Annick Girardin participait aujourd’hui à une Conférence internationale sur la République Centrafricaine, puis au Conseil des Ministres des affaires étrangères de l’UE sur le développement. La Conférence Internationale sur la République Centrafricaine a permis de faire le point sur les avancées et les perspectives dans la reconstruction de la Centrafrique, notamment à travers l’apport de « Bêkou », un fonds qui met en commun les efforts de solidarité des pays membres pour le développement de la République Centrafricaine. Cette conférence a également permis d’encourager la mobilisation des pays membres pour aider la Centrafrique à clore son processus de transition et à pérenniser pour les centrafricains l’accès aux services sociaux et administratifs.
Annick Girardin a traité notamment du financement du développement, de l’agenda post 2015, des questions de genre et des migrations :
Il y a deux grands rendez-vous ici aujourd’hui à Bruxelles, avec ce matin le sujet de la République centrafricaine, et la mobilisation de la communauté internationale, et cet après-midi le Conseil Affaires étrangères-développement. L’objectif de la réunion de ce matin, après Washington –puisque nous étions à la réunion de Washington il y a quelques semaines- c’était de mobiliser la communauté internationale avec des objectifs d’appuis financiers complémentaires à la RCA, la RCA qui a aujourd’hui réussi à conduire un certain nombre d’évolutions, que ce soit en matière de sécurité ou en matière de restructuration de la gouvernance. Je voudrais aussi pointer le succès du fonds fiduciaire Békou de l’Union européenne. C’est le premier fonds de cette nature. On voit qu’il permet d’aller plus vite, d’être plus efficace, de décaisser et d’instruire plus rapidement –ce sont souvent les difficultés des fonds fiduciaires multilatéraux. Les appels à la mobilisation ont été entendus aujourd’hui, puisque nous sommes à environ 150 millions d’Euros de contributions annoncées ce matin. On va sans doute frôler les 200 millions, sans compter la Banque mondiale et l’Union africaine. C’est donc potentiellement un vrai succès. On le saura d’ici la fin de journée. Il était important qu’on puisse redire qu’il y a plusieurs priorités, notamment la première : les élections. Il manquait 20 millions de dollars pour finaliser la préparation des élections qui doivent se dérouler avant la fin 2015. C’eut été terrible qu’on remette en cause le travail de deux années parce qu’il manquait 20 millions. Comme autres priorités dans l’accompagnement au gouvernement de transition, il y a par ailleurs également le désarmement, la justice, je l’ai rappelé ce matin dans mon discours. Il faut aussi se féliciter de la présence ici aujourd’hui de la Présidente de la République centrafricaine, Mme Samba-Panza, qui tout à l’heure a lancé un appel à la communauté internationale. L’ensemble du gouvernement de RCA est très actif. J’ai pu les rencontrer à différentes réunions à New York, à Washington, qui ont pu être mises en place. Car la RCA reste un orphelin de l’aide, tout simplement parce que l’on a plusieurs crises concomitantes aujourd’hui, et la RCA est moins portée, notamment par les médias, et donc elle mobilise moins. Cet après-midi se tiendra par ailleurs un « Conseil Affaires étrangères-développement », avec à l’agenda la préparation de la conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement qui se tiendra en juillet prochain, les migrations, le genre, et puis le renforcement de l’engagement de l’UE pour les sorties de crise. S’agissant d’Addis-Abeba, ce sera un des trois grands moments internationaux importants cette année qui doivent nous conduire à repenser notre mode de soutien au développement durable. En juillet il y aura Addis-Abeba, puis la définition des objectifs de développement durable en septembre avec la finalisation de l’Agenda post-2015, puis la Conférence climat à Paris en décembre prochain. On voit donc bien qu’Addis-Abeba sera une étape, d’où l’importance que nous y accordons. Il faut moderniser notre vision du développement. Elle doit être plus large, avec davantage d’acteurs et d’instruments qui impliquent à la fois le public et le privé. Ban Ki-Moon sera là ce soir pour l’évoquer. L’aide au développement, c’est bien sûr l’objectif de 0,7% d’aide publique au développement par rapport au PIB, objectif qui sera réaffirmé à Addis-Abeba, mais au delà, c’est aussi une solidarité qui doit s’exprimer pour les pays les moins avancés (PMA). Addis-Abeba sera un rendez-vous important et il faudra un positionnement UE solide et qui doit être arrêté tout à l’heure.
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