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Archive mensuelle de décembre 2015
Dicours de remise des insignes de Commandeur de l’Ordre du Mérite agricole à Fabienne Thibeault
Chère Fabienne, Je suis très heureuse de vous accueillir ici, sur le site de Convention, au milieu de ceux qui vous sont chers, pour cette remise de décoration de Commandeur dans l’ordre du Mérite agricole. Française d’Amérique du Nord, je vous connaissais bien avant votre succès en Europe. Voisine du même espace géographique francophone, je vous écoutais depuis Saint-Pierre-et-Miquelon, et j’ai plaisir à nous savoir réunies aujourd’hui. Fabienne Thibeault, vous êtes une chanteuse engagée. Et, pour paraphraser Joséphine, vous avez deux amours ; la chanson et l’agriculture. Mais c’est à votre engagement « agricole » que nous allons nous intéresser aujourd’hui. Je ne reviendrai donc pas sur votre carrière de chanteuse que nous avons découverte en Europe au moment de la création de Starmania
où vous incarniez « Marie-Jeanne », la serveuse automate. Permettez-moi toutefois, en ma qualité de Secrétaire d’Etat chargée de la Francophonie, de vous dire combien je me réjouis chaque fois que perdurent dans l’espace francophone, au sein des nouvelles générations, des chansons qui ont marqué l’histoire de la musique. Sachez, chère Fabienne, que ce classique de la chanson populaire « Un garçon pas comme les autres » est toujours très en vogue. On me dit même qu’en Haïti, il a récemment connu une deuxième fortune sur les réseaux sociaux. On vous en dira plus après… Mais revenons « à nos moutons », si vous le voulez bien. Depuis de longues années, vous vous intéressez « à cette France agricole et ses terroirs uniques au monde » en mettant votre notoriété et votre créativité au service des filières agricoles qualitatives, de la valorisation et la sauvegarde de races agricoles et, le tout, dans une perspective de durabilité. Vous êtes de tous les combats pour défendre la vache vosgienne, les vins de Givry, le cheval percheron ou le cochon cul noir du Limousin… Je ne les citerai pas tous ici ! Vous vous décrivez comme « Fabienne Thibeault, l’agriculturelle ». « L’enfance est le négatif de l’existence », disait André Gide. Très proche de vos grands parents cultivateurs, vous avez été baignée très jeune par les valeurs de travail et d’attachement à la terre, à cette terre charlevoisienne, majestueuse mais exigeante dans ce Québec au climat rigoureux. Descendante de Normands et de Charentais, la mémoire du pays d’origine reste une valeur inscrite dans l’ADN de votre famille. Vous avez donc eu à cœur de développer toute une série de supports pédagogiques et de spectacles afin de faire connaitre nos terroirs, leur histoire et leurs enjeux pour l’avenir. Vous avez écrit une comédie musicale intitulée « Notre terre », dans lequel vous mettez en avant nos terroirs et leurs produits. Votre mariage a d’ailleurs été l’occasion de mettre l’accent sur ces produits et a réservé une place d’honneur aux saveurs du Périgord. En 2007, vous prenez en main le dossier de la race bovine canadienne afin d’en permettre la réintroduction dans le territoire de Charlevoix. Ce bovin, inscrit au livre des races françaises, avait quitté la France au XVIIème siècle pour la Nouvelle France. Grâce à votre acharnement, vous avez réussi, avec l’aide de différents partenaires français, à doter le plan génétique de moyens ; le Québec, a d’ailleurs depuis rejoint ce plan. Avec Claudy Lebreton, vous avez organisé un pôle de races bretonnes (dont la Froment du Léon) ainsi que la visite d’une délégation du Québec aux Terralies de 2012 à Saint Brieuc, ce qui a permis d’ancrer la légitimité de ce projet et d’en élargir le périmètre d’action. Chère Fabienne, Une chose saute aux yeux lorsqu’on se penche sur votre parcours de vie : vous avez une foi chevillée au corps, celle en la francophonie dans toutes ses dimensions. Que ce soit en votre qualité de chanteuse, car vous restez une icône de la francophonie culturelle ; ou que ce soit en votre qualité d’Ambassadrice avant l’heure de la francophonie économique, qui s’est exprimée dans votre passion de longue date pour le terroir français et ses nombreux produits, il est tout à fait légitime que vous soyez aujourd’hui mise à l’honneur, ici, au Secrétariat d’Etat à la francophonie. Car la francophonie peut être bien plus concrète qu’elle ne l’a été. Il y a comme on dit un ‘frémissement’ depuis quelques temps autour de cette notion de francophonie économique. Certains comme vous l’avaient avant l’heure en leur cœur de cible. Aujourd’hui, les horizons se précisent, le concept s’affine. Il y a eu le rapport de Jacques Attali en 2014 sur « La francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable ». Nous avons eu deux grands rendez-vous sur ce sujet, un premier Forum à la marge du Sommet de Dakar en 2014, et un second cette année, ici même en octobre dernier. La nature transversale de la Francophonie économique y a été bien illustrée par la diversité des thèmes traités: entreprenariat, éducation, agriculture, médias, culture, climat, ville durable. Face aux défis de notre temps, face aux crises trop nombreuses, politiques, économiques, migratoires, face à la violence qui se déchaîne et qui n’a pas épargné l’espace francophone, réinvestir ce dernier avec des idées neuves en se tournant prioritairement vers la jeunesse en attente de solutions, voilà l’ambition que nous nous devons d’avoir en partage. C’est toute l’idée de la ‘francophonie économique’ : celle de développer tout un écosystème capable de répondre de manière pragmatique aux attentes de notre jeunesse, au Nord comme au Sud. C’est un vaste chantier, ambitieux, adapté à la jeunesse francophone des cinq continents, aux entrepreneurs innovants ; mais il est prometteur, surtout si comme vous, Chère Fabienne, on y croit ! Il met en avant les atouts que nous avons en partage : cette langue que nous aimons tant, que vous avez si bien servie ; des valeurs, avec au premier chef ce ‘culte’ pour l’humain, pour son travail qu’il nous faut respecter quand il est synonyme d’excellence. La Francophonie économique se développera naturellement si elle est ressentie comme un atout pour ceux qui la vivent. Le dynamisme est au rendez-vous : je le constate à chacun de mes déplacements dans l’espace francophone. Notre jeune génération est connectée, elle fourmille d’idées et de projets, comme nous avons pu le constater à travers ceux des lauréats du concours « La France s’engage au Sud ». Chère Fabienne, C’est pour ce beau parcours de défense des terroirs et des races qui sont l’emblème et la richesse de l’agriculture française, que la République vous a élevé au grade de commandeur du Mérite agricole le 21 juillet 2014. C’est pour ce parcours francophone si riche et diversifié que j’ai accepté de vous remettre aujourd’hui vos insignes. « Fabienne THIBEAULT, au nom du Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, nous vous faisons COMMANDEUR du Mérite agricole »
Je ne vois pas d’objection dans la salle, je déclare l’accord de Paris pour le climat adopté.
Le 12 décembre 2015 restera comme une date mémorable dans l’histoire de l’humanité.
Annick Girardin a célébré en compagnie de Mary Robinson, ancienne première ministre d’Irlande et Avec la fondation Mary Robinson l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, signée le 10 décembre 1948 à Paris.
C’est 65 ans plus tard que tous les pays se réunissent à nouveau en France pour réaffirmer ces droits.
Car lutter contre le dérèglement climatique et ses impacts, c’est également lutter pour les respects des droits de l’homme.
Annick Girardin a lancé le plan d’action Paris-Lima sur les villes et territoires avec Arnold Scharzenegger, Ségolène Royal et l’adjointe au maire de Paris, en charge de l’environnement, Célia Blauel.
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies, Mesdames, Messieurs les maires, les gouverneurs, les présidents de régions, Mesdames et Messieurs les responsables locaux des cinq continents, Chers amis, Avec cette journée, nous concluons une semaine déterminante. Dans tous les secteurs qui comptent pour agir dès maintenant pour retrouver la trajectoire des 2°C et protéger nos populations contre le changement climatique, les solutions ont été mises en avant. Et, partout de nouveaux engagements ont été pris, de nouvelles coalitions ont été formées. C’est un succès à mettre, je pense au crédit de la COP21, mais aussi à votre engagement de longue date en faveur du climat. Les acteurs non-étatiques, les collectivités territoriales, les entreprises, la société civile et les Etats, ensemble dans un esprit de partenariat, ont montré leur volonté d’aller plus loin. Voici en condensé toute la philosophie du Plan d’Action Lima Paris. Samedi lors de l’Action Day, vous avez démontré aux gouvernements et au monde entier réuni au Bourget l’ampleur de la mobilisation des collectivités territoriales. Le Président de la République a souligné que cette action à travers le LPAA devait se poursuivre et se renforcer. Sur les territoires, je le sais pour avoir été longuement au service de mon territoire, Saint Pierre et Miquelon, l’idée de partenariat prend tout son sens. En tant qu’élus locaux, votre action est décisive pour lutter contre le dérèglement climatique. Vous l’avez montré en vous mobilisant pour le Sommet des Elus locaux vendredi dernier. Les leviers dont vous disposez sont considérables. Transports écologiques, bâtiments à énergie solaire, valorisation des déchets, aménagement urbain durable : beaucoup de choix cruciaux pour l’environnement s’opèrent à votre niveau. D’où l’importance des engagements pris récemment par des collectivités locales. Je pense par exemple aux incitations fiscales adoptées par la Californie pour atteindre le seuil d’1,5 million de véhicules « zéro émission » dans cet Etat d’ici 2030. Je pense aux villes pionnières chinoises, qui se sont engagées à atteindre leur pic d’émissions avant celui de la Chine, et pour Pékin et Shenzhen dès 2020. Je pense à Paris, Rio, Amman, Mexico, Rotterdam, La Nouvelle-Orléans et aux autres villes qui, lors du Sommet des Elus locaux, se sont engagées cette semaine à consacrer 10 % de leur budget à des mesures de « résilience », ce qui représente un engagement total de 5 milliards de dollars pour faire face aux risques et aux chocs climatiques dans le monde entier. Je pense aussi à tous ces élus d’Afrique, qui parce qu’ils font face à des défis concrets, sont souvent les premiers à se mobiliser. Qu’il s’agisse de faire face à l’érosion côtière en Afrique de l’Est, ou à apporter de l’électricité dans les zones rurales du Sahel ou de l’Ethiopie, les élus locaux sont souvent des pionniers de l’action climatique. Au-delà de ces exemples, vos territoires se sont mobilisés pour le climat ces derniers mois à travers le portail NAZCA des Nations Unies, où plus de 2 200 villes et 150 régions sont représentées. Vous l’avez fait de façon individuelle, avec des engagements précis en matière de neutralité carbone, de préparation de « plans climat », de déploiement des énergies renouvelables. Vous l’avez fait aussi de façon collective au travers de la Convention des Maires, du pacte des maires, du pacte des régions ou de l’initiative des engagements pour rester en dessous de 2°C. Bref, les collectivités territoriales sont les laboratoires actifs de la transition verte. Mais, nous savons qu’il y a urgence : dans de nombreuses régions du monde, l’urbanisation est rapide et nous devons saisir cette fenêtre d’opportunité qui ne se représentera plus de bâtir des villes durables ; dans toutes les régions du monde, les territoires sont confrontés aux impacts du changement climatique : inondations, sécheresse, risques côtiers, risque agricole… Ce rôle central des territoires dans la lutte contre le dérèglement climatique, il mérite une reconnaissance, et un soutien. La reconnaissance, la France y travaille depuis de nombreuses années. Membre du club des pays « amis des villes », à l’initiative d’un membre de votre assemblée, que je salue ici M. Dantec, la France a toujours soutenu dans les négociations internationale sur le climat. Nous avons la possibilité, à Paris, lors de la COP21, de franchir une nouvelle étape dans l’implication des territoires dans les négociations sur le climat. Pour cela nous avons plusieurs leviers :C’est l’ensemble de ces liens que nous voulons renforcer aujourd’hui. Comment y parvenir ? En esquissant une vision collective des efforts à mener en priorité sur les territoires dans les cinq prochaines années. La planification climat, l’adaptation, les financements et la gouvernance en constituent les éléments-clés. C’est ce que viennent de nous dire les différents panélistes. Et c’est la direction que nous prenons en portant cet Engagement de Paris, un engagement commun pour amplifier l’ambition sur les territoires d’ici à 2020. Cet engagement a d’ores et déjà rassemblé des signataires de tous horizons de nombreux réseaux de collectivités territoriales, des banques bi et multilatérales de développement, des organisations internationales, des entreprises mais aussi des Etats. C’est le début d’un formidable élan. Le début car nous venons, de concert, d’esquisser une vision à 5 ans. Cet engagement nous permettra de continuer à travailler ensemble, en 2016, pour établir un plan d’action clair et ambitieux. Je m’engage à ce que mon Ministère reste pleinement engagé à poursuivre la dynamique, en lien étroit avec vous tous qui y avez participé, et en particulier avec les Nations Unies, avec lesquels nous avons forgé depuis un an un partenariat fort, et qui manifestent avec le lancement de ce hub urbain, d’une ambition renouvelée dont je me félicite ; avec la future présidence marocaine, qui témoigne par sa présence de son engagement pour cette thématique territoriale, Ces actions, elles appellent aussi plus de coopération Nord Sud. La Coopération décentralisée est en effet une des manières les plus efficaces de démontrer notre solidarité et d’agir pour la planète et de trouver des solutions qui souvent dépassent les clivages entre pays riches, émergents et en développement, parce que les problématiques comme l’eau, l’habitat, les transports rapprochent plus qu’elles éloignent. Ces actions, la France les encourage, puisque l’AFD soutiendra, au Sud, plus de 100 villes d’ici 2020 dans leurs actions de lutte contre le dérèglement climatique. Ces actions elles pourront être amplifiées grâce au rapprochement entre la Caisse des Dépôts et Consignations et l’AFD, décidé par le Président de la République. Avec 4 millions d’euros de plus pour le développement à l’horizon 2020, dont 2 millions pour le climat, renforcés par l’expertise de la CDC sur l’appui aux collectivités, les territoires français trouveront un appui à la mesure de leurs ambitions. Cette mobilisation, nous allons la poursuivre jusqu’à l’année prochaine. Nous le ferons en initiant dès janvier des réunions de travail pour approfondir ce plan d’action, en préparant la conférence d’Habitat III sur le logement et le développement urbain durable. Puis, nous nous retrouverons à Marrakech dans un an pour lancer ce plan avec l’ensemble des acteurs des territoires. Mesdames et Messieurs, Face à l’ampleur du défi climatique, notre mobilisation doit être collective. C’est l’alliance des Etats, des entreprises, des collectivités locales et de la société civile qui va faire bouger le monde. C’est cela le tournant de la COP 21 à Paris. Merci.
- Le partenariat entre l’Etat et les collectivités mais aussi le partenariat entre les collectivités et le secteur privé. Un seul exemple, cette année, dans le cadre de la loi française de transition énergétique, j’ai accordé des subventions de 500 000 euros à plus de 200 territoires à énergie positive.
- Le rapprochement des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre et des efforts de renforcement de la résilience des territoires.
- Les synergies entre les grandes coalitions internationales, comme la Convention des Maires, le Pacte des Maires, le Pacte des Etats et des Régions ou encore la Convention Under 2.
La conférence sur le climat qui se déroule actuellement à Paris, et qui dure jusqu’au 11 décembre, a pour but d’obtenir, pour la première fois en plus de 20 ans de négociations aux Nations Unies, un accord universel juridiquement contraignant sur le climat, afin de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C.
Ce vendredi, les négociations en sont à mi-chemin et de nombreux sujets restent encore à être abordés, tels que l’ojectif de long terme, la différenciation de l’effort et la question de financement. Quel bilan provisoire peut-on en tirer ? Que reste-t-il encore à faire et à décider ?
Annick Girardin, secrétaire d’Etat chargée du développement et la Francophonie, invitée de Nicolas Demorand, a débattu avec :
- Kathy Jetnil-Kijiner, habitante des Iles Marschall et codirectrice du réseau Jojikum qui lutte pour que les Iles Marshall ne soient pas englouties par les eaux. La traduction sera assurée par Eve Dayre.
- Alain Grandjean, économiste, fondateur et associé de Carbone4,cabinet de conseil et d’étude sur le carbone
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