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Archive pour la Catégorie 'Divers'
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Je suis ravie d’être parmi vous aujourd’hui. Convergences est un lieu essentiel de rencontres et de débats, précieux à l’heure où l’on construit le nouveau cadre pour le développement.
Et si je parle de «nouveau cadre», c’est qu’un consensus commence à apparaître. Ce consensus, établi à Rio+20, nous le consoliderons en réussissant les deux grandes négociations de 2015, celle des objectifs de développement durable et, bien sûr, Paris Climat 2015.
Le cadre mondial du développement a changé, il est porteur d’espoirs nouveaux.
L’espoir, c’est d’abord la croissance économique des pays émergents, mais aussi la croissance de l’Afrique. Ne l’oublions pas, c’est un fait marquant de ces dernières années. Ces succès sont toutefois fragiles et doivent être relativisés : la croissance, même forte, ne résout pas, à elle seule, le problème de l’extrême pauvreté, et pose la question des inégalités.
L’espoir, c’est également les progrès enregistrés depuis le lancement des Objectifs du millénaire pour le développement. Les cibles «réduction de moitié de la pauvreté» et «accès à l’eau potable» ont été atteintes avec 5 ans d’avance. La politique de développement, c’est une politique qui réussit.
Mais le développement nous oblige aussi à relever de nouveaux défis
En dépit des progrès récents, plus de 2,2 milliards de personnes vivent encore en situation de pauvreté. Jamais dans l’histoire de l’humanité les inégalités entre États et entre individus n’ont été aussi fortes. Les 2/3 des plus pauvres de la planète reçoivent moins de 13 % des revenus mondiaux.
Les crises se multiplient, symptôme d’une mondialisation sans régulation : crises financières, crises économiques, crises alimentaires, crises humanitaires, crises sanitaires. Les maladies émergentes constituent un risque majeur, comme nous le rappelle l’épidémie actuelle d’Ebola.
Le dernier défi sur lequel je souhaiterais insister c’est celui de la jeunesse, de son intégration économique et sociale, de la place à lui accorder. Les jeunes de 15 à 24 ans sont 1,2 milliards aujourd’hui, à 90 % dans les pays en développement ou émergents. Citoyens, travailleurs et dirigeants de demain, ils peuvent être le moteur de l’innovation et de la prospérité. Mais ils ne le seront que si leurs sociétés se mettent en situation pour leur offrir de réelles opportunités.
Tous ces enjeux requièrent de nouveaux modes d’intervention. Ces nouveaux enjeux impliquent de nouvelles exigences.
Les nouvelles exigences, ce sont d’abord un usage plus efficace, transparent et participatif, des ressources. Je me réjouis, à ce sujet, de pouvoir annoncer aujourd’hui le lancement d’un site global sur la transparence de l’aide française, qui, après les bons résultats de l’expérience pilote malienne, donnera, au fil de son déploiement dans les 16 pays pauvres prioritaires, accès aux informations sur nos actions de développement et leurs résultats, dans un esprit participatif, chacun pouvant intervenir.
Autre exigence, la durabilité. Durabilité environnementale bien sûr, nous en reparlerons, mais aussi sur un plan plus global : nos projets, et ceux de nos entreprises, doivent porter des messages, affirmer nos valeurs, et être exemplaires, sur les plans environnementaux et sociaux. Je pense notamment à la RSE, sans laquelle les projets ne peuvent réellement s’inscrire dans le long terme.
La France s’est attachée à anticiper ces évolutions.
Nous avons engagé les réformes appropriées. La loi du 7 juillet 2014 d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale est un tournant, venant inscrire ces principes dans la durée. Elle a anticipé la convergence des agendas et elle a créé le Conseil national pour le développement et la solidarité internationale (CNDSI), garantissant une concertation régulière entre les pouvoir publics et les parties prenantes du développement
La France prend également une part très active aux négociations internationales fondamentales sur les questions de développement.
D’abord bien entendu, celles qui visent à définir les ODD après 2015. Nous allons vers le rapprochement des agendas. Le changement climatique frappe et frappera les plus pauvres, menacera la stabilité politique et le développement économique.
Je rentre de Samoa, où j’ai participé au 3ème sommet des petits États insulaires en développement. J’y ai notamment visité un projet soutenu par la France d’accompagnement d’un village côtier menacé par le dérèglement climatique. Les habitants de Sa’anapu déplacent leurs maisons en altitude pour échapper à la montée des eaux. Nous mettons fortement l’accent sur l’adaptation dans notre APD.
L’autre négociation internationale qui structurera le cadre du développement dans les décennies à venir, c’est bien évidemment Paris Climat 2015. Je ne saurais trop insister sur les enjeux qui s’y attachent. Paris sera une conférence qui doit aboutir sur le premier accord universel sur le climat. Mais notre ambition ne s’arrête pas là.
Paris devra être une conférence des solutions, permettant l’accélération des grandes politiques publiques internationales dans tous les secteurs, en apportant des bénéfices concrets à tous. Sans cela, nous ne pourrons pas avoir l’adhésion des citoyens à notre politique de développement!
Chers collègues,
La création de ce fonds fiduciaire est un moment important pour la République centrafricaine et pour l’Union européenne, et je salue sa création. Je suis heureuse pour tous ceux qui sont actuellement impliqués en République centrafricaine, sur le terrain, pour mettre un terme à cette crise qui a déjà fait trop de dégâts et pour rétablir la paix civile. Je pense aux fonctionnaires de la RCA, aux volontaires des ONG, aux soldats français ou africains. La rapidité avec laquelle ce fonds a été mis en place leur montre qu’ici, dans les capitales, nous avons conscience de l’urgence à agir. Conscience que leur action menée dans des conditions parfois très difficiles, ne portera ses fruits dans la durée que si le développement revient.
Car oui, nous avons agi promptement. Nous assistons aujourd’hui à la concrétisation –extrêmement rapide au regard des délais habituels – d’une idée originale de l’AFD, qui a pris corps lors de la visite conjointe que mon prédécesseur a effectuée à Bangui en mars dernier, avec vous, M. le Commissaire, et vous, cher collègue (Gerd Müller), où nous étions convenus qu’il fallait faire davantage pour accompagner la transition de votre pays (Mme Limbio), pour mobiliser davantage la communauté internationale. Je veux remercier tous ceux qui ont rendu cela possible.
La France a l’honneur d’annoncer une contribution initiale au fonds de 10M€, qui sera apportée en 2014 et 2015, et qui pourra être complétée par la suite.
Ce fonds répond à des attentes internationales en matière d’efficacité et de coordination de l’aide. Nous continuerons les démarches engagées auprès d’autres partenaires du développement qui ont exprimé un intérêt pour ce fonds et qui seraient prêt à y apporter une contribution financière.
Et je lance d’ores et déjà un appel à vous, mes collègues ministres du développement, pour que vous regardiez ce nouvel instrument avec la plus grande attention et que vous envisagiez d’y contribuer.
Mais dans l’immédiat, maintenant que le cadre institutionnel du fonds a été mis en place, il convient que cet instrument soit opérationnel rapidement. Pour cela, j’invite les membres fondateurs à réunir rapidement les instances de gouvernance du fonds et à redoubler d’énergie pour préparer dès maintenant, avec les autorités centrafricaines, les projets qui seront soumis au financement du fonds.
Je propose qu’à l’automne, les membres fondateurs du fonds effectuent une nouvelle visite conjointe à Bangui afin d’examiner, sur le terrain, comment les projets se mettent en place pour que ce fonds, bien nommé « Bekou », c’est-à-dire « espoir » en langue songo, soit effectivement en mesure de redonner à des populations meurtries par la crise ce dont elles ont le plus besoin : l’espoir.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Messieurs les Responsables de l’islam de France,
Monsieur le Ministre, Chers Amis,
Cet Iftar est le moment, pour les autorités françaises et pour moi-même, de marquer notre considération envers le monde islamique, dont vous représentez ici ce soir toute la richesse et la diversité. Je voudrais à cet égard vous passer trois messages, au nom de Laurent Fabius et du gouvernement français.
1/ Tout d’abord, je voudrais souligner que nos relations avec l’OCI ont continué à se renforcer depuis un an.
Les troisièmes consultations politiques bilatérales ont eu lieu à Paris en février et notre dialogue n’a pas cessé depuis. Je pense en particulier aux crises, comme celles du Mali ou de la République centrafricaine, où l’OCI apporte une contribution appréciée en faveur de la stabilisation de la situation. Nous avons agi de manière concertée pour bien montrer que la crise centrafricaine doit être prise pour ce qu’elle est.
Non pas une guerre de religion qui opposerait chrétiens et musulmans en tant que tels, mais des déchirements politiques et communautaires dont les motifs sont ailleurs. Et je tiens à réaffirmer ici l’impartialité de la force africaine et de la force française, qui ont pour seule mission le retour à la paix et à la sécurité, pour que la Centrafrique redevienne un pays divers et tolérant.
Je me réjouis que ces consultations politiques entre la France et l’OCI aient prévu l’organisation d’un séminaire commun de formation de jeunes diplomates sur la résolution des conflits.
2/ Mon deuxième message, c’est que la France et l’OCI partagent une préoccupation et une mobilisation communes pour renforcer la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme international.
L’assassinat odieux survenu au Musée juif de Bruxelles en rappelle tragiquement l’urgence. Ainsi que la progression fulgurante en Irak de l’EIIL et sa volonté d’imposer son pouvoir de destruction et de mort.
L’engagement de la France est total et le restera.
On l’a vu au Mali. En Syrie, nous soutenons l’opposition politique et démocratique au régime, la Coalition nationale syrienne, qui fait seule rempart aux extrémistes, aux terroristes et au régime de Damas, en réalité alliés objectifs. Ils sont complices : le régime mène depuis trois ans une politique de la terre brûlée qui nourrit l’extrémisme et favorise ces groupes sur le terrain, à coup de libérations et de transactions pétrolières. En Irak, nous cherchons à favoriser une solution politique inclusive qui réponde aux préoccupations de toutes les communautés et permette au peuple irakien, uni, de faire front contre la menace terroriste.
Enfin, le gouvernement français a engagé un plan d’action pour prévenir le départ de jeunes français vers la Syrie, aveuglés par les mensonges de recruteurs sans scrupules ou fanatisés. Au-delà de l’action policière et judiciaire, qui est bien sûr nécessaire, des actions de soutien aux familles et de prévention sont pour la première fois mises en place. Je salue à cet égard la «convention citoyenne» publiée le 4 juin par le Conseil Français du Culte musulman pour marquer son rejet de la violence, du fanatisme et sa condamnation de toute menée subversive, terroriste ou criminelle, qui participe de cette logique.
3/ En dernier lieu, je voudrais saluer les représentants de l’islam de France présents avec nous ce soir (et en particulier, M. Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman et recteur de la Grande Mosquée de Paris).
Le ministère des affaires étrangères et du développement international est très attaché aux relations nouées avec le CFCM et les différentes fédérations islamiques de France. Nous souhaitons développer l’invitation en France de dirigeants islamiques étrangers afin de faire mieux connaître la réalité de notre pays.
Car la France est un pays de liberté, où les musulmans peuvent pleinement pratiquer leur culte, un pays qui lutte contre les dérives populistes et xénophobes. La charte de qualité adoptée récemment par la coordination des agences de voyage du Hajj en est un exemple concret.
Je me réjouis à cet égard de la décision rendue publique hier par la Cour européenne des droits de l’Homme sur l’interdiction de la dissimulation du visage, qui montre que la France peut, sans violer la liberté de religion, prendre des mesures pour créer les conditions du vivre ensemble autour de nos valeurs républicaines communes, dont la laïcité est une pierre angulaire.
Car la laïcité, et je finirai sur ce mot, est un principe de liberté et de cohésion. Il doit d’être appliqué et vécu dans un esprit de concorde et d’apaisement, et c’est là l’engagement du gouvernement français.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite un excellent Ramadan. Ramadam Karimi !.
Annick Girardin recevait aujourd’hui à Paris le rapport d’Emmanuel Faber, directeur de Danone, et Jay Naido, ancien ministre de Nelson Mandela, «Innover par la mobilisation des acteurs : 10 propositions pour une nouvelle approche de l’aide au développement». Ce rapport, dont vous pouvez trouver la synthèse ici, est le fruit de très nombreux entretiens, avec des acteurs venant de divers horizons, parfois éloignés, qui l’ont enrichi de nombreux témoignages et de retours d’expérience. Il lui a ainsi rappelé ce qui a été mis en œuvre dans le cadre des Assises du développement et de l’élaboration du projet de loi voté la veille à l’Assemblée nationale : un processus largement concerté. Voilà la marque de fabrique de l’action du gouvernement : transparence et concertation !
Ce rapport rejoint également trois des principaux combats d’Annick Girardin. L’Afrique d’abord, où elle veut concentrer l’aide au développement de la France. Comme le souligne le rapport, la croissance ne sera pas durable si elle continue à creuser les inégalités et à négliger l’environnement. Les femmes ensuite, qui voient parfois leur autonomie, leur capacité d’expression et d’action menacées, mal ou non reconnues, alors qu’elles jouent un rôle essentiel dans le développement. Et enfin les jeunes, qui peinent leur place dans des économies qui ne créent pas suffisamment d’emploi. Un chantier immense s’ouvre dans ce domaine. Il faut investir dans la formation professionnelle, la formation en alternance et s’appuyer sur les entreprises du secteur informel, très largement majoritaires. Selon elle, il faut dans ce domaine complexe, comme dans d’autres, innover pour passer à l’action.
Chers Étudiants,
Je suis heureuse de vous accueillir aujourd’hui au ministère des affaires étrangères et du développement international pour l’ouverture de ce Colloque consacré aux «Travailleurs et soldats, hommes des colonies dans la Grande Guerre».
Je tiens à remercier et à saluer la mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale, l’université Paris I – Panthéon-Sorbonne, l’Institut des études sur la guerre en partenariat avec le ministère de la défense pour leur participation à ce colloque international de haut niveau. C’est le premier colloque à remettre en perspective la participation des populations d’Afrique ou d’Asie directement impliquées par les pouvoirs coloniaux.
Dans son poème liminaire au recueil Hosties Noires, en 1948, Léopold Sédar Senghor, s’adressant aux tirailleurs sénégalais, leur disait : «Je ne laisserai pas la parole aux ministres, et pas aux généraux. Je ne laisserai pas – non ! – les louanges de mépris vous enterrer furtivement.»
Ironie du sort, c’est à moi, aujourd’hui, en qualité de ministre, que revient la lourde responsabilité d’ouvrir vos débats.
La meilleure façon d’éviter les «louanges de mépris» dont parlait Senghor, c’est justement de pouvoir analyser, comprendre, relater de la façon la plus historiquement fidèle, la manière dont ces millions d’hommes ont ainsi été requis, déplacés, souvent de force, utilisés pour alimenter l’effort de guerre.
La connaissance la plus juste est aussi un hommage. Nous devons comprendre pourquoi cette première guerre globalisée est le moment que les historiens ont choisi pour faire démarrer le XXème siècle. Car malgré l’horreur du conflit, l’hypocrisie des réquisitions, le sacrifice de millions d’hommes, cette première guerre mondiale, multi-ethnique, multi-nationale, porte en elle notre propre modernité mondialisée, interconnectée, interdépendante.
En tant que secrétaire d’État au développement et à la francophonie, je suis le premier témoin de la puissance du lien qui existe toujours entre la France, ex-puissance coloniale, et les anciennes colonies françaises. Je sais combien, malgré les cicatrices du passé, et malgré les nouveaux équilibres du monde, les relations culturelles, linguistiques ou économiques sont toujours fortes. Mais je suis aussi témoin et acteur de leur évolution, de la subordination à la coopération, et de la coopération au partenariat d’égal à égal. C’est l’ambition qui habite aujourd’hui notre politique étrangère et notre politique de solidarité internationale.
C’est de cette ambition que nous tirons nos projets de développement, des projets qui ont aussi comme finalité de prévenir les conflits. Certes, le développement ne saurait être une condition suffisante pour la paix mais c’est une condition nécessaire. La France y contribue au travers des très nombreux projets qu’elle soutient. Les défis sont encore immenses.
Ensemble, travaillons au développement d’un monde durable, un monde plus humain, un monde en paix.
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