Archive pour la Catégorie 'Secrétaire d’Etat'

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Inauguration du lycée français de Medellín

La secrétaire d’État est en déplacement en Colombie et s’est rendue aujourd’hui à Medellín pour inaugurer le lycée Nicanor Restrepo Santamaria, en présence de M. Sergio Coronado, député représentant les français de l’étranger. Après ceux de Bogotá, Cali et Pereira, il s’agit du quatrième lycée Français de Colombie. Le réseau scolaire français en Colombie accueille près de 4000 élèves, ce qu’a rappelé Annick Girardin dans son discours :

Monsieur le Président du conseil d’administration, Monsieur le Directeur,
Mesdames, messieurs les professeurs, personnels pédagogiques,
Chers élèves,
Mesdames, messieurs, Chers amis,
 
Le Premier ministre, M. Manuel VALLS, m’a demandé de me rendre à Medellín, étape colombienne qu’il n’avait pu honorer lors de son déplacement de juin dernier. Je lui en sais gré de pouvoir vous dire aujourd’hui le grand plaisir et l’émotion toute particulière que je ressens à l’occasion de l’inauguration du Lycée français de Medellín situé sur la commune d’El Retiro. La deuxième ville de la Colombie, où les entreprises françaises sont implantées depuis longtemps et où les relations avec les universités et grandes écoles françaises sont si développées, compte désormais son lycée français : il accueille depuis le 14 septembre ses 52 premiers élèves de maternelle, français, colombiens et d’autres nationalités.
En septembre 2016, le premier niveau de l’école élémentaire sera créé et ainsi de suite jusqu’à l’ouverture de la terminale prévue en 2027.  Dans une dizaine d’années donc, grâce à votre vision, à l’appui de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger et aux efforts de tous les amis de la France à Medellín, des autorités comme du secteur privé, le lycée français de Medellín comptera 1 500 élèves, de la maternelle à la terminale.
Quatrième établissement de Colombie, il vient renforcer ce réseau d’enseignement français, l’un des premiers d’Amérique latine, avec près de 4 000 enfants scolarisés à Bogotá, Cali et Pereira, selon le modèle d’éducation de mon pays. Le succès de ce modèle – unique au monde par son ampleur (500 établissements dans 136 pays qui accueillent près de 340 000 élèves) et par sa qualité (96% de réussite au baccalauréat, dont 72% avec mention) – repose sur les valeurs transmises que recherchent et auxquelles adhèrent tous les parents :  l’excellence pour tous ; une pédagogie associant enseignants et élèves dans le respect des programmes ; une ouverture aux sciences et aux langues étrangères ; le respect et la découverte de la culture de l’autre.
Ce modèle éducatif, permettez-moi de le souligner, est soutenu par l’attractivité de notre langue, de notre culture, de notre pays qui n’est plus à démontrer aujourd’hui en Colombie. Comment ne pas se réjouir d’y trouver l’un des réseaux d’Alliances françaises les plus dynamiques au monde avec 16 villes d’accueil et près de 30 000 étudiants. Comment ne pas être enthousiaste quand 3500 étudiants colombiens font le choix d’étudier en France ; quand un plan global de renforcement de l’enseignement du français en Colombie articule avec beaucoup d’intelligence secteurs scolaires et universitaires avec le réseau de nos alliances et de nos lycées.
La langue est en effet un des vecteurs de notre identité ; elle est le dire et, souvent, l’être. Mieux vaut former « des têtes bien faites plutôt que des têtes bien pleines » disait Montaigne. Ici, nous concilions les deux, nous « produisons » des têtes bien pleines et bien faites. Nous nous y employons, conscients d’appartenir à cette communauté de valeurs qui fait la richesse de l’espace francophone, dépasse nos frontières et représente une formidable opportunité pour nos jeunes.
Face aux risques d’un monde formaté, la francophonie joue tout son rôle pour asseoir la diversité. Car parler français ne relève pas uniquement d’une problématique linguistique ; c’est une façon de vivre, de penser et de travailler; c’est avancer dans le vivre ensemble ; c’est une question de civilisation, d’existence des personnalités individuelles comme de celles des peuples. Ce n’est pas un hasard si la statue du ‘Libertador’ Simon Bolivar se dresse sur les bords de Seine, à Paris.
Par les valeurs universelles qu’elle porte, le dialogue interculturel qu’elle permet et la solidarité qu’elle construit, la francophonie a son utilité dans la mondialisation. Langue de partage de la francophonie et fer de lance de la pluralité linguistique, le français est doublement utile. Sans la diversité linguistique,  la diversité culturelle est impossible.
Après plus de 20 années de profondes mutations, après ce passage de l’ombre à la lumière, de la violence à l’innovation, Medellín, ville modèle à bien des égards, fait le choix inspiré de se doter d’un Lycée français, à l’image de la capitale Bogotá et des villes de Cali et Pereira. En ma qualité de Secrétaire d’État au développement et à la Francophonie,  je ne peux qu’éprouver une réelle fierté à voir ce beau projet se concrétiser, au service d’une noble ambition : celle de faire cohabiter ici francophonie, hispanité et culture anglophone.
La francophonie recèle en son sein un formidable potentiel économique : avec un horizon possible de 770 millions de locuteurs en 2050, elle sera le quatrième espace géopolitique mondial, à charge pour elle, pour nous, de remporter la bataille de l’éducation. À cette date, nos élèves seront des décideurs. Pour prendre toute leur place dans la construction des sociétés et le développement de leurs pays, ils doivent disposer d’outils favorisant leur insertion sociale et l’exercice de leur citoyenneté. Il s’agit de leur donner les moyens de devenir des acteurs engagés, notamment au regard des enjeux de demain.
La francophonie est utile, et nous devons le souligner. Parler français est aussi un atout dans certaines zones géographiques, sur certains secteurs, pour des jeunes qui cherchent un emploi. L’ambition de cet établissement est de les y préparer. Nous donnons, ici, aux enfants de nos patries respectives la possibilité de poursuivre des études supérieures de haut niveau en Colombie comme en France : j’ai constaté à cette occasion, avec plaisir, le dynamisme de notre coopération scientifique et universitaire et appris que près de 40% des élèves de nos établissements décident de poursuivre leurs études en France. Nous favorisons leur mobilité dans le reste de l’Europe et ailleurs encore, car la maitrise d’autres langues vivantes comme l’anglais, outre le français et l’espagnol, est l’un des objectifs des lycées français de Colombie.
Mesdames, messieurs, je remercie chaleureusement tous ceux qui ont rendu possible la réalisation de ce rêve, en premier lieu la famille MAZO, M. Diego MAZO lui-même, ses frères Juan-Fernando et Carlos, leur mère, et aussi leur père, aujourd’hui disparu, ancien étudiant de droit en France, passionné d’éducation et amoureux de notre pays.
Je remercie particulièrement M. Gabriel CALLE, co-fondateur de ce lycée, dont l’expérience acquise dans la création du lycée canadien et du lycée Vermont de Medellin a été très précieuse.
Je salue tous ceux qui ont travaillé sur ce projet avec notre consul honoraire, M. José DELCROIX,  notre ancienne consule honoraire, Mme Isabelle THIRIEZ de MORA, le directeur de l’école primaire, M. Pierre ASTIER, et bien entendu l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger. Je sais pouvoir compter sur l’engagement et le dévouement sans limite de M. ASTIER , dont l’expérience au sein du réseau de l’AEFE en Amérique latine vous sera précieuse.
Vous avez souhaité donner le nom d’un grand entrepreneur, d’un homme remarquable pour son engagement social, mais aussi d’un grand ami de la France, M. Nicanor RESTREPO SANTAMARIA, à ce premier bâtiment dédié à l’école maternelle et je vous en félicite.
De même, je salue votre décision de créer un programme d’enseignement du français pour les enfants issus de milieux défavorisés.
Sur ce site magnifique et écologique, de jeunes Colombiens et de jeunes Français déploieront leur intelligence, leur créativité, mais aussi leur sens de la responsabilité sociale grâce à leurs racines culturelles croisées.
Au nom de la France, je vous remercie d’avoir porté ce beau projet, gage de réussite et d’épanouissement pour nos enfants !
Belle et longue vie au nouveau Lycée français de Medellín !

Entretien du mercredi 7 octobre sur SPM1ère

De retour de l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York, la secrétaire d’État a donné deux conférences, à Miquelon et à Saint-Pierre , sur la COP21. Interrogée par Ibrahim Ahmed Azi, Annick Girardin revient, suite à son séjour sur l’Archipel, sur les sujets qu’elle a évoqués avec les Saint-Pierrais et Miquelonnais.

« Saint-Pierre-et-Miquelon est une île radicale. Et j’en suis fière ! »

http://www.dailymotion.com/video/x37jop1

La secrétaire d’État était aujourd’hui l’invitée de Mardi politique où Florent Guignard pour RFI, Marc Perelman pour FRANCE 24, et Laure Bretton pour Liberation l’ont interrogée sur l’actualité sur la crise migratoire en Europe et la crise politique au Burkina Faso, mais aussi sur des questions propre à son identité radicale et Saint-Pierraise-et-Miquelonnaise et sur action au gouvernement.

Discours pour les Journées du Réseau

150718 Journée du réseau
Madame la directrice générale,
Mesdames et messieurs les conseillers, directeurs, et attachés,
Mesdames et messieurs, chers collègues,
 
C’est un plaisir de vous retrouver, un an après notre première rencontre. Une année active, jalonnée de ces imprévus qui rendent notre action au service des Français et auprès de nos partenaires extérieurs à la fois exigeante et passionnante.
Dans le tourbillon de l’actualité, nos traditionnelles journées du réseau sont un moment privilégié de rencontre et de réflexion. L’occasion de prendre un peu de recul sur l’année passée et d’anticiper les prochaines étapes, pour mieux concentrer notre effort.
En prenant ce recul, deux choses me frappent particulièrement.
  1.  la première, je l’ai senti cette semaine à Addis Abeba, c’est que la communauté internationale est plus que jamais consciente de l’imbrication de nos destins, de la finitude des ressources de notre planète, et donc consciente aussi de la nécessité de construire des réponses collectives  de long terme aux défis de la pauvreté, des pandémies, du dérèglement climatique
  2. la seconde, c’est que les urgences ont rarement été aussi pressantes. La guerre en Syrie et ses 4 millions de réfugiés ; la Méditerranée qui recueille chaque jour des centaines de migrants ; Ebola, qui tue encore en Afrique de l’ouest ; des États de notre voisinage Sud, de l’Atlantique à la corne de l’Afrique, fragilisés par le terrorisme, qui s’ajoute à la faiblesse des institutions et des ressources domestiques… Vous le voyez sur le terrain mieux que personne : ces défis n’attendent pas les déclarations finales des conférences. Ils appellent des réponses d’urgence, ici et maintenant.
 Notre opinion publique reflète cette double exigence. Elle attend du Gouvernement qu’il prépare l’avenir par des investissements responsables, qui porteront des fruits dans le long terme. Elle exige aussi des réponses immédiates à ses problèmes, à ses peurs. Les attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l’Hyper Kasher ont marqué à juste titre les esprits. Nous devons, comme responsables politiques ou comme fonctionnaires, être à la hauteur =) et tracer un chemin sur cette étroite ligne de crête entre le temps long et l’urgence immédiate.
Commençons par la construction de réponses collectives aux défis globaux. Cette démarche est au cœur de notre agenda multilatéral de 2015.
En septembre prochain, à New York, nous poserons les bases d’un nouvel agenda international pour les 15 ans à venir, en adoptant les objectifs de développement durable qui apporteront une double percée : D’abord, par leur portée universelle, en rupture avec la logique Nord-Sud qui prévalait jusqu’alors. Ensuite, par l’amplitude des secteurs d’intervention identifiés. Des sujets essentiels pour nous tels que le genre, la couverture santé universelle et la gouvernance, jusqu’alors très clivants, seront intégrés par toute la communauté internationale. C’est une étape fondatrice qui permettra de canaliser les investissements de tous les acteurs dans une même direction.
Car c’est une autre percée de cette année 2015 : la reconnaissance de la contribution de tous les acteurs au financement du développement. Cette question était au cœur de la conférence d’Addis Abeba, dont je reviens. A Addis, nous avons dépassé une vision centrée uniquement sur l’aide publique au développement. Les financements innovants, les outils de mixage pour lesquels la France est en pointe, mais aussi la contribution du secteur privé et associatif, celle des collectivités locales, sont désormais pleinement reconnus. L’AFD est à l’avant-garde par sa démarche centrée sur le financement des acteurs locaux. Les pays du Sud vont aussi être amenés à participer de plus en plus. C’est une question de justice et de responsabilité.
Tout ceci ne veut pas dire que nous renonçons à l’APD.
Tant que des pays seront vulnérables, et c’est le cas, notre devoir est d’être solidaire. La France a d’ailleurs réaffirmé son adhésion à l’objectif de consacrer 0,7 % de son RNB à l’APD, même si nous savons que la situation de nos finances publiques ne nous permettra pas d’atteindre cet objectif dans l’immédiat.
C’est aussi la première fois que le lien entre développement et climat, démontré sur le terrain, est mis en avant de façon aussi ambitieuse dans un texte international. Le climat, vous le savez tous, c’est le grand défi dont nous avons accepté de porter la responsabilité en tant que présidence de la COP. C’est aussi le grand défi de tous ceux qui veulent agir pour un monde plus responsable et plus juste. C’est ce que j’ai voulu résumer sous la formule d’un monde « zéro carbone et zéro pauvreté ». Car le dérèglement climatique est une machine à produire de la pauvreté et des crises si nous ne faisons rien.
Ces nouvelles approches collectives, il nous faut aussi les traduire dans les faits, en mobilisant l’ensemble de nos instruments, de nos opérateurs et de nos partenaires. Plus que jamais, le développement durable est affaire de réseaux et de partenariats, et non plus l’action isolée d’une administration ou d’un opérateur.
Quelques exemples concrets pour illustrer cette démarche.
Sur le climat, parallèlement à la recherche d’un accord à Paris, nous devons montrer que des réponses concrètes à des problèmes qui se posent aujourd’hui sont possibles. C’est le sens de l’initiative que nous avons lancée à Sendaï, en mars dernier au Japon, sur les systèmes d’alerte précoce face aux catastrophes climatiques pour les pays les plus vulnérables. L’objectif est simple : réduire le coût humain et financier de ces catastrophes climatiques.
Je sais aussi que vous avez largement contribué, à travers tout le réseau, au succès de la mobilisation pour le grand débat citoyen planétaire en juin dernier et à l’élaboration des contributions nationales. Cette mobilisation, il faudra la poursuivre jusqu’à la COP, mais aussi après, car la conclusion d’un accord à Paris sera un point de départ et le climat restera pour longtemps un axe structurant de nos actions.
 
Autres exemples de mobilisation concrète : l’appui à des coalitions d’acteurs pour l’innovation sociale.
Le président de la République a lancé en 2015 le concours « la France s’engage au Sud », dont l’objectif est de mettre en lumière le potentiel d’énergie et d’innovations qui existe au Sud. Je sais que vous êtes très mobilisés pour faire remonter des projets, continuez !
 Autre exemple, le projet que j’ai pu voir fin 2014 au Sénégal, près de Ziguinchor, où une ONG, une multinationale et une collectivité locale, avec un peu d’aide de l’AFD, sont parvenues à équiper un village isolé en énergie solaire. Pris isolément, ces projets peuvent paraître anecdotiques. Mais, répliqués à une plus large échelle, ils peuvent apporter une contribution significative au développement. Déjà, Schneider et Danone ont lancé des fonds pour l’accès à l’énergie ou pour l’agriculture familiale en Afrique subsaharienne. L’AFD adapte progressivement ses outils pour accompagner ces nouveaux acteurs. Notre rôle, votre rôle, c’est d’encourager et d’appuyer ces dynamiques localement.
Ces chantiers multilatéraux de l’année 2015 sont un profond motif d’espoir. Mais, certaines urgences ne peuvent attendre et nécessitent une action immédiate.
 
Je pense à la lutte contre Ebola, qui a fortement mobilisé un grand nombre d’entre nous. Je salue le travail mené par les équipes du ministère et du réseau dans toute la région, pilotées par la Task Force Ebola. J’ai une pensée particulière pour notre dispositif à Conakry, de l’ambassade à l’AFD, en passant par nos centres de recherche et les ONG françaises engagées sur le terrain, sans oublier l’équipe du lycée français. J’ai pu mesurer leur dévouement lors de mes trois déplacements sur le terrain, au plus fort de l’épidémie.
Tout n’est pas réglé, mais nous pouvons être fiers de notre action. Je présiderai en octobre prochain une réunion de retour d’expérience pour tirer en toute objectivité et transparence les leçons de ce qui a marché et de ce qui doit être amélioré : je crois fermement qu’il est essentiel de capitaliser lucidement sur nos expériences pour gagner en efficacité.
 
Autre crise qui appelle une réponse rapide, celle des migrants qui risquent chaque jour leur vie pour traverser la Méditerranée.
 
Ma conviction de secrétaire d’Etat chargée du développement, c’est qu’une solidarité responsable est au cœur de la réponse. Le respect des règles de circulation des personnes est indispensable et doit être assuré. C’est nécessaire dans un Etat de droit comme le nôtre. Mais, il est illusoire de penser résoudre durablement cette crise par des actions de nature purement sécuritaire : ce n’est ni efficace, ni conforme à nos valeurs. La solidarité, c’est d’abord le respect du droit d’asile. La solidarité, c’est aussi l’aide au développement, qui doit pouvoir offrir des perspectives de vie décente à ces populations, en particulier à la jeunesse.
 
La jeunesse, vous vous en souviendrez, est un des chantiers que j’avais souhaité ouvrir l’an dernier, ici même. Depuis, nous avons élaboré un document de stratégie pour cadrer notre action, mobiliser l’ensemble de nos partenaires pour la jeunesse, pour renforcer le dialogue sur le défi démographique et pour donner une cohérence à nos actions en faveur de la santé, de la formation et de l’employabilité, y compris en milieu rural.
 
A partir de l’exemple du Tchad, un atelier fera le point dans quelques minutes sur le rôle attendu par les postes dans ce contexte. Je veux d’ores et déjà saluer les initiatives que vous avez prises, notamment au Maghreb, à destination de la jeunesse. Je pense par exemple au Forum de la jeunesse de Tunis, auquel j’ai participé début mai. La France doit être aux côtés de la jeunesse du monde et le faire savoir !
 
Agir en faveur de la jeunesse du Sud, c’est aussi construire des ponts avec la jeunesse du Nord. C’est pourquoi je veux simplifier et amplifier le volontariat de solidarité internationale, en cohérence avec l’impulsion donnée par le Président de la République sur le service civique. J’ai lancé une évaluation de politique publique sur ce sujet, pour préparer des décisions qui devront intervenir avant la fin de l’année.
 
Mais, face à l’ampleur et à la complexité des problèmes à l’origine du pic de migrations que connaît actuellement la Méditerranée, notre action sera sans lendemain si elle ne trouve pas rapidement des relais, notamment européens.
 
Ce sera l’enjeu du sommet Union Européenne-Union africaine qui se tiendra à La Valette, en novembre 2015. Avec la Commission et les autres Etats-membres, nous travaillons à une réponse d’ampleur, dotée de ressources significatives pour s’attaquer aux racines des migrations irrégulières et du trafic d’êtres humains. Les actions en direction de la jeunesse seront également ciblées, j’y travaille avec mes collègues allemand et néerlandaise.
Une fois ces ressources identifiées, il restera à faire émerger des projets et bien sûr à positionner nos opérateurs. Ceux d’entre vous qui sont en poste au Sahel auront un rôle majeur à jouer.
 

Mesdames et Messieurs,

 
Pour affronter ces défis, nous devons mobiliser tous nos atouts. La France possède un trésor qu’elle sous-estime trop souvent : sa langue et sa culture. Le français est la plus forte des langues globales après l’anglais. Elle porte un modèle de diversité culturelle alternatif au modèle dominant. L’image, les valeurs, le patrimoine forment un tout avec la langue et constituent pour notre pays un gisement d’influence, mais aussi un atout économique. L’opération Goût de France, les journées, semaines ou mois de la francophonie dont vous êtes les premiers acteurs, sont autant de pierres à cet édifice. Le réseau France Alumni aussi, qui doit autant que possible se doubler de rencontres dans le monde réel et pas seulement via internet.
 
Lors de presque tous mes déplacements, j’ai tenu à me rendre dans les Instituts français, une quinzaine en un an : ce sont des lieux d’échange au cœur de notre stratégie d’influence. Et cela n’est possible que grâce à votre mobilisation quotidienne et à la créativité de vos équipes, y compris pour trouver des moyens, j’en suis bien consciente.
 
Les moyens, nous y voilà ! Pour mener à bien nos actions, il faut des ressources.
 
La loi d’orientation et de programmation sur la politique de développement et de solidarité internationale, adoptée il y a un an, nous a apporté le cadre indispensable pour assurer la cohérence et la légitimité de nos actions. C’est pourquoi j’ai veillé à ce que sa mise en œuvre soit exemplaire.
 
Le Conseil National du Développement et de la Solidarité Internationale, créé par la loi pour dialoguer avec la société civile, s’est déjà réuni quatre fois. Il a permis de faire avancer notre réflexion sur des sujets comme le climat, la jeunesse ou le financement du développement. Notre position internationale n’en a été que confortée, je l’ai vu à Addis Abeba. L’observatoire de l’évaluation, prévu par la loi, sera bientôt en place.
 
Expertise France, également créé par la loi, par la fusion de 6 opérateurs d’expertise technique dispersés entre quatre ministères, est désormais opérationnel. Ce nouvel outil complètera notre offre financière pour le développement par une offre d’expertise absolument indispensable, car les financements internationaux ne sont utiles que s’ils rencontrent des compétences locales pour les mettre en œuvre. Déjà, Expertise France s’est impliqué dans l’élaboration des contributions nationales sur le climat et sur la crise Ebola. Je compte sur vous tous pour aider ce nouvel opérateur à se positionner le plus en amont possible lors de l’émergence du besoin d’expertise.
Au-delà de ce cadre conceptuel, il faut aussi des ressources budgétaires et humaines pour mener à bien nos missions. Je voudrais dire un mot des grandes évolutions qui doivent nourrir notre réflexion sur le rôle des SCAC :
  1.  évolution, d’abord, des moyens mis à notre disposition : vous le savez, notre budget n’échappe pas à l’effort de redressement des comptes publics, qui se poursuit. Nous nous sommes battus, avec Laurent Fabius, pour préserver l’essentiel, car nous croyons à l’utilité de ces investissements. Mais je veux être claire : nos crédits ne vont pas augmenter, cette année encore. D’autre part, une autre tendance lourde se dessine : les crédits sont de moins en moins mis en œuvre directement par les postes et de plus en plus par d’autres opérateurs, bilatéraux ou multilatéraux. La question de l’orientation, du suivi et de la valorisation politique de cet effort de la France doit être au cœur de vos missions ;
  2. évolution, ensuite, de nos interlocuteurs. J’en ai déjà dit un mot : Etat, collectivités locales, secteur privé, ONG, autres bailleurs bilatéraux et multilatéraux : vos partenaires sont désormais multiples. Les SCAC sont aussi amenés à tisser des liens de plus en plus forts avec les milieux économiques et associatifs français : chambres de commerce et d’industrie bilatérales, service économique… Il s’agit d’autant d’occasions d’un ancrage du SCAC dans la diplomatie économique et de sa participation à des opérations conjointes d’influence.
 
Notre organisation, nos outils, nos modes d’action doivent évoluer en conséquence, en administration centrale comme dans les postes. Christian Masset vous a parlé hier de la réflexion lancée par Laurent Fabius sur le Ministère du XXIème siècle, dont les conclusions seront dévoilées lors de la semaine des Ambassadeurs.
 

 

Chers amis,
 
2015, c’est l’année de  la responsabilité pour faire face au dérèglement climatique, l’année de la solidarité pour répondre à ceux qui prônent la haine et la terreur. Au service du développement et de la francophonie, vous contribuez tous, chaque jour, à construire la réponse de la France à ces défis.
 
Je vous en remercie.

 

 

Lancement du Fonds Schneider Electric pour l’électrification en Afrique

La secrétaire d’État a participé ce soir au lancement du Fonds Schneider Electric pour l’électrification en Afrique. Ce dispostif public-privé se fixe pour objectif de fournir de l’électricité à 1 million de foyers d’ici à 2025 en Afrique subsaharienne.

« Ce fonds illustre ce qu’un nouveau partenariat pour le financement du développement peut produire de meilleur et qu’il existe un secteur privé capable de concilier des objectifs de rentabilité, un souci d’impact sociétal et une rigueur éthique,» a déclaré Annick Girardin qui a été également interviewée par Radio Classique.

Monsieur Jean-Pascal Tricoire, Président Directeur Général de Schneider Electric,
Mesdames, Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
 
Je me réjouis d’être avec vous ce soir pour le lancement du Fonds Schneider pour l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne, un fonds qui illustre, une nouvelle fois, la capacité d’innovation du secteur privé au service du développement économique et social des pays du Sud.
Je dis une nouvelle fois car nous étions, pour beaucoup d’entre nous, déjà réunis ici en février dernier pour le lancement du fonds Livelihoods pour l’agriculture familiale, porté par Danone et Mars. Nous étions également réunis, le 2 juin dernier, ici-même, pour lancer l’initiative de l’AFD en faveur des entreprises sociales, une initiative destinée à accompagner, aussi, le financement de ce type de fonds à impact social et environnemental.

La multiplication de ces initiatives renforce ma conviction qu’il existe un secteur privé capable de concilier des objectifs de rentabilité, un souci d’impact sociétal et une rigueur éthique.
Votre initiative, elle illustre aussi parfaitement les dynamiques à l’oeuvre dans cette année 2015. En mettant au coeur de ce fonds les solutions bas carbone pour l’accès à l’énergie, vous faites votre notre objectif commun : construire un monde sans carbone et sans pauvreté. Cela ne va pas toujours de soi, et je tiens à saluer votre approche, qui met au coeur des enjeux économiques la question du climat. Les énergies renouvelables sont au coeur de l’agenda des solutions que nous promouvons. Elle illustre parfaitement l’Afrique des solutions que je croise aussi partout sur le terrain.
Votre fonds, c’est déjà un fonds construit pour répondre aux enjeux de la nouvelle génération d’objectifs du développement durable que le monde adoptera à New-York en septembre.

C’est une contribution exemplaire au financement du développement, et l’illustration de ce que le « nouveau partenariat pour le financement du développement » peut produire de meilleur.
Cette mobilisation de tous, entreprises, collectivités, ONG, Etats, elle sera au coeur de la conférence d’Addis Abeba dans quelques semaines. Cette mobilisation, elle était déjà présente dans le rapport Faber/Naidoo, qui m’a été remis ici il y a un an, et auquel Schneider avait contribué _ je vous en remercie au passage _. Cette mobilisation de tous, elle fait converger sur un territoire les préoccupations économiques, sociales et environnementales, au service du développement durable de la planète. Notre responsabilité, aujourd’hui, en 2015, c’est changer d’échelle, de passer de l’expérimentation à l’action de grande ampleur. Votre fonds y contribue.

Au-delà des concepts, et je sais que comme moi vous vous intéressez plus aux enjeux de terrain qu’aux grands concepts, l’intervention du Fonds contribuera à l’un des grands objectifs de la COP21 : donner accès à tous à l’énergie durable, en
particulier en Afrique. La France s’est battue au G7 pour qu’une grande initiative vienne soutenir l’accès à l’énergie moderne et durable en Afrique. Comme le rappelle fréquemment Jean-Louis Borloo, que je salue ici, l’absence d’accès à l’énergie freine, voire compromet, le progrès social et le développement économique de régions entières.
L’absence d’énergie, c’est un poison qui tue lentement en Afrique, dans les maisons où l’on utilise encore la lampe à pétrole et le bois pour la cuisson. Ce fonds, en mettant l’accent sur l’accès à l’électricité pour les populations de la base de la pyramide, entend apporter des réponses à cette fracture énergétique.
C’est un défi. Je veux insister sur ce point, car je sais que vous le partagez, cher Jean Louis, cher Jean Pascal. L’électrification rurale, vous le savez bien, c’est la priorité, et ce n’est pas forcément là où nous sommes les meilleurs. On ne parle pas toujours, ici de grands projets, de centrales solaires, de barrages, mais bien plus souvent de systèmes hybrides, de panneaux solaires « hors réseaux ».

Nous sommes parfois loin des systèmes centralisés, et le Fonds que nous lançons ce soir, il doit justement répondre à ce défi, en appuyant les PME.
Le soutien aux PME, voici un deuxième axe fort de ce projet qui mérite d’être souligné. Ce n’est pas Jean-Michel Severino, ici présent, qui me démentira. Le soutien aux PME africaines, qui passera par des financements adaptés et des programmes d’assistance technique, est un enjeu majeur pour l’économie africaine et pour l’accès à l’emploi de ces milliers de jeunes qui arrivent chaque jour sur le marché du travail. L’emploi des jeunes, c’est ma priorité, c’est la nôtre. Si nous la négligeons, elle nous rattrapera ; accompagner ces jeunes sur le chemin de l’emploi et de la dignité, c’est parfois compliqué, mais c’est décisif.
Ainsi, vous l’aurez compris, parce qu’il est à la croisée d’enjeux décisifs pour notre futur commun, je suis particulièrement heureuse de lancer, ici, ce fonds pour l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne.

C’est un très beau succès, sur le berceau duquel de nombreuses fées se sont penchées : La Commonwealth Development Corporation, le DFID, la Banque européenne d’investissement, le fonds FISEA de Proparco, l’OFID, qui fonds OPEP pour le développement international] et le Fonds Français pour l’Environnement Mondial, piloté par l’Agence française de développement
Je souhaite les saluer, partenaires audacieux de cette aventure.
Et je souhaite redire combien cette mobilisation entrepreneuriale pour les enjeux de la planète, est un très grand atout pour la France.. C’est un renouvellement de la relation économique avec l’Afrique, comme la porte la fondation AfricaFrance de Lionel Zinsou, Lionel que je salue également, mais qui est loin ce soir, car appelé à de nouvelles fonctions : vous le savez, il est récemment devenu premier Ministre du Bénin.

Cher Jean-Pascal Tricoire, je souhaite le plein succès à ce fonds et j’appelle, bien sûr, à d’autres initiatives de ce genre … ne nous arrêtons pas en si bon chemin … nous nous engageons bientôt pour la mise en oeuvre des objectifs de développement durable post-2015, et pour la COP21 bien sûr. A cet effet, la mobilisation la plus large est nécessaire.

« Je veux un portail numérique francophone » sur TV5

Alors qu’elle lance aujourd’hui la première réunion des ministres francophones de l’enseignement supérieur sur les initiatives pour le développement de l’espace numérique francophone (iDneuf), Annick Girardin était interviewée hier sur le défi du numérique pour la francophonie par Patrick Simonin pour TV5.

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