subsaharienne, 330 millions de jeunes entreront sur le marché de l’emploi dans les 15 prochaines années. Ce chiffre, considérable, est à mettre en perspective avec le contexte actuel dans les zones rurales, peu incitatif pour les jeunes : les conditions de travail et de vie sont peu favorables, l’accès à l’emploi, aux ressources productives et aux services de base y est plus difficile qu’ailleurs. La jeunesse rurale ne pourra rester, vivre et se développer dans ses territoires que si une plus grande attention est portée à l’amélioration des conditions de vie et à l’attractivité des territoires ruraux et la promotion active de l’insertion des jeunes, essentiellement dans les filières agricoles. L’agriculture familiale a une place centrale dans la réponse à ce défi.
 
Mais votre démarche est intéressante, au-delà de son objet lui-même, par  la méthode que vous avez choisie. Vous menez en effet ce combat en privilégiant une voie innovante qui vous permet d’intégrer cette agriculture familiale dans vos chaines de valeur et, ce faisant, de concilier pérennité économique et impact social et environnemental. Cette voie traduit dans les faits une nouvelle vision d’un développement durable, porté par tous les acteurs, y compris les entreprises, ou plus exactement certaines entreprises responsables et respectueuses des populations et des territoires.
 
Les entreprises présentes dans les pays en développement ou émergents se préoccupent de plus en plus de leur impact sociétal. En sus de leurs responsabilités sociales, de gouvernance, et environnementales, elles font, progressivement, évoluer leurs modèles économiques pour intégrer le développement durable dans leur cœur d’activité ; elles s’associent avec des ONG, des fondations, des collectivités locales, des organisations de producteurs, le monde de la recherche… qui leur apportent leur savoir-faire et leurs propres connaissances du terrain, pour améliorer la qualité de leur approvisionnement, pour produire proprement, sobrement et durablement, pour adapter leur offre aux besoins des populations ou des territoires, pour protéger les écosystèmes et autonomiser les populations.
 
Ces nouvelles formes de partenariats innovantes et créatives, dont ce fonds est un bel exemple, font converger les préoccupations économiques, sociales et environnementales, au service du développement durable de la planète. Nous devons les multiplier, pour changer d’échelle, pour partager largement ces expériences !
 
Ce modèle est une innovation sociale bien sûr, fondée sur des innovations technologiques, mais aussi sur des innovations financières, au cœur du dispositif, pour partager le risque, pour préfinancer, projet par projet, pour générer des revenus basés sur les résultats. Il faudra en partager les enseignements pour que d’autres vous suivent.
 
Nous travaillons dans ce sens. Comme vous le savez l’AFD s’apprête à lancer une Initiative d’appui au « social business », pour une première phase « pilote ». J’espère qu’elle pourra prochainement s’associer très concrètement à votre initiative. Les ambassades ont également, désormais, des ressources pour financer de petits projets pilote et innovants portés par des coalitions d’acteurs, qui auront ensuite vocation à changer d’échelle. Cela laisse augurer d’autres programmes et projets d’économie inclusive à déployer entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques et sociaux dans les domaines de l’énergie, de l’eau, de l’éducation, de la santé ou des services financiers.
 
Je souhaite, pour terminer, saluer les représentants des entreprises ici présentes, partenaires audacieux du premier fonds Livelihoods : Danone, mais aussi Schneider Electric, Crédit Agricole, Michelin, Hermès, SAP, CDC Climat, La Poste, Firmenich, Voyageurs du Monde pour dire combien cette mobilisation entrepreneuriale pour les enjeux de la planète, est un très grand atout pour la France. C’est pour nous un volet important de notre diplomatie économique, c’est un modèle dont nous pouvons être fiers et que nous soutenons dans notre diplomatie internationale.
 
Je vous souhaite le plein succès et j’appelle à d’autres initiatives car nous allons nous engager pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable post-2015, et à cet effet, la mobilisation la plus large est nécessaire.
 

 

Première réunion de la CNCD pour 2015

CNCD du 15 février 2015

Présidée par la secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, la Commission Nationale de la Coopération Décentralisée (CNCD) va permettre en 2015 de coordonner les actions de coopération décentralisée dans les grands chantiers de notre politique de développement : place de la jeunesse, agenda du développement durable, financement du développement et solutions face au dérèglement climatique. Véritable espace de dialogue et de concertation, la CNCD rassemble des représentants des associations nationales de collectivités locales et tous les ministères concernés par la coopération décentralisée.

Dans son discours, Annick Girardin a souligné le rôle central de la coopération décentralisée dans notre action de solidarité à l’international :

Annick Girardin préside la CNCD du 15 février 2015

 

Monsieur le Vice-Président de la CNCD, cher Jean-Paul Bachy,
Monsieur le Délégué pour l’action extérieure des collectivités territoriales, cher Bertrand Fort,
Mesdames et messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,
 
C’est un plaisir renouvelé, pour moi, de me retrouver, à nouveau parmi vous, pour présider cette réunion.
 
Je vous remercie, bien entendu, d’avoir répondu présents à l’invitation ! Ces propos seront vraiment des propos liminaires car je souhaite privilégier le temps de l’échange. [...]
 
Vous le savez, je vous l’ai déjà dit, j’accorde une importance toute particulière à la coopération décentralisée parce que c’est sur le terrain, au plus près des territoires, que notre action est la plus efficace.
  • Cela tient tout d’abord à mon expérience d’élue ultra-marine, de Saint-Pierre-et-Miquelon, la coopération décentralisée doit en premier lieu se penser en termes d’intégration régionale.
  • Cela tient également à un constat, celui que j’ai fait lors de mon Tour de France de la Semaine de la Solidarité Internationale – j’en profite pour remercier le Président du Conseil général, M. Alain Viola, pour son accueil, lors de mon étape à Carcassonne, à l’occasion de cette même Semaine de la Solidarité Internationale.
Les collectivités territoriales sont inventives, créatives, porteuses de projets innovants, j’en prendrai, pour exemple, le jumelage de la commune de Bram à celle d’Essaouira qui a permis des échanges entre collégiens et lycéens, échanges nécessaires pour éradiquer les préjugés que l’on peut nourrir vis-à-vis de l’étranger.
 
Échanges d’autant plus nécessaires aujourd’hui dans le contexte que nous connaissons après les attentats à Charlie Hebdo. La solidarité internationale, tournée notamment vers la jeunesse, doit être une priorité.
Dans le contexte budgétaire contraint qui est le nôtre les collectivités territoriales pourraient considérer que leur action extérieure n’est pas la priorité ! Or plus que jamais nous devons travailler à ce que sur le terreau de la pauvreté ne germent pas les ferments de la haine !
 
 
Lors de la dernière séance nous avons ouvert un certain nombre de chantiers. Vous allez pouvoir m’en exposer les avancées.
 
J’en profite pour saluer la prise de fonction de M. Bertrand Fort, en tant que délégué pour l’action extérieure des Collectivités territoriales, qui saura, je n’en doute pas, vous accompagner dans l’élaboration de vos projets internationaux, qu’ils relèvent du développement et de la solidarité, ou de l’attractivité des territoires.
 
La première priorité que j’identifie en ce début d’année 2015 porte sur la méthode de travail collectif. Pour assurer une pleine réussite à notre action et faire face aux enjeux en termes de développement il nous faut rénover notre façon de travailler et ce de plusieurs manières.
Tout d’abord, en privilégiant les coalitions d’acteurs. ONG, entreprises et collectivités territoriales sont des partenaires à part entière. Mais il faut également encourager le renforcement de la coordination et des coopérations entre collectivités d’une même région afin d’éviter de financer des projets identiques mais concurrents sans pour autant casser les dynamiques créatives ! Nous aurons l’occasion d’en parler lors de notre échange sur le financement du développement.
 
L’Atlas de la coopération décentralisée est un outil précieux pour permettre cette utile collaboration entre tous les acteurs ! Je remercie la Délégation à l’action extérieure aux collectivités territoriales (DAECT) pour sa mise en œuvre.
 
Ensuite, en utilisant au mieux les outils mis à votre disposition par la loi du 7 juillet 2014, je pense en particulier à la mise en œuvre du 1 % déchets.
 
Enfin, nous discuterons des incidences de la fusion des régions françaises sur l’action extérieure sur une présentation de M. Pougnaud.
 
Un grand défi mais surtout des opportunités importantes pour la coopération décentralisée se dessinent, anticipons les!
 
La seconde priorité que j’identifie pour cette année 2015 est reliée aux thématiques du développement.
 
Vous le savez, l’agenda de l’année 2015 est ambitieux et ce n’est pas un hasard si l’Union européenne a choisi pour la première fois de consacrer l’année européenne à son action extérieure en choisissant pour thématique le développement :
  • Juillet, Addis-Abeba, Conférence sur le financement du développement ;
  • Septembre, Adoption à New-York du nouvel agenda du développement durable ;
  • Décembre, Conférence Paris Climat 2015.
Trois rendez-vous majeurs dont les collectivités territoriales ne seront pas absentes !
 
Je sais que vous êtes entièrement mobilisés sur ces enjeux et un débat spécifique est prévu aujourd’hui sur ces différentes échéances de l’année.
 
Nous aurons un temps pour aborder les enjeux financiers et en particulier les avancées du chantier «1% déchets» dont le groupe de travail est présidé par Roland Ries.
 
Ce sera aussi l’occasion de parler de la jeunesse et de la stratégie que nous élaborons en la matière. J’attends avec intérêt le compte-rendu de vos travaux sur deux chantiers en particulier que nous avons lancés lors de la dernière CNCD : « Jeunesse et mobilité », M. Jean-Claude Mairal, «Inclusion sociale », M. André Viola.
 
Et bien sûr, un temps sera réservé à la construction de la réussite de la Conférence Paris Climat 2015.
 
Deux mots peut-être sur cet enjeu diplomatique essentiel, sur lequel vous avez un rôle à jouer!
 
 
Tous les acteurs doivent, en effet, être impliqués, y compris les collectivités bien sûr, du Nord comme du Sud, et je compte sur vous pour porter ce message.
 
L’Etat souhaite vous accompagner dans vos actions en la matière, c’est pourquoi la DAECT, en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de la Forêt et avec le ministère de l’environnement, a lancé en décembre dernier un Appel à Projet « spécial Climat » qui sera clos le 15 février prochain, et qui permettra d’accompagner les meilleurs projets des collectivités portant sur l’atténuation des effets du changement climatique comme sur l’adaptation à celui-ci.
 
Pour construire le succès de Paris, il est crucial de valoriser toutes les actions engagées en la matière. C’est l’esprit de l’agenda positif et du plan d’action de Lima à Paris, et c’est pourquoi a été publié un « Panorama de l’action des collectivités territoriales dans la lutte contre le changement climatique » pour les projets déjà existants.
Les projets soutenus dans le cadre de l’appel à projet « spécial climat » viendront s’ajouter à la liste qui sera mise en exergue à l’occasion de la COP 21.
Mais nous aurons deux autres temps de débat ce matin, sur les enjeux économiques tout d’abord, centraux pour les territoires. Je pense aux travaux sur la   « Francophonie économique », de M. Jean-Paul Bachy, et au démarrage du Comité économique de la CNCD qui sera l’occasion d’identifier les bonnes pratiques en termes de coopération économique.
 
C’est donc à l’établissement, ensemble, d’une feuille de route ambitieuse que je vous convie, ambitieuse eu égard aux défis qui sont les nôtres en matière de développement. [...]
 

 

« Etre journaliste après Charlie » à l’UNESCO

A l'Unesco, Paris

A la suite de l’attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a organisé à son siège ce matin un débat sur la sécurité des journalistes. Annick Girardin y était présente aux côtés d’Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, de Plantu et de plusieurs journalistes internationaux.

 
Madame la Directrice générale, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, Monsieur Jean Plantureux, dit « Plantu », Mesdames, Messieurs,
Je voudrais en premier lieu, remercier l’UNESCO et sa Directrice Générale, Mme Bokova, d’avoir organisé cet événement « Être journaliste après Charlie », quelques jours à peine après les évènements tragiques que nous avons connus. Je la félicite pour sa réactivité et je la remercie d’y avoir associé le gouvernement français, que je représente ce matin, pour partager avec vous un moment de réflexion. Car après la tristesse, après le recueillement qui continue, après la démonstration inouïe de solidarité que nous avons connus, vient le temps de réfléchir et de construire l’après. Avec nos questions, nos espoirs, nos idées, et nos valeurs. Après la semaine et la journée historique de dimanche, il flotte dans l’air une chose impalpable, indescriptible, mais dont on sait intuitivement qu’elle sera féconde, à condition que l’on soit demain collectivement à la hauteur de l’intérêt général. C’est notre responsabilité collective et individuelle
Cette exigence, la classe politique la partage avec la classe journalistique. Nous devons nous tourner vers le monde, qui s’est tourné vers nous et nous a tendu la main. Nous devons rester ouverts, ouverts aux autres, Nous devons éviter le repli et la haine. Nous devons rester solidaires.
Comme l’a dit le Premier ministre hier, nous devons aux Français d’être vigilants quant aux mots que nous employons et à l’image que nous donnons. Nous devons être capables, collectivement, de garder les yeux rivés sur l’intérêt général. Etre à la hauteur, cela signifie ne pas diviser la nation, rassemblée autour de ses valeurs, prendre soin d’éviter l’amalgame, et préserver la cohésion sociale
Plus que jamais, cette solidarité doit s’exprimer concrètement. Elle doit contribuer à la réponse aux défis du terrorisme et de la radicalisation. Et d’abord en se tournant vers les jeunes, à qui il faut offrir un avenir et des perspectives, ici, ailleurs. Leurs aspirations sont simples, universelles !
 
Au niveau politique, Les mesures qui vont être adoptées dans les jours qui viennent seront nécessairement accompagnées de mesures complémentaires.
Je pense tout d’abord à l’éducation, et à la laïcité.
A l’heure ou notre société de l’information, sur les réseaux sociaux, les blogs, les forums, produit autant d’émetteurs que de récepteurs, notre jeunesse doit pouvoir disposer d’outils, de filtres, de clés de lecture pour hiérarchiser l’information.
L’éducation pour apprendre à analyser. Mais aussi l’éducation pour apprendre à vivre en société.
La laïcité, C’est un gage d’unité et de tolérance. La laïcité française n’est pas comprise partout dans le monde. C’est pourtant donner la possibilité à chaque individu de croire ou de ne pas croire, sans aucune ingérence de l’Etat, sans prosélytisme dans les lieux qui fondent notre pacte républicain, sans que les religions n’interfèrent dans les affaires politiques.  Nous continuerons à l’arborer avec fierté et à l’expliquer à nos enfants. Je cite Charlie Hebdo dans son édition de ce matin : « la laïcité seule permet, parce qu’elle prône l’universalisme des droits, l’exercice de l’égalité, de la liberté, de la fraternité » ». Plus que jamais dans le monde actuel, c’est une solution à la montée des extrémismes et des fanatismes. Il nous faut donc l’approfondir. Comme l’a annoncé ma collègue Najat Vallaud-Belkacem, des livrets de la laïcité vont être mis en place dans tous les établissements scolaires, la formation des enseignants aux faits religieux sera renforcée et un enseignement moral et civique sera dispensé dans toutes les classes dès la prochaine rentrée.
 
Il y a une semaine, dans les locaux de Charlie Hebdo, des journalistes, des caricaturistes, sont morts assassinés. Ce sont des martyrs, morts pour un idéal. Des martyrs de la liberté d’expression, de la liberté d’informer et de rire, de débattre et de critiquer.
Ils ne sont, hélas, pas les premiers journalistes à tomber pour cette cause. Bien avant la folie meurtrière qui s’est abattue sur la rédaction de Charlie Hebdo, les journalistes ont été victimes de violences et ont payé de leur vie le prix de la liberté d’expression. En 2014, ce sont 66 journalistes, 11 collaborateurs, et 19 citoyens-journalistes qui ont été tués, plus de 350 placés en détention, des milliers d’entre eux victimes de harcèlement, d’arrestations arbitraires, de législations liberticides. Nous avons tous encore en tête ces noms : Ghislaine Dupont, Claude Verdon, Camille Lepage, James Foley, Steven Sotloff. Ce qu’il faut préciser, hélas, c’est que 90% de ces crimes sont encore impunis et que jamais le monde n’a été plus menaçant pour les journalistes.
Le journaliste Georges Malbrunot, présent dans cette salle, a été kidnappé pendant plus de 120 jours en Irak. Ses ravisseurs réclamaient, justement, l’abrogation de la loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques. 
Le métier de journaliste est dangereux, et la France œuvre pour la protection et la sécurité des professionnels de l’information, en temps de paix comme en temps de guerre. Elle apporte son appui aux journalistes en situation de risque dans des actions de formation, de coopération, de suivi et de plaidoyer, notamment avec l’ONG Reporters Sans Frontières et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme. En Afrique et au Proche et Moyen Orient, la France participe ainsi au suivi de la liberté de la presse et à l’aide d’urgence aux journalistes en danger dans près de 40 pays.
Elle s’est mobilisée pour cette cause dans les enceintes internationales, à l’UNESCO, au Conseil de l’Europe, à l’Assemblée générale des Nations Unies, ou encore au Conseil des droits de l’Homme à Genève.
C’est à l’initiative de la France qu’une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies a instauré, fin 2013, une journée internationale pour « la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes », célébrée le 2 novembre en mémoire de l’assassinat des deux journalistes de RFI. C’est également à l’initiative de la France et de la Grèce, que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l’unanimité le 23 décembre 2006 une résolution sur « la protection des civils dans les conflits armés », qui vise, pour la première fois, à prévenir les actes de violences à l’encontre des journalistes dans les guerres.
 
Dans le monde, un internaute sur trois n’a pas accès à un Internet libre et non restreint. A quoi sert donc la liberté d’expression si personne ne vous entend ? L’égalité d’expression et l’égalité d’accès à l’information, sont, de ce point de vue, intimement liés à la liberté d’expression.
Toujours avec Reporters sans frontières et Canal France International, la France fournit des formations de journalistes à la sécurité numérique et au contournement de la cybercensure. En déplacement en Birmanie il y a quelques semaines, j’ai pu constater à quel point ces formations dans les écoles de journalisme sont utiles à cette presse des pays en développement.
 
Vous le savez, la France défendra toujours une information libre, indépendante, corrosive, irrévérencieuse. Mais la France défend la liberté d’expression sans oublier la liberté de conviction et de croyance. Nous respectons la sensibilité des opinions partout dans le monde. Tout média a le droit de publier en France, dans le respect des lois. Chacun, s’il est heurté ou se sent lésé par une publication, telle qu’elle soit, a le droit et la possibilité de se tourner vers la justice pour faire respecter ses droits. Mais en aucun cas, on ne peut avoir recours à la violence.
A l’heure où les jeunes du monde entier, et notamment des pays du Sud, ont les yeux braqués sur nous, nous devons intensifier nos efforts, nos plaidoyers, nos soutiens.
Les dessins de presse font rire, réfléchir, édifient, et peuvent véhiculer des idées extrêmement puissantes dans un langage universel. En cela, les caricaturistes sont des sortes de fantassins de la démocratie. C’est tout le sens de l’association Cartooning For Peace fondée par le dessinateur Plantu, qui est ici. De nombreuses expositions de cette association trouvent refuge dans nos ambassades ou nos instituts. Je souhaite que cette initiative perdure.

Permettez-moi de conclure par ces quelques mots prononcés par le Premier ministre Manuel Valls hier devant la représentation nationale : « La meilleure des réponses au terrorisme qui veut précisément briser ce que nous sommes, c’est-à-dire une grande démocratie, c’est le droit, c’est la démocratie, c’est la liberté ».

Je vous remercie.

«Les enjeux de développement dans les Suds » avec l’Agence nationale de la recherche

Au colloque sur les enjeux du développement des pays du SudAnnick Girardin, a ouvert ce matin un colloque organisé conjointement par le ministère des Affaires étrangères et du Développement international et l’Agence nationale de la recherche (ANR). Il vise à présenter les résultats des programmes de recherche lancés par l’ANR en 2010 sur des enjeux de développement dans les « Suds » et sera l’occasion d’initier un chantier sur le renforcement des liens entre recherche pour le développement et politique d’aide au développement.

 

Monsieur le Président Directeur Général de l’Agence Nationale de la Recherche,

Mesdames et messieurs,
 
Je voudrais tout d’abord vous souhaiter la bienvenue, à vous – représentants des institutions et organismes de recherche, représentants des ministères et acteurs du développement, français et étrangers – qui avez fait le déplacement pour contribuer aux débats de ce colloque, organisé conjointement par notre ministère et par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance à celles et ceux qui ont préparé et permis sa tenue.
 
Ce colloque s’ouvre à un moment particulier de notre histoire, marqué par les événements tragiques qui nous ont tous choqués la semaine dernière. La République a été mise à l’épreuve. Sachons réagir en partageant des valeurs fortes, celles de la République, des valeurs que la mobilisation exceptionnelle d’hier nous intime de porter haut. En premier lieu la liberté : la liberté de penser, la liberté de chercher, la liberté de débattre. Dans l’esprit des lumières, dont les principes nous guident dans cette épreuve, continuez d’éclairer les enjeux et les choix politiques, continuez de débattre librement, au service d’un monde plus juste, plus sûr, plus équitable.
 
L’ANR apporte résolument sa contribution au débat. Je souhaite tout particulièrement la féliciter pour avoir lancé deux appels à propositions sur « les Suds ». Nous suivons de près cette initiative. Vos discussions des deux prochains jours porteront sur la restitution des résultats de ces recherches, menées dans différents champs des sciences humaines et sociales.
 
Vous débattrez également des enseignements qui peuvent en être tirés pour les politiques publiques. Ces échanges seront l’occasion de s’interroger sur la manière de renforcer les liens entre recherche pour le développement et politique d’aide au développement. Cette question est essentielle, et je souhaite que nous y apportions des réponses concrètes cette année.
 
Mais avant que vous ne vous mettiez au travail, je souhaiterais partager avec vous quelques réflexions sur les points qui me paraissent importants pour cadrer les réflexions.  
 
En premier lieu, l’action extérieure de la France en faveur de la recherche pour le développement est indissociable de l’APD française. Elle représente environ 350M€ de dépenses annuelle pour l’Etat.
 
Elle est un formidable outil de partage des savoirs et contribue résolument, depuis de nombreuses années, et de mieux en mieux, à la construction et à la consolidation d’un espace Nord-Sud, mais aussi Sud-Sud de la recherche.
Car nous sommes des partenaires – j’insiste sur ce mot – de la recherche au Sud : il nous faut renforcer le partage des connaissances, l’apprentissage mutuel et la définition conjointe des sujets et des méthodes de recherche.  
 
La France s’est dotée, pour ce faire, d’opérateurs reconnus sur le plan international, disposant d’un vaste réseau au Sud et d’un savoir-faire original et renommé.
 
Je voudrais saisir ici l’occasion qui m’est offerte pour féliciter tous les chercheurs engagés dans ces activités scientifiques d’excellence. A chaque déplacement dans un pays du Sud, je reçois des compliments sur la recherche française au service du développement, qui est souvent citée en exemple parmi les différents volets de notre coopération. Ces compliments s’adressent naturellement à notre communauté scientifique dans son ensemble et je souhaite ici vous en remercier :
  •  l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), qui dispose de 27 représentations à travers le monde, co-publie près de 50% de sa production scientifique avec des auteurs du Sud, aussi souvent que possible en langue française. C’est important pour moi, vous vous en doutez. Bien sûr, je souhaite que nous puissions dès que possible désigner un nouveau président pour cet établissement prestigieux, afin de capitaliser sur le travail de Michel Laurent pour lui donner une nouvelle impulsion ;
  • le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique (CIRAD), engagé dans des « dispositifs de recherche et d’enseignement en partenariat » à l’étranger et impliqué dans plus de 100 pays ; Un accord-cadre entre l’AFD et le CIRAD sera signé, ici-même, demain, qui montre l’exemple à suivre en termes de coopération ;
  • le réseau international des 32 Instituts Pasteur, qui joue un rôle majeur de recherche, de formation et de santé publique là où ces instituts sont établis – dont j’ai pu mesurer le rayonnement international dans le contexte de la lutte contre l’épidémie d’Ebola ;
  • les 27 Instituts français de recherche à l’étranger (IFRE), qui contribuent à la fois à une coopération scientifique d’excellence, aux débats d’idées et à la transmission des savoirs aux niveaux local et régional ;
  • au-delà, environ 200 personnes, présentes dans nos ambassades et nos consulats, mènent des actions de soutien à notre coopération scientifique ;
  • le ministère finance ou co-finance des partenariats scientifiques, qui contribuent à l’amorçage de coopérations solides et durables et à la mobilité des chercheurs, principalement celle des plus jeunes ;
  • n’oublions pas les laboratoires de recherche qui, dans nos universités, consacrent de nombreux moyens à la recherche pour le développement ;
  • et n’oublions pas le Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP), qui finance à hauteur de 4 M€ actuellement, des projets de recherche au Sud.
 
Mesdames et messieurs,
 
Vous le constatez donc avec moi : nous disposons d’une capacité (unique au monde) et d’une qualité exceptionnelle de recherche au Sud, que l’Etat appuie par des outils et des moyens appropriés. Mais nous devons et nous pouvons faire mieux encore.
 
Nos politiques d’aide au développement ont beaucoup à gagner d’une meilleure articulation avec la recherche à plusieurs titres :
-      par la connaissance, les éclairages et l’innovation que cette dernière apporte aux politiques ;
-      par la formation des chercheurs du sud qu’elle permet ;
-      par les échanges féconds qui se développent dans ce cadre entre chercheurs du nord et du sud.
 
Il faut bâtir davantage de ponts entre les chercheurs, les décideurs publics et les acteurs du développement. 
 
Nous devons rassembler nos forces à l’aube d’une année 2015 très dense :
 
2015 sera une «année climat» : il faut parvenir à un accord qui engage la communauté internationale pour des décennies. Ce sera l’occasion de définir de nouveaux modèles de développement, porteurs de croissance et d’emplois.
 
Il y aura de multiples échéances et nous devrons écouter toutes les parties prenantes, tous les acteurs : les États, mais aussi les régions, les villes, les entreprises, la société civile et, naturellement, la communauté scientifique.
 
Les travaux scientifiques que vos organismes produisent sur le dérèglement climatique et sur les problématiques qui y sont liées dans les pays du Sud sont sources de solutions et d’innovation. Nous en avons besoin, en particulier sur l’Afrique, sur les Etats fragiles, sur les petits états insulaires … Ce champ m’a été confié par Laurent Fabius. Je compte sur vous m’aider à le porter.
 
Autre enjeu global, un nouvel agenda du développement durable sera adopté au Sommet de New York à l’automne prochain. Il conviendra de veiller à ce que le dispositif français de recherche favorise, par l’interdisciplinarité, l’émergence de solutions concrètes.
 
Mais les priorités que je nous ai fixées ne s’arrêtent pas à cet agenda international. Je souhaite que nous mettions la jeunesse au cœur de nos priorités et que nous misions davantage sur l’innovation pour faire de notre aide un levier d’initiatives qui changent la donne au Sud.
 
Ce dernier enjeu est essentiel. C’est par des innovations et des manières d’aider plus innovantes, ouvertes à des acteurs de divers horizons, qu’il sera possible de mieux répondre aux attentes, d’utiliser nos ressources plus efficacement. La recherche française doit contribuer à produire des innovations qui soient massivement applicables et durables pour le sud, en particulier pour répondre aux besoins des populations les plus pauvres. La valorisation des innovations et des initiatives locales, et l’aide à la diffusion et à la reconnaissance internationale des produits de ces activités sont essentiels pour le développement durable.
 
Quant à la priorité « jeunesse », elle doit orienter autant que possible vos recherches. Les jeunes de 15 à 24 ans à 90% dans les pays en développement ou émergents. Ils devraient être 1,5 milliard en 2035. Cette jeunesse en croissance constante constitue à la fois une opportunité formidable pour le Sud et un risque explosif, si nous ne lui donnons pas les moyens de s’insérer dignement dans la société. Il est plus que jamais nécessaire de cerner les contours de cette population, d’en discerner les dynamiques. Aidez-nous à transformer cette priorité en objectifs ambitieux et réalistes.
  
 
Les travaux scientifiques qui seront présentés au cours de ce colloque me semblent particulièrement pertinents pour éclairer notre politique de développement :
i)            la construction des savoirs liés aux migrations ;
ii)          les enjeux de gouvernance et de régulation dans les pays du Sud ;
iii)         la pluralité des modèles de développement ;
iv)        les enjeux de santé et de protection sociale ;
v)          la transformation de la place des femmes au Sud.
 
Sommes-nous assez coordonnés entre nous tous sur ces sujets et sur d’autres, qui sont prioritaires ? Les chercheurs prennent-ils toute la mesure des enjeux politiques liés à ces thèmes et les intègrent-ils suffisamment dans leur réflexion scientifique ? Les décideurs politiques parviennent-il à tirer toute la substance proposée par la recherche ?
 
Poser ces questions, c’est déjà y apporter une forme de réponse. Mon message est simple : nous ne nous rapprocherons jamais assez, nous ne travaillerons jamais suffisamment ensemble ! Il faut donc poursuivre, plus que jamais, dans cette voie du rapprochement, du dialogue et de l’écoute mutuelles.
 
 
Mon souhait est que vous puissiez parvenir à une feuille de route et que nous nous fixions une année pour avancer dans sa mise en œuvre.
 
Je demande donc à la Direction Générale de la Mondialisation, du Développement et des Partenariats du ministère de piloter cet exercice avec le ministère chargé de la recherche et de finaliser avec vous un document qui puisse être utilisé comme référence pour l’action des organismes de recherche comme des services de l’Etat.
 
Et je souhaite que nous nous retrouvions dans un an, afin de dresser un premier bilan des recommandations qui auront émané de vos travaux.
 
Je vous renouvelle tous mes remerciements pour votre présence aujourd’hui et pour votre engagement, je souhaite le meilleur succès à ce colloque et vous invite à continuer à chercher librement et à contre-courant, car c’est ainsi, et pas autrement, que nous trouverons, avec vous, le bon chemin …
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