La secrétaire d’État chargée du développement et de la Francophonie est rentrée aujourd’hui du Koweït où elle s’est rendue à la troisième conférence internationale des donateurs pour la Syrie. Cette troisième réunion des donateurs a pour but de répondre à l’urgence humanitaire qui frappe les millions de déplacés et de réfugiés et de répondre aux besoins des pays voisins qui accueillent les réfugiés. La crise syrienne a causé la mort de 220 000 personnes, chassé 10 millions de Syriens de leur foyer et menace de déstabiliser la région toute entière.
Depuis le début de la crise, la France a mobilisé plus de 100 millions d’euros d’aide humanitaire et de projets de développement au profit des populations syriennes et des pays voisins. Laurent Fabius, qui a présidé le 27 mars à New York une réunion du Conseil de sécurité sur les chrétiens d’Orient et les autres minorités menacées au Moyen-Orient, a proposé un fonds d’aide au retour.
Dans le discours qu’elle a prononcé hier, Annick Girardin a rappelé que seule une transition politique en Syrie permettra de mettre un terme à ce drame humanitaire.
Monsieur le Secrétaire Général des Nations unies,
Son Altesse l’Émir du Koweït,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères,
Mesdames et Messieurs, Je tiens, tout d’abord, au nom de la France, à remercier Son Altesse l’Émir du Koweït pour son accueil ainsi que le Secrétaire Général des Nations unies, pour avoir œuvré au renouvellement de cette initiative. Quatre ans de guerre civile. 220 000 morts. Plus de 10 millions de Syriens chassés de leur foyer. Ma première remarque prendra donc la forme d’une évidence : la meilleure aide que nous puissions apporter, c’est de mettre un terme à ce conflit odieux. La voie est connue : elle passe par une solution politique inclusive conduisant à une véritable transition démocratique. Malheureusement, il faut se rendre à une autre évidence : trop d’acteurs continuent de préférer la guerre à la paix. Nous avons donc l’obligation d’aider, ici et maintenant, ces populations prises dans l’étau d’un régime barbare et de Daech. Cette conférence doit marquer la mobilisation de chacun, notamment des pays qui n’ont pas encore contribué à la solidarité internationale. Nous faisons collectivement face à une triple responsabilité.Monsieur le Secrétaire Général, La France s’était engagée l’an dernier à hauteur de 20 M€ pour la Syrie, elle a finalement mobilisé près du double. Cette année, pour répondre à votre appel, la France annonce une nouvelle contribution de 20 M€ au titre de l’aide humanitaire et de développement. La France contribue aussi à hauteur de XX M€ de l’effort de l’Union Européenne. Une part importante de notre aide financera l’action du Programme Alimentaire Mondial dans la région ainsi que les programmes éducatifs du HCR au Liban et de l’UNICEF en Jordanie. La France poursuivra son soutien aux réseaux de solidarité en Syrie et aux conseils locaux, en lien avec le Gouvernement intérimaire syrien. Des moyens seront consacrés au financement de programmes d’appui aux communautés hôtes de réfugiés dans les pays voisins, en priorité au Liban et en Jordanie. Nous continuerons, enfin, à accueillir des Syriens sur notre territoire, comme nous l’avons fait depuis le début de la crise.
- D’abord, aider 7,6 millions de déplacés à l’intérieur de la Syrie.
Au-delà des nécessaires moyens financiers, se pose la question cruciale de l’accès aux populations, dont la situation empire. Le régime de Bachar Al-Assad en est le premier responsable en ciblant les civils et en multipliant les obstacles à l’aide. La reconduction de la résolution 2165 a permis de poursuivre les opérations transfrontalières. Ces efforts doivent être intensifiés. Je rends ici hommage à la société civile syrienne : son dévouement est un rempart contre l’extrémisme. Nous devons la soutenir davantage.- Notre deuxième devoir, c’est d’aider 3,8 millions de Syriens réfugiés hors de leur pays. Une génération entière risque d’être sacrifiée.
Je salue le travail réalisé par le HCR et par toutes les ONG – libanaises, jordaniennes et européennes, notamment françaises – et les autres acteurs humanitaires. Mais, ces réfugiés devront pouvoir rentrer chez eux le plus vite possible. C’est un enjeu d’humanité et de dignité. C’est aussi un enjeu de sécurité régionale.
C’est pourquoi Laurent Fabius a proposé au Conseil de sécurité, ce 27 mars, la mise en place d’un fonds spécifique d’aide au retour.- Notre troisième responsabilité, c’est d’aider les pays d’accueil à affronter cette crise et à préserver leur stabilité.
J’étais la semaine dernière au Liban. J’ai pu y constater la générosité de ce pays qui accueille plus d’un million de réfugiés, soit le quart de sa population.
Le Liban ne peut faire face seul à cette charge. La France s’est mobilisée pour répondre à ce défi. L’ensemble des bailleurs doit y contribuer.
La secrétaire d’État a ensuite rencontré Khalid Suleiman Al-Jarallah, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, avec lequel elle s’est entretenue des politiques de développement, de la lutte contre le virus Ebola mais aussi de la COP21.
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