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Archive mensuelle de janvier 2016

En Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour la solidarité internationale et la coopération décentralisée

La secrétaire d’État s’est rendue aujourd’hui à Lille à la rencontre des acteurs de la solidarité internationale de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Au centre Gaïa, centre unique en France qui forme et éduque à la citoyenneté et à la solidarité internationale dès le plus jeune âge. Elle y a échangé avec les éducateurs et les jeunes d’une classe de CM2 autour des défis du développement durable de la planète en participant à un atelier d’immersion « cap sur le Sénégal ». Dans un décor reconstituant un village et un quartier de pêcheurs, les enfants sont amenés à découvrir la vie au Sénégal et les réalités auxquelles fait face au quotidien sa population. Le centre Gaia propose par ailleurs un « parcours Volon’Terre », jeu de piste pédagogique qui permet d’informer, de sensibiliser et d’éduquer les élèves aux enjeux mondiaux et locaux du développement durable. Ouvert en 2006, le centre Gaia a bénéficié du soutien financier de l’Etat et de l’Union européenne.

Annick Girardin a également rencontré les acteurs régionaux de la coopération décentralisée et de la solidarité internationale à l’espace collaboratif « la Grappe ». Lors de cet échange, elle a réitéré son soutien à la coopération décentralisée dans la région.

La secrétaire d’État a conclu sa visite par une conférence à la faculté Libre de Droit sur le suivi de l’Accord de Paris sur le climat où elle a présenté les actions nécessaires à la mise en œuvre des avancées de la COP21. Après avoir répondu aux questions d’Aurélien Raccah, elle a également retrouvé un Saint-Pierrais étudiant de l’université et membre de l’association européenne de sa licence, Guillaume Divet.

Avec Guillaume Divet et Aurélien Raccah

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Discours de la cérémonie des voeux de la secrétaire d’État

Chers amis,
 
C’est un immense plaisir de vous retrouver en ce début d’année 2016. Merci à tous d’avoir bien voulu accepter cette invitation.
Cet échange de vœux – à ne pas en douter, le premier pour chacun de nous… je l’ai souhaité hétéroclite, avec des convives très différents, qui ne se connaissent pas tous d’avance. Des personnes qui m’accompagnent depuis plusieurs années, d’autres que j’ai appris à connaitre plus récemment. Certains au travers de mon portefeuille ministériel (en particulier des militants associatifs, des entrepreneurs, des organismes dont l’OFQJ…), d’autres dans mes combats politiques (comme mes amis PRG ou parlementaires) mais aussi dans des amitiés nouées au fil des années, à l’IHEDN comme à Saint-Pierre-et-Miquelon. Bref, ce moment est, vous l’avez compris, « œcuménique » – cela devrait faire plaisir à Jean-Louis Bianco.
 
L’année 2015 a été, pour notre pays et donc pour nous tous, une année terriblement douloureuse. Les attentats de janvier et novembre ont ouvert une plaie dans nos cœurs aussi bien que dans notre société, qui est loin d’être cicatrisée. Il y a bien sûr notre tristesse pour les familles des victimes et leurs proches ; un sentiment d’insécurité ; mais aussi l’impression que demain pourrait être pire qu’aujourd’hui, même si nous luttons et nous devons lutter contre cette inclination – car comme le disait si bien le philosophe Alain, « le pessimisme est d’instinct, l’optimisme est de volonté ».
 

 

L’élan de fraternité du 11 janvier 2015 fut magnifique. Mais nous ignorions alors s’il était le début d’un sursaut ou le dernier souffle – temporaire – d’une certaine approche du civisme et de l’engagement populaire. En 2015, la montée des partis extrémistes, populistes et son corollaire, le rejet des élus et donc de l’action publique, s’est malheureusement poursuivie. A l’international, nous avons partagé notre tristesse avec l’ensemble des pays touchés par le terrorisme – et malheureusement, il n’y a pas une semaine voire une journée sans que la liste macabre ne s’allonge. Je pense à nos amis du Burkina Faso (je me suis justement rendu hier pour présenter les condoléances de la France à l’ambassade), du Mali, de Tunisie, Liban, Pakistan… En 2015, la crise des réfugiés a montré une fois encore les lacunes de la construction européenne et les fondements même de l’Europe ont été ébranlés. Tableau noir, vous me direz…

 

Et pourtant, 2015 ne fut pas seulement cela. Elle restera comme l’année de succès historiques de la gouvernance mondiale. En matière de politique de développement, l’année passée fut exceptionnelle.

 

  • Il y a eu la fin de l’épidémie d’Ebola, après plus de 11 000 morts et 18 mois de lutte acharnée, à laquelle la France a pris toute sa part. Certains cas se révèlent encore mais l’épidémie est bien terminée. Et j’avoue qu’à titre personnel, j’en suis très heureuse. Après avoir vu l’anxiété dans les rues de Bangui, après avoir vécu l’espoir suscité par l’inauguration du centre de traitement français à Macenta, la fin de l’épidémie est une victoire. Peut-être temporaire. Mais une victoire tout de même. Et j’en suis un peu fière… Je suis allée si souvent en Guinée que le Président Condé m’a proposé de m’y installer pour de bon.
    Et maintenant que l’épidémie est passée, je peux aussi vous dire que j’ai été mise en quarantaine pendant près d’une journée à mon premier retour de Guinée – c’est une expérience pour le moins étrange… dans l’attente des résultats d’un test d’une personne que j’étais en contact. C’était un jour avec des questions au gouvernement… On s’était dit qu’il était plus prudent d’attendre les résultats avant de m’installer sur les bancs de l’Assemblée nationale…
  • En 2015, il y a eu aussi le sommet d’Addis-Abeba, qui a posé les bases d’un nouveau modèle pour le financement du développement.
  • Il y a eu l’adoption par les Nations Unies des 17 Objectifs de Développement Durable. Ces objectifs, certes un peu abstraits, définissent pour la première fois un cadre d’action commun pour éradiquer l’extrême pauvreté, combattre les inégalités et protéger notre planète. Alors que les Objectifs du millénaire avaient séparé les problèmes entre pays selon leur niveau de développement, et se concentraient sur la pauvreté, voilà une feuille de route applicable à tous les pays et sur un nombre croissant de sujets. C’est une première !
  • Il y a eu enfin la COP21 et l’accord de Paris, où nous avons pris un virage dans la lutte contre le dérèglement climatique. Pas moins de 195 pays se sont mis d’accord pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C. Ce fut un succès pour la France. Ce fut un succès pour notre planète. Et contre les pessimistes, contre les oiseaux de mauvais augures qui nous prédisaient un échec.
Comme la majorité des Français, la question du climat me préoccupait depuis longtemps. Mais depuis près de 2 ans, le fait de constater les problèmes induits par le dérèglement climatique, sur le terrain – aux Samoa, aux Philippines, en Ethiopie, au Kenya, en Tanzanie, au Niger, au Cameroun, et même en France, comme à Saint-Pierre-et-Miquelon – cela a fortement augmenté ma sensibilité, mon engagement sur cette problématique. Et quand l’Accord de Paris a été acté par Laurent Fabius, après des heures d’attente et d’anxiété où l’on se demandait si on y arriverait ou pas, après des dizaines de déplacements ayant pour but de convaincre nos interlocuteurs, de mobiliser sur cette question, c’est vrai que nous avons vécu là un grand moment de joie. Pas seulement d’y être mais surtout de penser qu’à ce moment précis, l’humanité avait fait un pas de géant. 

Bien sûr, l’accord de Paris ne s’arrête pas là et d’ailleurs, la France reste présidente jusqu’en novembre 2016 avant de passer le relais au Maroc. Nous avons donc la responsabilité de poursuivre la dynamique pour que l’Accord de Paris devienne réalité.

 

C’est d’ailleurs l’une de mes priorités. Depuis 2014, j’ai agi pour que les pays les plus vulnérables – les Etats africains, les Etats insulaires – puissent faire entendre leur voix et prennent part à  l’accord proposé à Paris. En 2016, je serai pleinement mobilisée pour mettre en œuvre cet accord et assurer, en lien avec Laurent Fabius, que les engagements pris par les pays du Sud, mais aussi par les pays du Nord à l’égard des pays du Sud, soient tenus. Je continuerai à promouvoir et à mettre en œuvre le dispositif CREWS, un programme permettant de renforcer les systèmes d’alerte face aux catastrophes climatiques que mon équipe a conçu et porté au long de l’année 2015 jusqu’à son lancement en marge de la COP.

 

Ce souci de mise en œuvre, nous l’aurons aussi pour les objectifs du développement durable – les ODD. Ils ne doivent pas rester lettre morte et demeurer un catalogue de bonnes intentions. D’autant que ces ODD s’appliquent aussi à la France, et nous avons du chemin à faire pour les atteindre. Avec le ministère du développement durable, nous travaillons à engager cette dynamique en coordination avec les autres ministères et instances concernés.

 

Je souhaite aussi qu’une grande campagne d’information et de sensibilisation sur les ODD soit menée, en particulier en milieu scolaire. Car je reste convaincue que, face aux messages négatifs relayés en permanence, nous devons opposer une vision non pas naïve mais optimiste du monde vers lequel nous voulons aller.

 

L’ouverture au monde est un des moyens pour y parvenir. Et c’est pourquoi, la réforme de l’engagement citoyen des jeunes à l’international, débutée en 2015, sera finalisée en 2016. Cette réforme, je l’ai voulue pour que le volontariat international devienne plus accessible à des profils diversifiés et pour qu’il soit mieux valorisé et reconnu dans les parcours universitaires et professionnels.

 

Ces échanges ne doivent pas être à sens unique. Nous devons nous battre de façon concrète pour que des liens positifs se nouent, en particulier entre jeunes du Nord et du Sud. Ceux qui ont eu l’occasion de voyager avec moi en Afrique ou ailleurs, savent que je souhaite systématiquement rencontrer des jeunes engagés dans la société civile ou l’entreprenariat. Car au-delà des questions démographiques qui façonneront le monde de demain, ces jeunes du Sud constituent un véritable réservoir d’énergie et d’innovation. Et quand de surcroit ils sont francophones, j’en suis doublement comblée !

 

Même si les ministres du développement sont rarement les plus visibles – mes conseillers ont souhaité que je me laisse pousser la barbe pour faire le buzz… mais j’ai refusé – je suis persuadée que la politique de développement reste la clé d’un monde interconnecté, où les malheurs des uns ont tôt fait d’affecter les autres, et ce de plus en plus rapidement.

 

Comme le chef d’Etat-major des armées, Pierre de Villiers l’a très bien expliqué ces derniers jours, « gagner la guerre ne suffit pas à gagner la paix ». Et qu’est-ce le développement sinon un moyen de gagner la paix ? De façon durable. Pour prévenir les conflits. Pour s’assurer que chaque individu trouve sa place et réponde à ses indignations, ses frustrations, non pas par les armes mais par la démocratie et l’engagement citoyen.

 

Je ne cesse de le répéter : il ne peut y avoir de développement sans sécurité et il n’y a pas de sécurité sans développement. De façon analogue, la crise des réfugiés appelle une réponse complémentaire entre sécurité et développement.

 

Nos efforts aux régions les plus vulnérables devront être approfondies, en particulier au Sahel. Comme le sommet de La Valette entre l’Union européenne et l’Afrique l’a montré, l’Europe doit jouer un rôle clé. En 2016, le partenariat entre l’Union européenne et les Etats d’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique, devra être renouvelé car il arrive à son terme. Nous aurons là une vraie occasion de faire évoluer la politique européenne de développement, et de moderniser nos outils et nos priorités.

 

En France comme en Europe, nous devons nous donner les moyens des ambitions affichées en 2015. C’est pourquoi un rapprochement de l’Agence française du développement et de la Caisse des dépôts et consignations aboutira dans les prochains mois. C’est un chantier majeur à l’égard des pays les plus pauvres : les prêts vont augmenter de 4 milliards d’euros par an jusqu’en 2020 ; les dons seront en hausse de 370 millions. Les synergies entre les savoir-faire de la CDC et ceux de l’AFD devront se faire au bénéfice du développement. Car c’est bien là la finalité essentielle de ce rapprochement.

 

En 2016, une attention particulière sera également portée aux questions humanitaires, année du sommet mondial. Au vu de l’expérience acquise ces dernières années, en particulier avec Ebola ou le dernier tremblement de terre au Népal, il est essentiel de mener une réflexion approfondie sur les moyens d’intervention. C’est tout l’enjeu des conférences nationales et internationales qui se tiendront cette année et des concertations que je mènerai.

 

Last but not least, comme je l’entends si souvent – parce que le français est d’abord fragilisé par les Français eux-mêmes… la francophonie restera une priorité. Elle ne continuera à progresser que si elle est ressentie comme une chance par les francophones. Je le vois à chacun de mes déplacements, il n’y a pas un pays où la langue française n’est pas synonyme d’excellence dans un domaine ou un autre : dans les produits de luxe (Japon / Asie), dans l’excellence éducative (Arménie), dans la qualité, la méthode, la performance…

 

2016 sera une année d’actions pour avancer en ce sens, dans ses trois dimensions institutionnelle, culturelle et économique. La francophonie doit être utile !

  • Un sommet de l’OIF se tiendra à Madagascar à la fin de l’année. La francophonie, c’est une communauté d’intérêt. C’est, et cela devrait être encore bien davantage, une voix plus forte dans les enceintes internationales pour défendre nos valeurs communes. Nous l’avons bien vu ces derniers mois lors de la COP.
  •  Sur le plan économique, notre langue doit être plus encore un outil de valorisation professionnelle. Le français est la troisième langue des affaires. Le développement de la francophonie économique sera rendue possible par la mobilisation des milieux économiques francophones et par la construction d’un écosystème en faveur de l’entreprenariat, de l’emploi et des jeunes.
  •  La francophonie, c’est aussi un espace de culture et plusieurs initiatives auront lieu en 2016 pour valoriser le rayonnement de la francophonie, en France comme à l’étranger. Par exemple, le « Grand Tour » vient d’être lancé : ce programme propose un agenda culturel ambitieux avec 40 étapes en France et le relais dans le monde grâce à nos ambassades. La semaine de la francophonie, transformée parfois en « mois » de la francophonie dans certains pays comme le Liban, voire trois mois en Arménie, sera aussi l’occasion de mettre la langue française à l’honneur, avec tous les vecteurs qui participent à son rayonnement tels que TV5 Monde – et nous avons ensemble de beaux projets pour 2016.
Voilà les priorités que je me suis fixées.Et là, vous vous dites « enfin tout ça, elle le fera uniquement si elle reste secrétaire d’Etat dans ce ministère »…De ce point de vue, la période des vœux ministériels tombe mal cette année. Car on ne peut préjuger du futur. Mais vous me connaissez, quelles que soient mes fonctions, des combats me sont indéfectibles :

Il y a bien sûr Saint-Pierre-et-Miquelon. Mes fonctions m’éloignent de mon archipel, mais il n’y a évidemment pas une journée où je n’ai Saint-Pierre-et-Miquelon en tête, où je ne m’enquiers pas des dernières nouvelles, où je n’essaie pas de trouver des solutions aux enjeux de l’archipel. Je sais d’où je viens et où je retournerai après cette parenthèse ministérielle.

 

Certains adversaires politiques me reprochent même de parler trop souvent de Saint-Pierre et Miquelon dans le cadre de mes fonctions : un comble ! Bien sûr que j’en parle : je l’assume et je le revendique ! Je saisis chaque opportunité pour mieux faire connaître notre archipel et sensibiliser le gouvernement à ses besoins spécifiques. Le Président de la République est venu en décembre 2014, le Premier ministre s’y rendra à l’occasion de son prochain déplacement au Canada. Jamais Saint-Pierre-et-Miquelon n’a connu un tel niveau de représentation dans un temps aussi court !  Cela doit faire avancer plus vite les grands sujets pour l’Archipel.

 

Avec les membres du mouvement local « Cap sur l’Avenir », je suis particulièrement mobilisée sur son développement économique, car j’ai la conviction que nous avons un potentiel qu’il nous faut pleinement saisir. Le projet de hub de transbordement à Saint-Pierre-et-Miquelon représente une chance unique pour l’activité économique de l’Archipel. C’est un espoir immense, en particulier pour les jeunes. Personne n’y croyait il y a encore quelques années. Et voilà que le Premier ministre s’est engagé à soutenir ce projet lors du dernier comité interministériel à la mer. J’espère que les porteurs de projet privés pourront se saisir maintenant de cette opportunité. Mais les ports, c’est aussi, bien sûr, l’aménagement d’un port de pêche, d’un port de plaisance ou encore, dans l’attente de l’aboutissement du projet hub, une sécurisation de l’accueil des navires de croisière. Je continue à m’impliquer aussi sur d’autres sujets cruciaux pour l’Archipel, comme les relations avec le Canada, avec lequel nous avons des questions à résoudre, notamment pour faciliter les déplacements et la mobilité des Saint-Pierrais et Miquelonnais. Je pense bien évidemment à la prochaine mise en place de l’Autorisation de voyage électronique (AVE), décidé par le gouvernement canadien, et la mobilisation des Saint-Pierrais-et-Miquelonnais en faveur d’un vol direct entre Archipel et l’Hexagone.

Les Outre-Mer font de la France le 2e domaine maritime mondial. Et je lisais encore matin un article qui avait pour titre « La mer est notre avenir ». Vous connaissez ma passion et mon engagement sur les questions maritimes et ma volonté de voir dans ce domaine la France prendre la primauté. Comme l’écrivait l’auteur de cet article[1] « la France a tout pour être une puissance maritime majeure. Il ne manque qu’un Richelieu ou un Colbert à la barre. » Ayons pour objectif que le France ne soit plus seulement détentrice du 2e espace maritime, mais devienne la 2e puissance maritime mondiale.

 

Plus que jamais, je suis convaincue que les Outre-mer doivent être toujours plus intégrés dans leur environnement régional et servir de têtes de pont de la France dans le monde. Je parlais de TV5 Monde pour la francophonie ; mais France Ô et les chaines Premières constituent aussi un lien essentiel entre la métropole, les Outre-mer et le reste du monde, un lien qu’il faut encore plus développer.

 

Vous l’aurez compris, malgré la distance, je reste en lien étroit, fort et permanent avec notre archipel. Avec les membres de « Cap sur l’Avenir ». Avec chaque habitant qui m’encourage, me questionne, m’interpelle.

 

Il y a aussi les combats politiques que je mène avec mes amis radicaux de gauche. Plus le temps passe, et plus je me dis que nous avons raison.

  • Sur la laïcité, on nous disait que nous en faisions trop, qu’il fallait nous taire pour mieux mettre sous le tapis un problème devenu tabou… Certains expliquaient même qu’il n’y avait aucun problème avec la laïcité dans notre pays, alors que son application n’a jamais été aussi mise à mal. Les approches communautaristes ou « accommodantes » ont trouvé toutes leurs limites. Les derniers jours ont encore montré que sur la laïcité, notre combat était juste. Il était juste car porteur d’un message d’universalité, de respect de chacun, de défense des valeurs de la République.
  • Sur l’Europe, là encore, nous avions vu le danger d’une Europe inachevée, dont la construction s’était arrêtée au milieu du gué. Insuffisamment intégrée pour être pleinement efficace mais bien assez tout de même pour catalyser toutes les critiques. Insuffisamment transparente, trop technocratique. Voilà qu’elle aborde une année 2016 particulièrement dangereuse, avec la question des réfugiés, la remise en cause de Schengen, le référendum britannique. L’Europe doit être repensée aussi bien dans sa gouvernance que dans sa taille. Il faudra bien qu’un noyau dur d’États se forme pour aller plus loin.
  •  Sur l’économie, nous militons depuis toujours pour une libération des énergies, pour le renforcement de l’entrepreneuriat, pour la consolidation du dialogue social, pour une meilleure prise en compte des spécificités de chaque emploi, de chaque salarié. Je crois que là encore, nous avons raison.

 

2016 constitue une excellente opportunité pour faire entendre ces idées avant les échéances de 2017. Les forums de la Nouvelle France qu’organiseront mes amis Radicaux de gauche sur tout le territoire et sur des thématiques variés, sont une excellente initiative. La vie politique de notre pays ne doit pas se résumer à une campagne électorale permanente. Et je salue la détermination du Président Jean-Michel Baylet et du secrétaire général Guillaume Lacroix, pour faire de 2016 une année de réflexion.

Oui, au-delà de l’action et de la mise en œuvre des engagements de 2015, cette année à venir sera aussi pour nous tous, élus, fonctionnaires, salariés, associatifs, entrepreneurs, étudiants, militants, une année de réflexion. Détachons nous un peu plus de l’actualité en continu. Ne renonçons pas à nos objectifs de long terme face au poids des exigences quotidiennes. Prenons plaisir dans ce que nous faisons. Préservons des moments privilégiés avec nos proches – avec 35 déplacements à l’étranger en 2015, ça n’est pas évident…

Voilà ce que je peux vous souhaiter pour 2016. A chacune et à chacun d’entre vœux, je tiens à adresser tous mes vœux de bonheur pour cette nouvelle année. Qu’elle vous soit heureuse en tout.


[1] Jean-Michel BLANQUER, « La Mer est notre avenir »,  Le Point du 31 décembre 2015

 

En Arménie, dernier pays à avoir adhéré à l’OIF (2/2)

Annick Girardin a conclu son déplacement de deux jours en Arménie par des entretiens avec Serge Sarkissian, Président de la République, et avec les ministres des Affaires Étrangères et de l’Éducation. Ces rencontres ont permis de faire avancer plusieurs projets franco-arméniens liés à la francophonie culturelle et à la francophonie économique.

En marge du déplacement, la secrétaire d’État a déposé une gerbe au mémorial du génocide arménien. Interrogée par les media arméniens, elle a rappelé que :

face à la barbarie dont les nationalismes sont capables, nous ne devons jamais cesser de promouvoir la paix et le dialogue entre les cultures.

En Arménie, dernier pays à avoir adhéré à l’OIF (1/2)

Sortie de l'Ambassade d'ArménieAnnick Girardin est depuis ce matin et jusqu’à demain en visite officielle à Erevan.

L’Arménie est un pays de tradition francophile où la francophonie est largement identifiée à la France, au regard de nos relations historiques et de l’importance de la diaspora d’origine arménienne en France.

Membre à part entière de l’Organisation Internationale de la Francophonie depuis 2012, l’Arménie a réaffirmé récemment son attachement  à la francophonie en accueillant la 31ème conférence des ministres de la Francophonie à Erevan les 10 et 11 octobre 2015.

Invitée à l’Alliance française et à l’Université française en Arménie, la Secrétaire d’État a tenu un discours sur les perspectives de l’enseignement et de la diffusion du français :

Avec des personnalités francophones du monde culturel arménien

Mesdames et Messieurs,
Chers étudiants,
 
L’Université française en Arménie est devenue depuis une décennie une étape inévitable pour un visiteur en Arménie. Le Président de la République française, François Hollande, était d’ailleurs ici le 24 avril dernier pour un échange avec ses étudiants. C’est donc pour moi tout à la fois un grand honneur mais aussi une véritable joie d’être parmi vous aujourd’hui, et de pouvoir m’exprimer devant autant de jeunes qui ont choisi de suivre des études dans cette langue que nous avons en partage, le français, et de poursuivre leur formation supérieure à l’UFAR, dans cette institution de référence par la qualité de ses enseignements et de ses diplômes français et arméniens.
 
Depuis longtemps, bien avant le drame du génocide, nos deux pays, nos deux peuples, ont mêlé leurs destins. Et aujourd’hui, vous êtes, l’incarnation du lien fort qui existe entre nos deux pays, fait d’amitié, d’admiration, et de confiance.
 
Or, à l’heure des défis globaux qu’il nous faut relever (migration, lutte contre le terrorisme, menace de récession économique, réchauffement climatique), nous devons nous unir plus que jamais au sein d’espaces de solidarité privilégiée, autour de valeurs communes, de valeurs universelles, qui fondent notre humanité : fraternité / solidarité, ouverture, écoute, dialogue, plaisir d’être ensemble, différents.
La Francophonie est un de ces espaces de solidarité privilégiée qu’il faut enrichir sans cesse avec des idées neuves en se tournant prioritairement vers vous, la jeunesse francophone en attente de solutions mais aussi porteuse de renouveau : voici une des ambitions que je soutiens avec force en tant que Secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie pour tous les pays qui ont la langue française en partage.
 
Cet espace francophone comme lieu de solidarité privilégiée, il est d’abord géographique. En effet, pris dans sa seule dimension Europe-Afrique, c’est trois fois la superficie de l’UE : de la Belgique au sud-est de la RDC en passant par Erevan, on est, dans tous ces territoires, capable de s’exprimer en français !
 
Mais la francophonie, ce n’est pas qu’un espace géographique, c’est aussi un espace culturel avec comme doctrine la défense du plurilinguisme.
Plurilinguisme que vous connaissez bien puisque vous aussi vous évoluez dans un contexte où cohabitent votre langue, l’arménien, mais aussi l’importance non négligeable de la langue russe, héritée de l’histoire, et où la place de l’anglais croit de jour en jour. Dans cette dynamique, le français a toute sa place, et la cohabitation de toutes ces langues est, et doit être, conçue comme un enrichissement et une chance à saisir.
 
La  francophonie, c’est aussi un espace de  dialogues avec la diversité du monde : dépasser les clivages classiques Est-Ouest ; considérer l’égale importance et dignité de toutes les cultures sans domination de l’anglais ou d’une autre langue.
 
Cet espace francophone est enfin un écosystème qu’il faut développer en vue d’un  développement durable, et en faveur de entrepreneuriat et l’emploi pour les jeunes et les femmes :
  • Le français est la 3ème langue des affaires : pas uniquement langue littéraire ou diplomatique, mais langue d’innovation, de développement au sens large (économique, social), du numérique dans un monde toujours plus dématérialisé et connecté.
  • le français met les gens en réseau, renforce les liens au sein d’un espace économique décomplexé, où l’esprit d’entreprendre se décline avec fierté et conviction en français. C’est toute l’idée d’une « francophonie économique » : celle de développer un système capable de répondre de manière pragmatique aux attentes et besoins de la jeunesse. C’est un vaste chantier, ambitieux mais possible pour les francophones des 5  continents et ses entrepreneurs innovants !
Mon engagement dans la défense et la valorisation de cette francophonie, il est ancien, personnel avant d’être professionnel
 
Issue d’un territoire d’outre-mer entouré d’Américains et de Canadiens anglophones, je sais ce que c’est que de lutter pour sa langue !
De mon expérience de ‘francophone nord-américaine’, je tire les enseignements suivants sur la francophonie :
  • Ce n’est pas que la France : Les français sont statistiquement minoritaires dans la famille francophone (un quart)
  • Ce n’est plus la Françafrique, avec d’un côté une France réputée dirigeante et arrogante et de l’autre des populations d’autres espaces périphériques francophones subissant une ‘’langue française tueuse de leurs langues nationales’’. Comme le disait un ancien premier ministre haïtien, « Nous ne sommes pas locataires de la langue française, nous en sommes les copropriétaires »
  • C’est l’Afrique, bien évidemment, mais également,
  • Les Amériques, avec plus de 33 millions de locuteurs avec un véritable réseau des villes francophones et francophiles
  • L’Asie, le Pacifique,
  • L’Europe et le Caucase: amis belges, suisses, arméniens… mais également 15 millions de locuteurs français en Allemagne…
 C’est des centaines de « cœur », dont celui de la France, chacun possédant un rythme différent. Plus qu’un cercle avec un centre, c’est un espace avec des centres partout
 Un de ces centres, un de ces cœurs, est l’Arménie.
 
 L’Arménie est depuis toujours très francophile et particulièrement attachée à la langue française et à sa culture.  Depuis le Sommet de Kinshasa (octobre 2012), une étape a été franchie avec son adhésion à l’OIF et la signature à cette date d’un « Pacte linguistique » qui marque sa volonté d’approfondir son inscription dans la communauté internationale francophone en développant la place du français dans l’enseignement, en favorisant l’accès aux produits culturels francophones, en encourageant l’usage du français dans les administrations et dans les relations économiques (tourisme).
 
En 2016, en Arménie, on compte désormais d’environ 40 000 élèves et étudiants de français, chiffre en augmentation de 14,3% depuis 2012 ce qui montre l’engouement des arméniens pour la langue française :
  • l’école française en Arménie est de plus en plus fréquentée, par quelques jeunes Français bien sûr, mais surtout par de jeunes Arméniens, qui deviendront bientôt vos successeurs sur ces bancs
  • 5 écoles dispensent des cours de français renforcé avec trois heures de français supplémentaire par semaine dont bénéficient plus de 400 élèves
  • le lycée franco-arménien 119, s’il doit encore se développer, délivrera cette année pour la première fois des diplômes avec mention « bilingue francophone », facilitant la poursuite d’études universitaires en France ou ici, à l’UFAR.
Enfin, Erevan a accueilli, en octobre 2015, le Conseil permanent de la Francophonie et la 31ème Conférence ministérielle de la Francophonie, preuve de son engagement francophone en matière de relations internationales et de l’importance de la francophonie comme lieu de dialogue politique pour l’Arménie.
Un environnement favorable à la francophonie, avec un pacte qui a permis d’accroitre la mobilisation du pays en faveur de la langue française donc où, néanmoins, des défis sont encore à relever pour réaffirmer les orientations, la visibilité  et les priorités d’une francophonie dynamique en Arménie.
 
Sont attendus  ainsi des engagements plus importants en faveur du français dans les programmes scolaires et la mise en place d’une politique éducative et linguistique pro-francophone menée par le ministère de l’éducation arménien, un soutien à la continuité et au développement des filières de français renforcé et de la filière bilingue, mais aussi le suivi de dossiers comme l’intégration de TV5 Monde à la TNT arménienne afin d’offrir une intéressante opportunité sur le plan pédagogique pour la diffusion de la langue française dans le pays.
 
Tous ces enjeux que l’Arménie va devoir encore relever ne doivent pas faire oublier l’intérêt réel pour le français qui existe chez les jeunes arméniens et l’attractivité que l’UFAR représente en tant qu’institution synonyme de réussite et d’excellence.
 
Avec  1 200 étudiants inscrits à la rentrée 2015, il y a près de 20 % de plus d’étudiants à l’UFAR que l’année passée. Offrant un enseignement d’excellence dans les domaines du droit, de la gestion, de la finance et du marketing, l’UFAR est aussi un modèle de gouvernance universitaire et d’éducation aux valeurs européennes et francophones.
Vous évoluez ici dans un environnement ouvert sur le monde et les autres, où la langue française et sa culture rayonnent et où la francophonie est belle et bien concrète puisque c’est vous qui portez haut ses couleurs.
 
Et les résultats sont là : tous ceux qui en sortent occupent rapidement des positions à responsabilité en Arménie notamment au sein d’entreprises françaises, les diplômes français (diplôme de licence ou de master délivrés par l’Université de Lyon 3) et arméniens obtenus étant reconnus comme gage de qualité. Le taux d’insertion professionnelle avoisinant les 80 % par promotion, l’UFAR est la preuve indiscutable de l’apport de la francophonie dans la zone du Caucase et explique le projet en cours d’une ouverture accrue dans la région en direction d’étudiants géorgiens, iraniens, voire russes.
Membre titulaire de l’Agence universitaire de la Francophonie, depuis le 15 mai 2006, comme 5 autres universités arméniennes, l’Université française en Arménie, coopère notamment depuis plusieurs années avec l’Agence pour le financement de mobilités enseignantes dans le cadre de son partenariat avec Lyon 3 pour une meilleure formation de ses enseignants.
Elle abrite et orchestre également la chaire Senghor d’Arménie depuis 4 ans, et a récemment choisi de la spécialiser dans le droit, ce dont je la félicite. En effet, que la chaire Senghor puisse mobiliser aujourd’hui des experts venus de Géorgie, d’Arménie et de France sur des thématiques d’actualité juridique - hier sur la gestation pour autrui (GPA) et en avril prochain sur la gouvernance des entreprises – est déjà un premier très grand succès qui témoigne de l’importance de la francophonie utile, celle qui répond aux attentes et aux besoins des pays qui relaient la francophonie.
Je tiens donc à vous saluer futurs diplômés de l’UFAR qui vous trouvez devant moi : vous êtes une fierté et une chance pour la France comme pour l’Arménie.
Vous incarnez la vitalité de leur relation et la confiance dans leur avenir et votre attachement à la langue française vous inscrit même au-delà de cette relation privilégiée, au sein d’un espace francophone multiple et divers.
Vous voyant si nombreux aujourd’hui, j’en ai la conviction cet attachement et ce lien si précieux entre l’Arménie et la francophonie durera encore longtemps.
 
Je vous remercie de votre attention. 

2e sommet sur l’Économie bleue à Abou Dhabi

La secrétaire d’État a participé ce mardi 19 janvier au deuxième sommet sur l’économie bleue, organisé à Abou Dhabi par les Émirats Arabes Unis et les Seychelles.

Cet évènement international, qui a pour thème « un océan, un avenir », s’inscrit dans le suivi de l’accord de Paris et la mise en œuvre de l’Objectif de Développement Durable 14 adopté en 2015 qui concerne la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable. Dans son discours, Annick Girardin a rappelé que l’océan est le principal régulateur du climat mondial et qu’à ce titre la première réponse au réchauffement climatique est une meilleure gestion des ressources marines :

Monsieur le Ministre et envoyé spécial pour l’énergie et le changement climatique des Emirats Arabes Unis,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
 
L’Accord de Paris, que nous avons adopté lors de la COP21, incarne un formidable élan pour la protection de la planète, de ses habitants et de ses écosystèmes.
Le préambule de cet accord marque un tournant en reconnaissant, comme jamais auparavant, l’importance de la protection des océans, parce que leur rôle dans la protection du climat est majeur. Sans océans en bonne santé, sans leur capacité à stocker du CO2, mais aussi à fournir à ceux qui en dépendent, la nourriture, l’énergie et tant d’autres biens et services, nous ne réussirons pas à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, limiter le réchauffement de la planète en deçà de 2°C, voir 1,5°C.
Cette vision, elle est portée depuis longtemps par certains états insulaires, comme les Seychelles – que je remercie ici pour leur fort engagement – ou encore par l’ensemble des petits états insulaires en développement qui se sont réunis à Samoa en 2014 – j’ai eu le privilège de participer à ces échanges.
Tous ces acteurs ont fait le pari que l’économie bleue représente un formidable levier d’action pour le développement durable et la réduction de la pauvreté. Je viens moi-même d’un territoire insulaire français et en suis convaincue.
La France, qui possède le deuxième domaine maritime au monde, se situe en pointe dans ce secteur, avec un riche tissu d’entreprises qui valorisent les bioressources marines comme source naturelle d’innovation, mais aussi les énergies marines.
Ce potentiel des océans, considérable, est menacé par les effets du réchauffement climatique. L’acidification et le réchauffement des eaux, nous le savons tous ici, modifient les propriétés de l’océan et dégradent les écosystèmes marins, réduisant la diversité et le nombre des espèces. Cela aura de lourdes conséquences sur notre mode de vie.
Mais ne cédons pas au pessimisme : les ressources marines, si elles sont gérées de façon durable, sont nos principales alliées dans l’atténuation du réchauffement climatique.
L’océan étant le principal régulateur du climat mondial, la façon dont nous allons gérer ces ressources déterminera donc en grande partie la réponse que nous allons apporter à la problématique du réchauffement climatique.
C’est pour cela que notre réunion d’aujourd’hui est, grâce à l’engagement des Émirats Arabes Unis et de la République des Seychelles, si importante.
Cette réunion perpétue aussi l’esprit de la COP21 et de l’Accord de Paris sur le climat.
Chaque Etat a des responsabilités dans ce défi. La France entend assumer les siennes à deux niveaux.
Le premier niveau, c’est l’exemplarité : il faut mieux protéger la biodiversité marine et trouver des techniques et des stratégies d’exploitation durables de ces ressources. Concernant la protection de la biodiversité, la France a fait des progrès considérables ces dernières années, plus de 16 % de ses eaux territoriales sont des aires marines protégées, 20 % le seront d’ici la fin de l’année.
Mais il faut aller plus loin que la simple protection, c’est le deuxième niveau, et agir en faveur d’une économie bleue globale, synonyme d’utilisation durable des ressources de la mer.
Pour cela, il nous faut notamment développer et partager les énergies marines renouvelables et les biotechnologies marines. Les mécanismes de transfert des technologies et de renforcement des capacités prévus par l’Accord de Paris sur le climat doivent servir à cela.
C’est aussi le sens de l’initiative CREWS sur les systèmes d’alertes que j’ai lancé avec l’Australie, le Canada, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays Bas et le Japon lors de la COP21. Son objectif est simple : permettre à tous ceux qui, dans les pays vulnérables sont menacés par les catastrophes climatiques, en particulier les cyclones et les tempêtes, d’être prévenu bien en amont de l’arrivé d’un tel évènement et de pouvoir se mettre à l’abri. Nous avons mobilisé 80 millions d’euros pour cela d’ici 2020, et je lance aujourd’hui un appel pour que d’autres pays rejoignent cette coalition.
Il faut également agir sur les sources de pollutions venant de l’économie bleue et réduire les émissions liées aux activités maritimes.
La France a fait la demande de généraliser à l’échelle internationale un système obligatoire de surveillance, de déclaration et de vérification des émissions de CO2 issues du trafic maritime.
L’adaptation est aussi au cœur de l’économie bleue. Nous devons soutenir le développement et la diffusion des connaissances scientifiques sur les océans afin de produire des outils d’évaluation, de planification et de prospective. Nous devons également soutenir le développement de stratégies d’adaptation pour les territoires côtiers et insulaires vulnérables.
Là aussi, la France et ses partenaires entendent innover. A la demande des Seychelles, nous avons choisi d’explorer un projet de conversion de dette pour l’adaptation aux effets du dérèglement climatique. Ce projet va permettre à cet archipel de l’océan indien de consacrer plus de ressources à la protection de sa très riche biodiversité, pourtant menacée par le réchauffement et notamment par les effets d’El Niño, particulièrement violent cette année.
Je suis donc particulièrement fière que l’Accord de Paris ait fait entrer pour la première fois le terme « océans » dans le texte d’un accord climatique.
La COP21 a aussi été la première à dédier une journée entière aux océans. Le 3 décembre, les acteurs de la société civile, de l’économie et de la recherche se sont mobilisés avec succès pour faire entendre l’urgence de la situation.
L’Accord de Paris a pour la première fois inscrit dans le marbre onusien l’engagement de tous les acteurs de la société civile, les associations, les centres de recherche, mais aussi les collectivités territoriales, qui sont souvent en première ligne pour gérer les effets du dérèglement climatique, et enfin les entreprises, indispensable au terme même d’économie bleue.
Le temps où la simple protection de quelques zones marines vulnérables semblait suffire pour sauver les océans est révolu. Il est désormais nécessaire de penser l’ensemble des questions océaniques comme un nouveau partenariat économique, social et environnemental avec tous ceux qui vivent et font vivre les océans.
Nous avons plusieurs pistes concrètes de progrès qui doivent nous permettre d’avancer. La France a participé à l’élaboration de la déclaration « Because the Ocean », qui compte à présent plus de 22 Etats signataires – dont les Seychelles et Palaos – qui recouvrent plus de 35% des zones économiques exclusives mondiales.
Avec « Because the Ocean », la France soutient la réalisation d’un rapport spécial sur les enjeux liant océans et climat par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
La France soutient également la mise en œuvre de l’objectif de développement durable n°14, nous en discuterons cet après-midi.
A travers l’action du Fonds Français pour l’Environnement mondial, la France finance des opérations œuvrant pour une gouvernance durable et intégrée des territoires côtiers, insulaires et marins, au bénéfice des populations locales et des écosystèmes.
Après une année 2015 historique qui aura consacré la reconnaissance du potentiel de l’économie bleue, 2016 doit être l’année des mesures concrètes pour protéger les ressources marines et en extraire des moyens innovants, essentiels à une transition vers des modes de vie durables.
Je vous remercie.

Au cours de son déplacement, la secrétaire d’État s’est entretenu avec le Président de la République des Seychelles, James Michel, et la ministre du Développement et de la Coopération internationale des Émirats Arabes Unis, Madame Loubna Bint Khalid Al Qassimi.

Annick Girardin a achevé son déplacement par la signature du contrat pour un projet-pilote sur le dessalement entre une entreprise française, Mascara, et une entreprise émiratie, Masdar, qui porte « l’alliance pour  un dessalement propre » lancée dans le cadre de la COP21 et soutenue par la France.

Un an après, la France reste unie, ouverte et forte

Il y a un an aujourd’hui, les Français, à Paris, dans le reste de l’Hexagone comme dans tous les Outre-Mer, se sont mobilisés comme jamais dans leur histoire pour manifester leur unité face aux attaques qui les ont frappés du 7 au 9 janvier 2015.

Le président de la République et le gouvernement ont rendu hommage aux victimes des attentats à plusieurs reprises cette fin de semaine. Un an après, notre détermination est la même et la France a su rester forte et ouverte. La solidarité des Français mais aussi de nos amis internationaux a été inébranlable.

Cérémonie d’hommage aux victimes du 9 janvier

Cérémonie du 10 janvier 2016 en hommage aux victimes des attentats de janvier et novembre 2015

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