Engagée pour les «femmes d’avenir»

Annick Girardin, a ouvert la cérémonie de lancement du nouveau programme « Femmes d’avenir en Méditerranée » à Sciences Po Paris le 1er juin en compagnie de Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, et d’Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Le ministère des Affaires étrangères et du Développement international soutient cette formation, qui s’adresse aux jeunes femmes de la rive sud de la Méditerranée engagées dans la promotion de l’égalité femmes-hommes.

Depuis 2013, la politique extérieure de la France est dotée d’une stratégie «  genre et développement » pour mieux prendre en compte l’égalité hommes-femmes dans les programmes de développement. La première loi sur le développement et la solidarité internationale, adoptée en juillet 2014, a fait de cette thématique une priorité transversale de l’aide française. A l’initiative notamment de la France, le Conseil de l’Union européenne a rappelé le 26 mai 2015 la nécessité de placer la promotion des femmes au cœur de l’agenda du développement durable

C’est sur ce dernier point qu’Annick Girardin a insisté lors de son discours :

Madame la secrétaire d’État,
Madame la Députée et Marraine de la promotion,
Madame la secrétaire générale de Sciences-Po,
Monsieur le Directeur international de Sciences-Po,
Mesdames et messieurs,
Chères femmes d’avenir,
Je me réjouis d’être aujourd’hui parmi vous pour accueillir la première promotion de « Femmes d’avenir en Méditerranée ».
 
Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble de nos partenaires qui ont rendu cette formation possible,  en particulier l’Institut d’études politiques de Paris, qui nous accueille aujourd’hui, et qui est le maître d’œuvre de ce programme sur mesure, que le ministère des affaires étrangères est fier de financer.
 
Je tiens bien sûr à féliciter chaleureusement les 22 jeunes femmes, de 9 nationalités différentes, venues des pourtours de la Méditerranée.
 
Vous êtes en effet marocaines, algériennes, tunisiennes, égyptiennes, turque, libanaises, palestinienne, jordanienne et syrienne. Certaines d’entre vous viennent de pays terriblement affectés, qui ont tant besoin de l’espoir que vous représentez.
 
Vous avez été sélectionnées parmi plus de 800 candidates pour la qualité et la richesse de vos parcours. Vous venez d’univers aussi varié que celui de l’entreprise, du journalisme, de l’université, de la recherche ou des ONG.
 
Mais ce qui vous rassemble toutes aujourd’hui, c’est votre engagement personnel, au sein de vos sociétés, en faveur de la défense des droits des femmes et la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, à titre personnel et collectif.
 
Votre présence aujourd’hui parmi nous, ici à l’Institut d’études politiques de Paris, consacre cet engagement fort. Je vous en félicite encore une fois.
 
Je souhaite d’abord souligner toute l’importance que la France attache à l’espace méditerranéen, que nous partageons.
 
Je l’ai vécu et ressenti lors de mes déplacements récents au Liban ou en Tunisie. Parce que nous avons une histoire commune, source de tant de liens culturels, économiques et humains, nos destins sont profondément liés. C’est donc ensemble que nous devons bâtir un avenir durable, solidaire et équitable.
 
Cet avenir doit faire toute sa place aux femmes. C’est une question essentielle, au cœur de mon action de secrétaire d’Etat au développement et à la francophonie. Elle est essentielle par souci de justice et d’équité : nous sommes au XXIème siècle et il est temps que les femmes, partout sur cette planète, accèdent dans les faits à l’égalité que le XXème siècle leur a reconnue dans le droit.
 
Elle est essentielle aussi parce qu’une société qui ne donne pas aux femmes toute leur place dans l’espace économique, social et politique, se prive de la moitié de ses talents et bride dramatiquement son potentiel de développement. C’est aussi simple que cela.
 
Les sociétés d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, c’est-à-dire la rive sud de la Méditerranée, connaissent des transformations profondes, rapides, complexes.
 
Parfois pour le meilleur – je pense à la naissance de la démocratie tunisienne – et parfois pour le pire – je pense naturellement à la tragédie syrienne. Parfois bruyantes, parfois silencieuses. Parfois radicales et décisives, parfois au contraire, fragiles et réversibles. Le pire serait de tomber dans le piège de la caricature, qui conduit à celui de l’indifférence.
 
Toutes ces évolutions, en tous cas, montrent l’immensité des défis auxquels nous sommes confrontés. Les femmes ne demandent qu’à s’engager, et les printemps arabes ont montré qu’elles jouaient un rôle déterminant.
 
Elles doivent, dans les transitions à l’œuvre, prendre toute la place qui leur revient, mettre tout leur talent au profit des économies, des sociétés, des cultures en pleine évolution. Elles représentent 60% des lauréates d’universités ; en comparaison, elles sont à peine 25% à avoir une activité professionnelle…
 
Malgré les avancées des dernières décennies, elles ont toujours moins accès à la formation professionnelle et à l’emploi. Surreprésentées dans le secteur informel de l’économie, elles exercent souvent des emplois précaires et mal rémunérés.
 
Se priver de tant de talents, de créativité, et de savoir-faire, c’est perdre un temps précieux dans la quête d’un avenir meilleur. Le défi de l’égalité entre les femmes et les hommes doit être relevé.
 
La France y apporte sa contribution. Le Ministère des Affaires étrangères s’est dotée en juillet 2013 d’une stratégie « genre et développement », qui vise à prendre en compte l’égalité hommes-femmes dans nos projets et programmes de développement. La première loi française sur le développement et la solidarité internationale, adoptée en juillet 2014, a fait de cette thématique une priorité transversale de notre aide.
 
Elle fait du plaidoyer politique au niveau de notre dialogue bilatéral avec les pays, comme dans les enceintes internationales, une même arme au service du développement et de notre vision de l’avenir des sociétés.
 
Nous défendons cette vision avec détermination, dans toutes les enceintes internationales.
 
Mardi dernier, j’étais à Bruxelles avec mes collègues européens. Nous avons demandé à la Commission de nous présenter rapidement un plan d’action pour la promotion des femmes. Nous mettrons cette question au cœur des objectifs du développement durable qui seront adoptés par les Nations Unies en septembre.
 
Parallèlement, j’ai souhaité porter un plan ambitieux pour les jeunesses du sud. Les jeunes sont l’avenir de nos sociétés, ce sont les citoyens, les parents, les entrepreneurs, les politiques de demain.
 
Investir en faveur des jeunes est une priorité. C’est un levier majeur pour promouvoir un développement durable et des sociétés stables, équitables et inclusives.
 
La France s’est engagée à mobiliser l’ensemble de ses partenaires pour la jeunesse, renforcer le dialogue politique sur le défi démographique et l’action en faveur des droits des femmes, soutenir le développement des compétences et des talents des jeunes.
Mais aussi contribuer à une meilleure santé, renforcer les actions en faveur de l’employabilité et promouvoir le volontariat et la mobilité.
 
La France soutient ainsi des projets d’autonomisation économique, politique et sociale des femmes, en particulier des femmes d’avenir… Nous vous accompagnons avec beaucoup de plaisir et d’intérêt, vous, les femmes d’avenir, originaires de cette région Méditerranée, qui portez les espoirs de tant de femmes et d’hommes de vos pays respectifs.
 
En tant que jeunes femmes, vous êtes les actrices des changements et des évolutions de vos sociétés respectives. Votre contribution aux transitions politiques, sociales et économiques est décisive, pour vous mais aussi pour nous, tant nos sociétés sont devenues aujourd’hui interdépendantes.
 
Notre avenir commun repose également sur la lutte contre le dérèglement climatique. En cette année décisive de la conférence Paris climat, comment ne pas insister sur ce point. Les femmes peuvent jouer un rôle central dans cette lutte.
 
D’abord parce qu’elles sont les premières victimes du dérèglement climatique.
Ce sont elles qui souffrent en premier de la raréfaction des ressources en eau ou pâtissent de l’utilisation du charbon de bois aux émanations toxiques.
 
Mais les femmes, bien sûr, font partie intégrante de la solution. J’ai pu le constater à maintes reprises sur le terrain. Elles trouvent le moyen de s’adapter et inventent des méthodes originales, des solutions pratiques. Je pense par exemple à ces associations de femmes qui, au Burkina Faso, fabriquent des foyers améliorés pour limiter la consommation de bois et protéger, en même temps, leur santé et celle de leurs enfants. Il y a tant d’exemples de cette créativité au féminin…
 
Les femmes portent le changement, il faut capitaliser sur cette force créative.
 
Je souhaite que votre promotion soit l’amorce d’un large réseau de femmes d’avenir en Méditerranée : pour porter la voix de la tolérance, de la paix et de la stabilité, pour être des vecteurs de changement dans les sociétés que vous représentez et pour créer des ponts entre vos pays et entre les deux rives de la Méditerranée.
 
Je vous souhaite à toutes un très bon séjour parmi nous et de fructueux échanges tout au long de ces 2 semaines.

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