Archive pour la Catégorie 'Economie'

Réunion informelle du Conseil des Affaires Étrangères à Amsterdam

La secrétaire d’État s’est rendue aux Pays-Bas du 1er au 2 février 2016 dans le cadre de la Présidence de l’Union européenne néerlandaise, pour participer à la première réunion informelle commune des ministres européens du Commerce et de la Coopération au développement.

Lors de son déplacement, Annick Girardin a également effectué lundi1er février matin une visite de terrain sur le port d’Amsterdam. Amsterdam est aujourd’hui le 4ème port européen avec 97,7 Mt de marchandises manutentionnées. C’est le plus grand port mondial de cacao et d’hydrocarbures. Il couvre près de 4 500 hectares. Il communique avec la mer du Nord via le canal de la mer du Nord (Noordzeekanaal) et les écluses d’Ijmuiden. La construction d’une nouvelle écluse, qui a commencé cette année, permettra d’absorber l’accroissement du trafic et d’accueillir les navires les plus modernes. Le port se déploie le long de ce canal et, grâce aux écluses, n’est pas soumis à la marée. 1 000 entreprises sont présentes sur le site. Les emplois directs et indirects liés à l’activité du port s’élèvent à 66 000.

Au cours de cette visite, la secrétaire d’État, a échangé avec les responsables du port sur les bonnes pratiques communes de la France et des Pays-Bas dans le domaine des infrastructures portuaires et maritimes et ont réfléchi à des pistes de coopérations communes, notamment pour soutenir les pays en voie de développement.

Au CAE Dev informel

Lors de la réunion informelle du Conseil des Affaires Étrangères de l’Union Européenne, Annick Girardin a pris la parole pour rappeler l’indissociable lien entre sécurité et développement :

Mesdames et Messieurs,
 
Notre objectif aujourd’hui doit être de répondre aux préoccupations de nos concitoyens et de mettre au cœur de notre discours la notion de résilience, évoquée dans les discussions sur la stratégie.
 
Résilience de nos sociétés bien sûr, avec l’accent mis sur la sécurité de notre continent, alors que notre opinion publique est particulièrement préoccupée par les risques d’attentats. Il est impératif d’apporter à nos concitoyens la garantie que l’Union est prête à les protéger.
 
Mais également résilience dans les Etats tiers : alors que nombre d’entre eux sont déstabilisés ou en crise, il est plus que jamais nécessaire que nous promouvions le lien sécurité-développement. L’un ne peut aller sans l’autre.
 
Ainsi, la stratégie doit être l’occasion de promouvoir une approche globale des questions de sécurité. Nous devons décloisonner les instruments (économiques, politiques, diplomatiques et militaires), pour anticiper et gérer les crises ainsi que le post-crise.
 
Dans ce cadre, la stratégie doit donner une place centrale aux questions de sécurité, notamment à la politique de sécurité et de défense commune, qui en est l’épine dorsale, tout en s’appuyant sur nos outils de développement. La cohérence dans la mobilisation des différents instruments de l’UE devra être assurée.
 
Aujourd’hui, les voisinages de l’Union connaissent des mutations profondes, qui sont loin d’être achevées, et sont porteuses d’une instabilité durable.
 
Pour éviter une exportation des risques et des menaces sur le continent européen, une des priorités de la stratégie doit être la stabilisation durable de notre environnement régional.
 
A ce titre, les voisinages sud et orientaux devront faire l’objet d’un traitement équilibré.
 
Les questions africaines devront faire l’objet d’un traitement privilégié, en accordant une importance particulière au renforcement des capacités africaines de gestion des crises. Ainsi, les progrès de l’initiative pour le renforcement des capacités en soutien à la sécurité et au développement (CBSD) sont essentiels pour aider nos partenaires africains à s’approprier leur sécurité, et à prévenir et gérer les crises par eux-mêmes.
 
L’aide au développement a un rôle crucial à jouer pour stabiliser durablement notre environnement régional, en phase avec l’agenda du développement durable. Aucune réponse durable ne sera trouvée sans une politique ambitieuse de développement, sans que nous nous tournions vers les pays du Sud qui ne doivent pas se vider de leurs talents, de leur jeunesse.
 
C’est essentiellement l’absence de perspectives de vie décente – emploi, liberté de choix, citoyenneté et démocratie locale, loisirs, accès à l’éducation, au numérique et aux services essentiels – qui pousse à la migration ou au radicalisme.
L’enjeu, c’est notamment la jeunesse africaine (sur les 15 prochaines années, 400 millions de jeunes entreront sur le marché du travail). Les jeunes ne sont pas seulement le plus grand défi que doit affronter l’Afrique, mais aussi sa plus grande opportunité. Ce qui est vrai au Nord l’est au Sud : notre politique de développement doit améliorer les perspectives d’avenir des jeunes, et prévenir la frustration et le désespoir qui peuvent aussi mener au terrorisme.
 
A long terme, c’est bien le développement du continent africain qui constitue pour l’Europe une véritable réponse au défi de la sécurité.
 
C’est pour apporter des réponses structurelles et de long terme à ces défis que la communauté internationale s’est dotée pour la première fois d’un agenda universel du développement durable.
 
Je vous remercie.

En Arménie, dernier pays à avoir adhéré à l’OIF (2/2)

Annick Girardin a conclu son déplacement de deux jours en Arménie par des entretiens avec Serge Sarkissian, Président de la République, et avec les ministres des Affaires Étrangères et de l’Éducation. Ces rencontres ont permis de faire avancer plusieurs projets franco-arméniens liés à la francophonie culturelle et à la francophonie économique.

En marge du déplacement, la secrétaire d’État a déposé une gerbe au mémorial du génocide arménien. Interrogée par les media arméniens, elle a rappelé que :

face à la barbarie dont les nationalismes sont capables, nous ne devons jamais cesser de promouvoir la paix et le dialogue entre les cultures.

2e sommet sur l’Économie bleue à Abou Dhabi

La secrétaire d’État a participé ce mardi 19 janvier au deuxième sommet sur l’économie bleue, organisé à Abou Dhabi par les Émirats Arabes Unis et les Seychelles.

Cet évènement international, qui a pour thème « un océan, un avenir », s’inscrit dans le suivi de l’accord de Paris et la mise en œuvre de l’Objectif de Développement Durable 14 adopté en 2015 qui concerne la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable. Dans son discours, Annick Girardin a rappelé que l’océan est le principal régulateur du climat mondial et qu’à ce titre la première réponse au réchauffement climatique est une meilleure gestion des ressources marines :

Monsieur le Ministre et envoyé spécial pour l’énergie et le changement climatique des Emirats Arabes Unis,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
 
L’Accord de Paris, que nous avons adopté lors de la COP21, incarne un formidable élan pour la protection de la planète, de ses habitants et de ses écosystèmes.
Le préambule de cet accord marque un tournant en reconnaissant, comme jamais auparavant, l’importance de la protection des océans, parce que leur rôle dans la protection du climat est majeur. Sans océans en bonne santé, sans leur capacité à stocker du CO2, mais aussi à fournir à ceux qui en dépendent, la nourriture, l’énergie et tant d’autres biens et services, nous ne réussirons pas à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, limiter le réchauffement de la planète en deçà de 2°C, voir 1,5°C.
Cette vision, elle est portée depuis longtemps par certains états insulaires, comme les Seychelles – que je remercie ici pour leur fort engagement – ou encore par l’ensemble des petits états insulaires en développement qui se sont réunis à Samoa en 2014 – j’ai eu le privilège de participer à ces échanges.
Tous ces acteurs ont fait le pari que l’économie bleue représente un formidable levier d’action pour le développement durable et la réduction de la pauvreté. Je viens moi-même d’un territoire insulaire français et en suis convaincue.
La France, qui possède le deuxième domaine maritime au monde, se situe en pointe dans ce secteur, avec un riche tissu d’entreprises qui valorisent les bioressources marines comme source naturelle d’innovation, mais aussi les énergies marines.
Ce potentiel des océans, considérable, est menacé par les effets du réchauffement climatique. L’acidification et le réchauffement des eaux, nous le savons tous ici, modifient les propriétés de l’océan et dégradent les écosystèmes marins, réduisant la diversité et le nombre des espèces. Cela aura de lourdes conséquences sur notre mode de vie.
Mais ne cédons pas au pessimisme : les ressources marines, si elles sont gérées de façon durable, sont nos principales alliées dans l’atténuation du réchauffement climatique.
L’océan étant le principal régulateur du climat mondial, la façon dont nous allons gérer ces ressources déterminera donc en grande partie la réponse que nous allons apporter à la problématique du réchauffement climatique.
C’est pour cela que notre réunion d’aujourd’hui est, grâce à l’engagement des Émirats Arabes Unis et de la République des Seychelles, si importante.
Cette réunion perpétue aussi l’esprit de la COP21 et de l’Accord de Paris sur le climat.
Chaque Etat a des responsabilités dans ce défi. La France entend assumer les siennes à deux niveaux.
Le premier niveau, c’est l’exemplarité : il faut mieux protéger la biodiversité marine et trouver des techniques et des stratégies d’exploitation durables de ces ressources. Concernant la protection de la biodiversité, la France a fait des progrès considérables ces dernières années, plus de 16 % de ses eaux territoriales sont des aires marines protégées, 20 % le seront d’ici la fin de l’année.
Mais il faut aller plus loin que la simple protection, c’est le deuxième niveau, et agir en faveur d’une économie bleue globale, synonyme d’utilisation durable des ressources de la mer.
Pour cela, il nous faut notamment développer et partager les énergies marines renouvelables et les biotechnologies marines. Les mécanismes de transfert des technologies et de renforcement des capacités prévus par l’Accord de Paris sur le climat doivent servir à cela.
C’est aussi le sens de l’initiative CREWS sur les systèmes d’alertes que j’ai lancé avec l’Australie, le Canada, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays Bas et le Japon lors de la COP21. Son objectif est simple : permettre à tous ceux qui, dans les pays vulnérables sont menacés par les catastrophes climatiques, en particulier les cyclones et les tempêtes, d’être prévenu bien en amont de l’arrivé d’un tel évènement et de pouvoir se mettre à l’abri. Nous avons mobilisé 80 millions d’euros pour cela d’ici 2020, et je lance aujourd’hui un appel pour que d’autres pays rejoignent cette coalition.
Il faut également agir sur les sources de pollutions venant de l’économie bleue et réduire les émissions liées aux activités maritimes.
La France a fait la demande de généraliser à l’échelle internationale un système obligatoire de surveillance, de déclaration et de vérification des émissions de CO2 issues du trafic maritime.
L’adaptation est aussi au cœur de l’économie bleue. Nous devons soutenir le développement et la diffusion des connaissances scientifiques sur les océans afin de produire des outils d’évaluation, de planification et de prospective. Nous devons également soutenir le développement de stratégies d’adaptation pour les territoires côtiers et insulaires vulnérables.
Là aussi, la France et ses partenaires entendent innover. A la demande des Seychelles, nous avons choisi d’explorer un projet de conversion de dette pour l’adaptation aux effets du dérèglement climatique. Ce projet va permettre à cet archipel de l’océan indien de consacrer plus de ressources à la protection de sa très riche biodiversité, pourtant menacée par le réchauffement et notamment par les effets d’El Niño, particulièrement violent cette année.
Je suis donc particulièrement fière que l’Accord de Paris ait fait entrer pour la première fois le terme « océans » dans le texte d’un accord climatique.
La COP21 a aussi été la première à dédier une journée entière aux océans. Le 3 décembre, les acteurs de la société civile, de l’économie et de la recherche se sont mobilisés avec succès pour faire entendre l’urgence de la situation.
L’Accord de Paris a pour la première fois inscrit dans le marbre onusien l’engagement de tous les acteurs de la société civile, les associations, les centres de recherche, mais aussi les collectivités territoriales, qui sont souvent en première ligne pour gérer les effets du dérèglement climatique, et enfin les entreprises, indispensable au terme même d’économie bleue.
Le temps où la simple protection de quelques zones marines vulnérables semblait suffire pour sauver les océans est révolu. Il est désormais nécessaire de penser l’ensemble des questions océaniques comme un nouveau partenariat économique, social et environnemental avec tous ceux qui vivent et font vivre les océans.
Nous avons plusieurs pistes concrètes de progrès qui doivent nous permettre d’avancer. La France a participé à l’élaboration de la déclaration « Because the Ocean », qui compte à présent plus de 22 Etats signataires – dont les Seychelles et Palaos – qui recouvrent plus de 35% des zones économiques exclusives mondiales.
Avec « Because the Ocean », la France soutient la réalisation d’un rapport spécial sur les enjeux liant océans et climat par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
La France soutient également la mise en œuvre de l’objectif de développement durable n°14, nous en discuterons cet après-midi.
A travers l’action du Fonds Français pour l’Environnement mondial, la France finance des opérations œuvrant pour une gouvernance durable et intégrée des territoires côtiers, insulaires et marins, au bénéfice des populations locales et des écosystèmes.
Après une année 2015 historique qui aura consacré la reconnaissance du potentiel de l’économie bleue, 2016 doit être l’année des mesures concrètes pour protéger les ressources marines et en extraire des moyens innovants, essentiels à une transition vers des modes de vie durables.
Je vous remercie.

Au cours de son déplacement, la secrétaire d’État s’est entretenu avec le Président de la République des Seychelles, James Michel, et la ministre du Développement et de la Coopération internationale des Émirats Arabes Unis, Madame Loubna Bint Khalid Al Qassimi.

Annick Girardin a achevé son déplacement par la signature du contrat pour un projet-pilote sur le dessalement entre une entreprise française, Mascara, et une entreprise émiratie, Masdar, qui porte « l’alliance pour  un dessalement propre » lancée dans le cadre de la COP21 et soutenue par la France.

Remise des insignes de Commandeur de l’Ordre du Mérite agricole à Fabienne Thibeault

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Dicours de remise des insignes de Commandeur de l’Ordre du Mérite agricole à Fabienne Thibeault

 
Chère Fabienne,
Je suis très heureuse de vous accueillir ici, sur le site de Convention, au milieu de ceux qui vous sont chers, pour cette remise de décoration de Commandeur dans l’ordre du Mérite agricole.
Française d’Amérique du Nord, je vous connaissais bien avant votre succès en Europe. Voisine du même espace géographique francophone, je vous écoutais depuis Saint-Pierre-et-Miquelon, et j’ai plaisir à nous savoir réunies aujourd’hui.
Fabienne Thibeault, vous êtes une chanteuse engagée. Et, pour paraphraser Joséphine, vous avez deux amours ; la chanson et l’agriculture. Mais c’est à votre engagement « agricole » que nous allons nous intéresser aujourd’hui.
Je ne reviendrai donc pas sur votre carrière de chanteuse que nous avons découverte en Europe au moment de la création de Starmania
où vous incarniez « Marie-Jeanne », la serveuse automate.
Permettez-moi toutefois, en ma qualité de Secrétaire d’Etat chargée de la Francophonie, de vous dire combien je me réjouis chaque fois que perdurent dans l’espace francophone, au sein des nouvelles générations, des chansons qui ont marqué l’histoire de la musique. Sachez, chère Fabienne, que ce classique de la chanson populaire « Un garçon pas comme les autres » est toujours très en vogue. On me dit même qu’en Haïti, il a récemment connu une deuxième fortune sur les réseaux sociaux. On vous en dira plus après…
Mais revenons « à nos moutons », si vous le voulez bien.
Depuis de longues années, vous vous intéressez « à cette France agricole et ses terroirs uniques au monde » en mettant votre notoriété et votre créativité au service des filières agricoles qualitatives, de la valorisation et la sauvegarde de races agricoles et, le tout, dans une perspective de durabilité. Vous êtes de tous les combats pour défendre la vache vosgienne, les vins de Givry, le cheval percheron ou le cochon cul noir du Limousin… Je ne les citerai pas tous ici !
Vous vous décrivez comme « Fabienne Thibeault, l’agriculturelle ». « L’enfance est le négatif de l’existence », disait André Gide. Très proche de vos grands parents cultivateurs, vous avez été baignée très jeune par les valeurs de travail et d’attachement à la terre, à cette terre charlevoisienne, majestueuse mais exigeante dans ce Québec au climat rigoureux.
Descendante de Normands et de Charentais, la mémoire du pays d’origine reste une valeur inscrite dans l’ADN de votre famille.
Vous avez donc eu à cœur de développer toute une série de supports pédagogiques et de spectacles afin de faire connaitre nos terroirs, leur histoire et leurs enjeux pour l’avenir. Vous avez écrit une comédie musicale intitulée « Notre terre », dans lequel vous mettez en avant nos terroirs et leurs produits. Votre mariage a d’ailleurs été l’occasion de mettre l’accent sur ces produits et a réservé une place d’honneur aux saveurs du Périgord.
En 2007, vous prenez en main le dossier de la race bovine canadienne afin d’en permettre la réintroduction dans le territoire de Charlevoix. Ce bovin, inscrit au livre des races françaises, avait quitté la France au XVIIème siècle pour la Nouvelle France.
Grâce à votre acharnement, vous avez réussi, avec l’aide de différents partenaires français, à doter le plan génétique de moyens ; le Québec, a d’ailleurs depuis rejoint ce plan.
Avec Claudy Lebreton, vous avez organisé un pôle de races bretonnes (dont la Froment du Léon) ainsi que la visite d’une délégation du Québec aux Terralies de 2012 à Saint Brieuc, ce qui a permis d’ancrer la légitimité de ce projet et d’en élargir le périmètre d’action.
 
Chère Fabienne,
Une chose saute aux yeux lorsqu’on se penche sur votre parcours de vie : vous avez une foi chevillée au corps, celle en la francophonie dans toutes ses dimensions.
Que ce soit en votre qualité de chanteuse, car vous restez une icône de la francophonie culturelle ; ou que ce soit en votre qualité d’Ambassadrice avant l’heure de la francophonie économique, qui s’est exprimée dans votre passion de longue date pour le terroir français et ses nombreux produits, il est tout à fait légitime que vous soyez aujourd’hui mise à l’honneur, ici, au Secrétariat d’Etat à la francophonie.
Car la francophonie peut être bien plus concrète qu’elle ne l’a été.
Il y a comme on dit un ‘frémissement’ depuis quelques temps autour de cette notion de francophonie économique. Certains comme vous l’avaient avant l’heure en leur cœur de cible. Aujourd’hui, les horizons se précisent, le concept s’affine. Il y a eu le rapport de Jacques Attali en 2014 sur « La francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable ». Nous avons eu deux grands rendez-vous sur ce sujet, un premier Forum à la marge du Sommet de Dakar en 2014, et un second cette année, ici même en octobre dernier. La nature transversale de la Francophonie économique y a été bien illustrée par la diversité des thèmes traités: entreprenariat, éducation, agriculture, médias, culture, climat, ville durable.
Face aux défis de notre temps, face aux crises trop nombreuses, politiques, économiques, migratoires, face à la violence qui se déchaîne et qui n’a pas épargné l’espace francophone, réinvestir ce dernier avec des idées neuves en se tournant prioritairement vers la jeunesse en attente de solutions, voilà l’ambition que nous nous devons d’avoir en partage. C’est toute l’idée de la ‘francophonie économique’ : celle de développer tout un écosystème capable de répondre de manière pragmatique aux attentes de notre jeunesse, au Nord comme au Sud.
C’est un vaste chantier, ambitieux, adapté à la jeunesse francophone des cinq continents, aux entrepreneurs innovants ; mais il est prometteur, surtout si comme vous, Chère Fabienne, on y croit !
Il met en avant les atouts que nous avons en partage : cette langue que nous aimons tant, que vous avez si bien servie ; des valeurs, avec au premier chef ce ‘culte’ pour l’humain, pour son travail qu’il nous faut respecter quand il est synonyme d’excellence. La Francophonie économique se développera naturellement si elle est ressentie comme un atout pour ceux qui la vivent. Le dynamisme est au rendez-vous : je le constate à chacun de mes déplacements dans l’espace francophone. Notre jeune génération est connectée, elle fourmille d’idées et de projets, comme nous avons pu le constater à travers ceux des lauréats du concours « La France s’engage au Sud ».
Chère Fabienne,
C’est pour ce beau parcours de défense des terroirs et des races qui sont l’emblème et la richesse de l’agriculture française, que la République vous a élevé au grade de commandeur du Mérite agricole le 21 juillet 2014. C’est pour ce parcours francophone si riche et diversifié que j’ai accepté de vous remettre aujourd’hui vos insignes.
« Fabienne THIBEAULT, au nom du Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, nous vous faisons COMMANDEUR du Mérite agricole »

Aux 35èmes rencontres nationales du Crédit Coopératif

A l’invitation de Jean-Louis Bancel, Annick Girardin s’est rendue aujourd’hui aux 35es rencontres nationales du Crédit Coopératif où j’ai rappelé le dynamisme et l’engagement du gouvernement pour montrer la force du modèle français en matière d’Économie Sociale et Solidaire.

 

Mesdames, Messieurs,
 
Je suis ravie de répondre à l’invitation de mon ami Jean-Louis Bancel. C’est un plaisir d’être parmi vous aujourd’hui, pour cette 35ème rencontre nationale du crédit coopératif.
 
Le Crédit Coopératif, c’est une vieille maison. Une vieille maison qui a su rester jeune. Une maison ouverte, curieuse et à l’écoute ; une maison qui illustre si bien cette expression  » citoyens du monde, acteurs des territoires ».
Citoyens du monde, de par cet engagement international qui remonte à plus de trente ans ;
Maison curieuse et innovante, toujours en quête d’innovation financière en faveur de la solidarité ;
Maison impliquée dans les réflexions sur le développement et son financement. Je pense notamment au rapport d’Hugues Sibille. Je pense à votre implication dans Convergences ;
Maison qui porte si bien ce nouveau modèle de l’économie sociale et solidaire sur nos territoires et les territoires plus lointains …
 
Merci pour tout cela.
 
Je reviens de New-York, où la communauté internationale a adopté, vous le savez, un nouvel agenda du développement.
 
Ce nouvel agenda, c’est un tournant … il reconnait le rôle des acteurs économiques engagés dans le développement durable ; il vous fait une place, à vous qui êtes pionniers dans l’invention de cette façon d’entreprendre respectueuse des hommes et des territoires.   
 
C’est une excellente chose. Je suis convaincue que le secteur privé « responsable » est au cœur des réponses aux défis du développement durable. Je parle d’un monde zéro carbone, zéro pauvreté. En cette année de COP21, nous devons montrer concrètement que c’est possible. L’ESS le rend possible. Je crois aux apports concrets de ce modèle.
La France, soyons en fiers, est le deuxième pays coopératif du monde.
 
L’ESS représente aujourd’hui une part visible de l’emploi et de l’activité dans notre pays, et une source de création durable de richesse économique et sociale ;
 
En 2014, malgré une conjoncture difficile, l’emploi dans l’ESS a progressé à un rythme trois plus élevé que le reste de l’emploi privé ;
 
L’ESS, c’est un potentiel d’emplois évident :   près de 600000 emplois à renouveler d’ici 2020.
 
L’ESS, enfin, c’est un secteur caractérisé par sa capacité à faire évoluer les périmètres et à se projeter hors des frontières. Telle est, en tout cas, la vision portée par ce gouvernement :
 
Deux lois ESS l’illustrent :
  1. la loi ESS de juillet 2014 définit une vision renouvelée,  ouverte et inclusive de l’ESS. Elle porte ce modèle français de l’ESS, cher à Martine Pinville, que de nombreuses régions du monde nous envient ;
  2. la loi Développement et Solidarité internationale, que j’ai défendue au Parlement en juillet 2014 également, porte la reconnaissance du rôle de l’ESS dans la politique de développement.  
New-York a été un moment important de cette reconnaissance, puisque le Président de la République a présidé l’événement du groupe pilote sur l’ESS, lancé l’an dernier à son initiative, présidé par Thierry Jeantet, et soutenu par des pays et organisations investis dans ce secteur.
 
Nous pouvons nous féliciter que l’ESS et le rôle des coopératives figurent désormais en bonne place dans les grandes déclarations internationales, celle d’Addis-Abeba ou celle de New-York, et bientôt celle de Paris …
Vous êtes un acteur majeur de cette COP21. Et l’événement que vous organisez le 3 décembre le montrera ….
Au-delà de cette reconnaissance, il y a des actes concrets : et je souhaite profiter de cette rencontre pour rappeler quelques avancées en faveur de l’ESS dans notre politique de développement :
  1.  Depuis que j’ai l’honneur d’être en charge de la politique de développement, je porte cette vision partenariale du développement, pour construire ensemble des modèles économiques favorables au développement durable. Je présenterai bientôt une stratégie dans ce domaine, où l’ESS tiendra une large place. Cette stratégie dressera des pistes pour l’action publique, en matière d’accompagnement, de financement.
  2. L’Agence Française de Développement adapte progressivement ses outils de financement aux besoins de l’entrepreneuriat social au sud. Elle a lancé en juin dernier une initiative en faveur du financement de l’entrepreneuriat social ; et je me réjouis du partenariat qu’elle vient de signer avec le Crédit Coopératif.
  3. La France affiche sa volonté d’avancer sur une voie française de la finance à impact. Nous ne devons pas nous abstenir dans ce domaine car sinon le modèle anglo-saxon s’imposera. Nous devons être fiers que l’expérience française en matière de finance de partage et de finance solidaire soit une source d’inspiration pour d’autres pays. Soyons fiers que, dans le domaine du micro-crédit grâce à des opérateurs comme l’ADIE et France Active, le modèle français puisse s’exporter.
  4. Enfin, je voudrais souligner combien je suis enthousiasmée par cette jeune génération connectée, engagée, et qui fourmille d’idées et de projets à la frontière de l’économique et du sociétal. Je les croise dans les initiatives comme « La France s’engage » ou celle que je porte « La France s’engage au Sud », je les retrouve dans les lieux de co-création ou sur les territoires qu’ils contribuent à animer … à Dakar ou Phnom-Penh, à Nairobi ou Port-au-Prince… L’invention de nouveaux modèles économiques, c’est leur moteur, c’est le sens de l’action … et je suis heureuse que nous les aidions chaque fois que nous le pouvons.
Écoutons cette jeunesse solidaire qui cherche du sens et trouve des solutions … 
 
Sortons, avec elle, de la morosité ambiante, et rappelons que la solidarité est un levier d’une mondialisation à visage humain. La France doit être en première ligne, elle qui s’est construite sur cette devise de fraternité. Chers amis, soyons en première ligne.

Entretien du mercredi 7 octobre sur SPM1ère

De retour de l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York, la secrétaire d’État a donné deux conférences, à Miquelon et à Saint-Pierre , sur la COP21. Interrogée par Ibrahim Ahmed Azi, Annick Girardin revient, suite à son séjour sur l’Archipel, sur les sujets qu’elle a évoqués avec les Saint-Pierrais et Miquelonnais.

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