Archive mensuelle de juin 2015

Lancement du Fonds Schneider Electric pour l’électrification en Afrique

La secrétaire d’État a participé ce soir au lancement du Fonds Schneider Electric pour l’électrification en Afrique. Ce dispostif public-privé se fixe pour objectif de fournir de l’électricité à 1 million de foyers d’ici à 2025 en Afrique subsaharienne.

« Ce fonds illustre ce qu’un nouveau partenariat pour le financement du développement peut produire de meilleur et qu’il existe un secteur privé capable de concilier des objectifs de rentabilité, un souci d’impact sociétal et une rigueur éthique,» a déclaré Annick Girardin qui a été également interviewée par Radio Classique.

Monsieur Jean-Pascal Tricoire, Président Directeur Général de Schneider Electric,
Mesdames, Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
 
Je me réjouis d’être avec vous ce soir pour le lancement du Fonds Schneider pour l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne, un fonds qui illustre, une nouvelle fois, la capacité d’innovation du secteur privé au service du développement économique et social des pays du Sud.
Je dis une nouvelle fois car nous étions, pour beaucoup d’entre nous, déjà réunis ici en février dernier pour le lancement du fonds Livelihoods pour l’agriculture familiale, porté par Danone et Mars. Nous étions également réunis, le 2 juin dernier, ici-même, pour lancer l’initiative de l’AFD en faveur des entreprises sociales, une initiative destinée à accompagner, aussi, le financement de ce type de fonds à impact social et environnemental.

La multiplication de ces initiatives renforce ma conviction qu’il existe un secteur privé capable de concilier des objectifs de rentabilité, un souci d’impact sociétal et une rigueur éthique.
Votre initiative, elle illustre aussi parfaitement les dynamiques à l’oeuvre dans cette année 2015. En mettant au coeur de ce fonds les solutions bas carbone pour l’accès à l’énergie, vous faites votre notre objectif commun : construire un monde sans carbone et sans pauvreté. Cela ne va pas toujours de soi, et je tiens à saluer votre approche, qui met au coeur des enjeux économiques la question du climat. Les énergies renouvelables sont au coeur de l’agenda des solutions que nous promouvons. Elle illustre parfaitement l’Afrique des solutions que je croise aussi partout sur le terrain.
Votre fonds, c’est déjà un fonds construit pour répondre aux enjeux de la nouvelle génération d’objectifs du développement durable que le monde adoptera à New-York en septembre.

C’est une contribution exemplaire au financement du développement, et l’illustration de ce que le « nouveau partenariat pour le financement du développement » peut produire de meilleur.
Cette mobilisation de tous, entreprises, collectivités, ONG, Etats, elle sera au coeur de la conférence d’Addis Abeba dans quelques semaines. Cette mobilisation, elle était déjà présente dans le rapport Faber/Naidoo, qui m’a été remis ici il y a un an, et auquel Schneider avait contribué _ je vous en remercie au passage _. Cette mobilisation de tous, elle fait converger sur un territoire les préoccupations économiques, sociales et environnementales, au service du développement durable de la planète. Notre responsabilité, aujourd’hui, en 2015, c’est changer d’échelle, de passer de l’expérimentation à l’action de grande ampleur. Votre fonds y contribue.

Au-delà des concepts, et je sais que comme moi vous vous intéressez plus aux enjeux de terrain qu’aux grands concepts, l’intervention du Fonds contribuera à l’un des grands objectifs de la COP21 : donner accès à tous à l’énergie durable, en
particulier en Afrique. La France s’est battue au G7 pour qu’une grande initiative vienne soutenir l’accès à l’énergie moderne et durable en Afrique. Comme le rappelle fréquemment Jean-Louis Borloo, que je salue ici, l’absence d’accès à l’énergie freine, voire compromet, le progrès social et le développement économique de régions entières.
L’absence d’énergie, c’est un poison qui tue lentement en Afrique, dans les maisons où l’on utilise encore la lampe à pétrole et le bois pour la cuisson. Ce fonds, en mettant l’accent sur l’accès à l’électricité pour les populations de la base de la pyramide, entend apporter des réponses à cette fracture énergétique.
C’est un défi. Je veux insister sur ce point, car je sais que vous le partagez, cher Jean Louis, cher Jean Pascal. L’électrification rurale, vous le savez bien, c’est la priorité, et ce n’est pas forcément là où nous sommes les meilleurs. On ne parle pas toujours, ici de grands projets, de centrales solaires, de barrages, mais bien plus souvent de systèmes hybrides, de panneaux solaires « hors réseaux ».

Nous sommes parfois loin des systèmes centralisés, et le Fonds que nous lançons ce soir, il doit justement répondre à ce défi, en appuyant les PME.
Le soutien aux PME, voici un deuxième axe fort de ce projet qui mérite d’être souligné. Ce n’est pas Jean-Michel Severino, ici présent, qui me démentira. Le soutien aux PME africaines, qui passera par des financements adaptés et des programmes d’assistance technique, est un enjeu majeur pour l’économie africaine et pour l’accès à l’emploi de ces milliers de jeunes qui arrivent chaque jour sur le marché du travail. L’emploi des jeunes, c’est ma priorité, c’est la nôtre. Si nous la négligeons, elle nous rattrapera ; accompagner ces jeunes sur le chemin de l’emploi et de la dignité, c’est parfois compliqué, mais c’est décisif.
Ainsi, vous l’aurez compris, parce qu’il est à la croisée d’enjeux décisifs pour notre futur commun, je suis particulièrement heureuse de lancer, ici, ce fonds pour l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne.

C’est un très beau succès, sur le berceau duquel de nombreuses fées se sont penchées : La Commonwealth Development Corporation, le DFID, la Banque européenne d’investissement, le fonds FISEA de Proparco, l’OFID, qui fonds OPEP pour le développement international] et le Fonds Français pour l’Environnement Mondial, piloté par l’Agence française de développement
Je souhaite les saluer, partenaires audacieux de cette aventure.
Et je souhaite redire combien cette mobilisation entrepreneuriale pour les enjeux de la planète, est un très grand atout pour la France.. C’est un renouvellement de la relation économique avec l’Afrique, comme la porte la fondation AfricaFrance de Lionel Zinsou, Lionel que je salue également, mais qui est loin ce soir, car appelé à de nouvelles fonctions : vous le savez, il est récemment devenu premier Ministre du Bénin.

Cher Jean-Pascal Tricoire, je souhaite le plein succès à ce fonds et j’appelle, bien sûr, à d’autres initiatives de ce genre … ne nous arrêtons pas en si bon chemin … nous nous engageons bientôt pour la mise en oeuvre des objectifs de développement durable post-2015, et pour la COP21 bien sûr. A cet effet, la mobilisation la plus large est nécessaire.

Pour la 135e fête des marins

La fête des marins est un moment unique qui rassemble depuis 135 ans la population de l’Archipel, durant une messe et une procession, en l’honneur des professionnels de la mer et pour rendre hommage à tous les disparus en mer. Occasion également de bénir les bateaux venus assister à la jetée de gerbe en mer par la société des Marins organisatrice de cette événement.
Instant de recueillement pour penser aux Terre-Neuvas, aux hommes du grand métier, aux marins de la pêche et du commerce, à tous ceux qui ont pour partage la mer.
Instant aussi pour penser aux drames de la mer d’hier et d’aujourd’hui, aux conditions difficiles d’exercice, mais aussi à ce qui fit l’histoire et la raison d’être de notre Archipel. A notre fierté d’être un pays de marins.
Un moment de véritable plaisir pour moi deux semaines après avoir à St Malo rencontré l’association des Terre-Neuvas de St Malo.
Bravo et merci à tous ceux qui ont contribué à ce moment de communion intense et en premier lieu au Président de la Société des Marins, Monsieur Yvon Dodeman, et à tous les bénévoles présents petits et grands.
AG.
 

20e Parlement des enfants : une médaille pour les CM2 de Sainte-Croisine !

Annick Girardin s’est rendue ce matin dans la classe de CM2 de l’école de Sainte Croisine à Saint-Pierre pour remettre aux élèves la médaille de bronze du 20e Parlement des enfants. Les 577 classes de CM2 qui ont participé au vote ont choisi la proposition de loi de la classe de de l’école élémentaire Pelleport de Paris qui vise à protéger les enfants des images et vidéos qui sont sur internet.

La proposition de loi des élèves de Ste-Croisine, dont l’objectif était de permettre l’information et l’implication des élèves d’aujourd’hui en matière de développement durable et les conséquences de nos actes sur le climat, est arrivée en 3e position sur les 4 propositions de loi retenues en finale. La secrétaire d’État leur a fait part de sa fierté quant à la qualité de leur travail et de leur engagement en faveur du climat et du développement.

 

 

initiatives pour le Développement numérique de l’espace universitaire francophone, iDneuf

Annick Girardin a lancé hier avec Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la première réunion des ministres francophones de l’enseignement supérieur pour le développement de l’espace numérique francophone. Cette rencontre a permis de dresser l’état des lieux des ressources numériques dans l’espace universitaire francophone, d’évoquer les besoins et le rôle des universités et de réfléchir à une meilleure mutualisation des ressources existantes. Les ministres ont adopté une déclaration commune annonçant des mesures à cette fin.

iDneuf
Album : iDneuf
Réunion sur les initiatives pour le Développement numérique de l’espace universitaire francophone, iDneuf.
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Une quarantaine de délégations et trente-trois ministres francophones de l’enseignement supérieur ont participé aux débats. Ces derniers se sont déroulés au centre de conférences ministériel du ministère des affaires étrangères et du développement international, en présence de représentants de l’organisation internationale de la Francophonie et de l’agence universitaire de la Francophonie, après un discours de la secrétaire d’Etat :

Madame la Ministre, chère Najat,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Chers amis,
 
Je suis très heureuse de vous accueillir aujourd’hui au Ministère des affaires étrangères et du développement international. Nous sommes réunis dans le but de contribuer à relever ensemble un défi majeur : le développement du numérique dans l’espace universitaire francophone. Cet espace doit reposer sur l’une des principales forces que nous avons en partage : la langue française. Avec aujourd’hui 275 millions de locuteurs dans le monde, nous pourrions, si les prévisions des démographes s’avèrent exactes, être 750 millions de francophones d’ici à 2050. Ces projections ne doivent pas masquer le fait que notre langue et nos cultures ne seront partagées par le plus grand nombre – y compris dans des pays « dits francophones » – que si nous sommes en mesure de les rendre accessibles. Le déploiement des technologies numériques peut nous y aider, sans pour autant remplacer les autres outils de transmission de la langue et du savoir.
Investir dans le développement d’un enseignement supérieur d’excellence, porté notamment par l’outil numérique, représente une opportunité formidable de développement socio-économique pour l’ensemble de notre espace francophone, pour le rayonnement de sa diversité culturelle comme pour sa compétitivité économique.
Le numérique est aujourd’hui présent dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Et il est tout à fait naturel que les modes de transmission du savoir et que nos systèmes de formation soient bouleversés par les avancées qu’apporte le numérique. Or, paradoxalement, ce sont peut-être nos systèmes d’enseignement  qui, pour l’instant, ont le moins rapidement intégré cet outil dans leur manière de fonctionner, leurs investissements, leurs dispositifs.
 
Les enjeux d’accès aux savoirs dans les pays francophones, notamment dans les pays émergents ou en voie de développement,  constituent autant de défis à relever.
J’en citerai quelques-uns :
  • Le défi de l’accroissement du nombre d’élèves potentiels, notamment sur le continent africain. Le pourcentage de la population qui a accès à l’enseignement supérieur y est actuellement relativement faible, de l’ordre de 7%. Il va fortement augmenter dans les prochaines années, en pourcentage et en valeur absolue. Dans certains pays, on assiste actuellement à une augmentation de la population étudiante de 15% par an, ce qui implique un renforcement inédit des capacités de l’infrastructure d’enseignement supérieur ;
  • Le défi du développement des infrastructures numériques, de manière à soutenir des formations supérieures accessibles au plus grand nombre – cela nécessite un accès fiable à l’énergie électrique, qui reste un problème dans de trop nombreux pays ;
  • Le défi  des contenus des formations, qui doivent être adaptés aux besoins de nos économies et à même de permettre l’insertion professionnelle de nos jeunes diplômés afin de les conduire vers l’emploi ;
  • Le défi, enfin, de l’humain. C’est un bouleversement pour l’apprenant d’être placé au centre d’une « pédagogie inversée », où les élèves commencent à se former avant de développer les interactions avec les enseignants. Et c’est un bouleversement pour les enseignants d’être moins des formateurs que des animateurs, des entraineurs, des « coaches » pourrait-on dire en bon français.
Nous avons tous conscience, ici, de ces défis : ils feront l’objet, aujourd’hui, d’une réflexion particulière dans chacun des quatre groupes de travail.
 
Je suis pour ma part convaincue que notre volonté politique nous permettra de les surmonter en nous appuyant sur les opportunités offertes aujourd’hui par le développement du numérique.
Le secteur des technologies numériques connaît globalement une très forte croissance. Il investit aujourd’hui tous les domaines, y compris celui du développement et de la francophonie. J’aurai d’ailleurs le plaisir d’accueillir ici-même le mois prochain avec Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du numérique, une réunion autour d’entreprises innovantes impliquées dans ces deux domaines.
Je suis fière que mon ministère soutienne des « fablabs » ou « laboratoires de fabrication » africains ou promeuve la diffusion de l’enseignement de la programmation informatique.
La France soutient aussi de nombreuses initiatives structurantes à travers des institutions multilatérales telles que la Banque Mondiale et son Université virtuelle africaine, l’UNESCO et son programme de renforcement des capacités des universités par le numérique, la Banque africaine de développement qui finance la création d’universités numériques, et bien évidemment les très nombreux projets de l’Agence universitaire de la francophonie, dont je salue l’engagement dans la préparation de cette journée.
 
Fort de ces constats, il nous faut, à mon sens, unir et concentrer nos efforts dans le sens d’une mutualisation des services et des ressources, afin de de  diminuer les coûts et de stimuler une offre de de qualité.
Nous devons innover dans les méthodes pédagogiques et former les enseignants, sachant qu’environ un tiers d’entre eux partiront à la retraite dans les six prochaines années, remplacés par de jeunes enseignants qui pourront intégrer dès le départ dans leur pédagogie les avantages liés à l’enseignement numérique.
Nous devons aussi saisir l’opportunité de ce chantier en développement pour nous interroger sur l’adéquation des contenus des formations aux réalités du marché du travail : il ne s’agit pas de plaquer le numérique sur des filières ou des pédagogies existantes et parfois vieillissantes, mais bien de valoriser de nouvelles filières de formation favorisant l’insertion professionnelle des jeunes.
Pour cela, la question de la certification et de la valorisation des diplômes préparés en ligne dans l’espace francophone est clairement à l’ordre du jour. Car nous ne devons pas nous leurrer : l’enseignement supérieur est aujourd’hui, à l’échelon mondial, un véritable marché, compétitif. Si les acteurs francophones que nous sommes ne prennent pas à temps le train de la modernisation, en particulier par le numérique, ils seront supplantés par d’autres.
 
Votre présence aujourd’hui illustre notre volonté de développer sur tous ces sujets une coopération étroite entre francophones. Les réseaux qui nous unissent sont multiples et très concrets. Et j’aime quand la francophonie peut prendre ce visage concret. Ces réseaux devraient nous permettre de dessiner ensemble un nouveau paysage de l’enseignement supérieur, fait de nouvelles formes de pédagogie, impliquant nos gouvernements comme nos établissements d’enseignement supérieur, personnels enseignants et administratifs, étudiants et professionnels désireux de continuer à se former.
Notre objectif commun est bien de permettre aux jeunesses du Nord comme du Sud, dont j’ai fait ma priorité, d’être mieux armées à la fois pour être des citoyens, mais aussi pour trouver leur place sur le marché du travail et participer au développement économique de nos pays. C’est en mettant en commun nos énergies en faveur de la mise en place d’un grand espace unifié francophone de l’enseignement supérieur numérique que nous contribuerons à la diffusion et au partage des savoirs et de nos valeurs, qui sont notre bien commun.
Je terminerai en mentionnant Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche jusqu’en mars dernier, qui a porté ce projet de réunion ministérielle aujourd’hui devenu réalité. Je lui adresse un salut amical en notre nom à tous.

« Je veux un portail numérique francophone » sur TV5

Alors qu’elle lance aujourd’hui la première réunion des ministres francophones de l’enseignement supérieur sur les initiatives pour le développement de l’espace numérique francophone (iDneuf), Annick Girardin était interviewée hier sur le défi du numérique pour la francophonie par Patrick Simonin pour TV5.

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Engagée pour les «femmes d’avenir»

Annick Girardin, a ouvert la cérémonie de lancement du nouveau programme « Femmes d’avenir en Méditerranée » à Sciences Po Paris le 1er juin en compagnie de Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, et d’Elisabeth Guigou, présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Le ministère des Affaires étrangères et du Développement international soutient cette formation, qui s’adresse aux jeunes femmes de la rive sud de la Méditerranée engagées dans la promotion de l’égalité femmes-hommes.

Depuis 2013, la politique extérieure de la France est dotée d’une stratégie «  genre et développement » pour mieux prendre en compte l’égalité hommes-femmes dans les programmes de développement. La première loi sur le développement et la solidarité internationale, adoptée en juillet 2014, a fait de cette thématique une priorité transversale de l’aide française. A l’initiative notamment de la France, le Conseil de l’Union européenne a rappelé le 26 mai 2015 la nécessité de placer la promotion des femmes au cœur de l’agenda du développement durable

C’est sur ce dernier point qu’Annick Girardin a insisté lors de son discours :

Madame la secrétaire d’État,
Madame la Députée et Marraine de la promotion,
Madame la secrétaire générale de Sciences-Po,
Monsieur le Directeur international de Sciences-Po,
Mesdames et messieurs,
Chères femmes d’avenir,
Je me réjouis d’être aujourd’hui parmi vous pour accueillir la première promotion de « Femmes d’avenir en Méditerranée ».
 
Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble de nos partenaires qui ont rendu cette formation possible,  en particulier l’Institut d’études politiques de Paris, qui nous accueille aujourd’hui, et qui est le maître d’œuvre de ce programme sur mesure, que le ministère des affaires étrangères est fier de financer.
 
Je tiens bien sûr à féliciter chaleureusement les 22 jeunes femmes, de 9 nationalités différentes, venues des pourtours de la Méditerranée.
 
Vous êtes en effet marocaines, algériennes, tunisiennes, égyptiennes, turque, libanaises, palestinienne, jordanienne et syrienne. Certaines d’entre vous viennent de pays terriblement affectés, qui ont tant besoin de l’espoir que vous représentez.
 
Vous avez été sélectionnées parmi plus de 800 candidates pour la qualité et la richesse de vos parcours. Vous venez d’univers aussi varié que celui de l’entreprise, du journalisme, de l’université, de la recherche ou des ONG.
 
Mais ce qui vous rassemble toutes aujourd’hui, c’est votre engagement personnel, au sein de vos sociétés, en faveur de la défense des droits des femmes et la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, à titre personnel et collectif.
 
Votre présence aujourd’hui parmi nous, ici à l’Institut d’études politiques de Paris, consacre cet engagement fort. Je vous en félicite encore une fois.
 
Je souhaite d’abord souligner toute l’importance que la France attache à l’espace méditerranéen, que nous partageons.
 
Je l’ai vécu et ressenti lors de mes déplacements récents au Liban ou en Tunisie. Parce que nous avons une histoire commune, source de tant de liens culturels, économiques et humains, nos destins sont profondément liés. C’est donc ensemble que nous devons bâtir un avenir durable, solidaire et équitable.
 
Cet avenir doit faire toute sa place aux femmes. C’est une question essentielle, au cœur de mon action de secrétaire d’Etat au développement et à la francophonie. Elle est essentielle par souci de justice et d’équité : nous sommes au XXIème siècle et il est temps que les femmes, partout sur cette planète, accèdent dans les faits à l’égalité que le XXème siècle leur a reconnue dans le droit.
 
Elle est essentielle aussi parce qu’une société qui ne donne pas aux femmes toute leur place dans l’espace économique, social et politique, se prive de la moitié de ses talents et bride dramatiquement son potentiel de développement. C’est aussi simple que cela.
 
Les sociétés d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, c’est-à-dire la rive sud de la Méditerranée, connaissent des transformations profondes, rapides, complexes.
 
Parfois pour le meilleur – je pense à la naissance de la démocratie tunisienne – et parfois pour le pire – je pense naturellement à la tragédie syrienne. Parfois bruyantes, parfois silencieuses. Parfois radicales et décisives, parfois au contraire, fragiles et réversibles. Le pire serait de tomber dans le piège de la caricature, qui conduit à celui de l’indifférence.
 
Toutes ces évolutions, en tous cas, montrent l’immensité des défis auxquels nous sommes confrontés. Les femmes ne demandent qu’à s’engager, et les printemps arabes ont montré qu’elles jouaient un rôle déterminant.
 
Elles doivent, dans les transitions à l’œuvre, prendre toute la place qui leur revient, mettre tout leur talent au profit des économies, des sociétés, des cultures en pleine évolution. Elles représentent 60% des lauréates d’universités ; en comparaison, elles sont à peine 25% à avoir une activité professionnelle…
 
Malgré les avancées des dernières décennies, elles ont toujours moins accès à la formation professionnelle et à l’emploi. Surreprésentées dans le secteur informel de l’économie, elles exercent souvent des emplois précaires et mal rémunérés.
 
Se priver de tant de talents, de créativité, et de savoir-faire, c’est perdre un temps précieux dans la quête d’un avenir meilleur. Le défi de l’égalité entre les femmes et les hommes doit être relevé.
 
La France y apporte sa contribution. Le Ministère des Affaires étrangères s’est dotée en juillet 2013 d’une stratégie « genre et développement », qui vise à prendre en compte l’égalité hommes-femmes dans nos projets et programmes de développement. La première loi française sur le développement et la solidarité internationale, adoptée en juillet 2014, a fait de cette thématique une priorité transversale de notre aide.
 
Elle fait du plaidoyer politique au niveau de notre dialogue bilatéral avec les pays, comme dans les enceintes internationales, une même arme au service du développement et de notre vision de l’avenir des sociétés.
 
Nous défendons cette vision avec détermination, dans toutes les enceintes internationales.
 
Mardi dernier, j’étais à Bruxelles avec mes collègues européens. Nous avons demandé à la Commission de nous présenter rapidement un plan d’action pour la promotion des femmes. Nous mettrons cette question au cœur des objectifs du développement durable qui seront adoptés par les Nations Unies en septembre.
 
Parallèlement, j’ai souhaité porter un plan ambitieux pour les jeunesses du sud. Les jeunes sont l’avenir de nos sociétés, ce sont les citoyens, les parents, les entrepreneurs, les politiques de demain.
 
Investir en faveur des jeunes est une priorité. C’est un levier majeur pour promouvoir un développement durable et des sociétés stables, équitables et inclusives.
 
La France s’est engagée à mobiliser l’ensemble de ses partenaires pour la jeunesse, renforcer le dialogue politique sur le défi démographique et l’action en faveur des droits des femmes, soutenir le développement des compétences et des talents des jeunes.
Mais aussi contribuer à une meilleure santé, renforcer les actions en faveur de l’employabilité et promouvoir le volontariat et la mobilité.
 
La France soutient ainsi des projets d’autonomisation économique, politique et sociale des femmes, en particulier des femmes d’avenir… Nous vous accompagnons avec beaucoup de plaisir et d’intérêt, vous, les femmes d’avenir, originaires de cette région Méditerranée, qui portez les espoirs de tant de femmes et d’hommes de vos pays respectifs.
 
En tant que jeunes femmes, vous êtes les actrices des changements et des évolutions de vos sociétés respectives. Votre contribution aux transitions politiques, sociales et économiques est décisive, pour vous mais aussi pour nous, tant nos sociétés sont devenues aujourd’hui interdépendantes.
 
Notre avenir commun repose également sur la lutte contre le dérèglement climatique. En cette année décisive de la conférence Paris climat, comment ne pas insister sur ce point. Les femmes peuvent jouer un rôle central dans cette lutte.
 
D’abord parce qu’elles sont les premières victimes du dérèglement climatique.
Ce sont elles qui souffrent en premier de la raréfaction des ressources en eau ou pâtissent de l’utilisation du charbon de bois aux émanations toxiques.
 
Mais les femmes, bien sûr, font partie intégrante de la solution. J’ai pu le constater à maintes reprises sur le terrain. Elles trouvent le moyen de s’adapter et inventent des méthodes originales, des solutions pratiques. Je pense par exemple à ces associations de femmes qui, au Burkina Faso, fabriquent des foyers améliorés pour limiter la consommation de bois et protéger, en même temps, leur santé et celle de leurs enfants. Il y a tant d’exemples de cette créativité au féminin…
 
Les femmes portent le changement, il faut capitaliser sur cette force créative.
 
Je souhaite que votre promotion soit l’amorce d’un large réseau de femmes d’avenir en Méditerranée : pour porter la voix de la tolérance, de la paix et de la stabilité, pour être des vecteurs de changement dans les sociétés que vous représentez et pour créer des ponts entre vos pays et entre les deux rives de la Méditerranée.
 
Je vous souhaite à toutes un très bon séjour parmi nous et de fructueux échanges tout au long de ces 2 semaines.



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