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Archive mensuelle de janvier 2015

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Défi jeunesse !

J’ai introduit et conclu ce matin une réunion de concertation avec la société civile sur la stratégie de l’Aide Publique au Développement de la France en faveur de la jeunesse. Ensemble relevons le défi de la Jeunesse ! L’engagement de nos jeunes en faveur des pays en développement est plus que jamais important !

« Etre journaliste après Charlie » à l’UNESCO

A l'Unesco, Paris

A la suite de l’attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a organisé à son siège ce matin un débat sur la sécurité des journalistes. Annick Girardin y était présente aux côtés d’Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, de Plantu et de plusieurs journalistes internationaux.

 
Madame la Directrice générale, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, Monsieur Jean Plantureux, dit « Plantu », Mesdames, Messieurs,
Je voudrais en premier lieu, remercier l’UNESCO et sa Directrice Générale, Mme Bokova, d’avoir organisé cet événement « Être journaliste après Charlie », quelques jours à peine après les évènements tragiques que nous avons connus. Je la félicite pour sa réactivité et je la remercie d’y avoir associé le gouvernement français, que je représente ce matin, pour partager avec vous un moment de réflexion. Car après la tristesse, après le recueillement qui continue, après la démonstration inouïe de solidarité que nous avons connus, vient le temps de réfléchir et de construire l’après. Avec nos questions, nos espoirs, nos idées, et nos valeurs. Après la semaine et la journée historique de dimanche, il flotte dans l’air une chose impalpable, indescriptible, mais dont on sait intuitivement qu’elle sera féconde, à condition que l’on soit demain collectivement à la hauteur de l’intérêt général. C’est notre responsabilité collective et individuelle
Cette exigence, la classe politique la partage avec la classe journalistique. Nous devons nous tourner vers le monde, qui s’est tourné vers nous et nous a tendu la main. Nous devons rester ouverts, ouverts aux autres, Nous devons éviter le repli et la haine. Nous devons rester solidaires.
Comme l’a dit le Premier ministre hier, nous devons aux Français d’être vigilants quant aux mots que nous employons et à l’image que nous donnons. Nous devons être capables, collectivement, de garder les yeux rivés sur l’intérêt général. Etre à la hauteur, cela signifie ne pas diviser la nation, rassemblée autour de ses valeurs, prendre soin d’éviter l’amalgame, et préserver la cohésion sociale
Plus que jamais, cette solidarité doit s’exprimer concrètement. Elle doit contribuer à la réponse aux défis du terrorisme et de la radicalisation. Et d’abord en se tournant vers les jeunes, à qui il faut offrir un avenir et des perspectives, ici, ailleurs. Leurs aspirations sont simples, universelles !
 
Au niveau politique, Les mesures qui vont être adoptées dans les jours qui viennent seront nécessairement accompagnées de mesures complémentaires.
Je pense tout d’abord à l’éducation, et à la laïcité.
A l’heure ou notre société de l’information, sur les réseaux sociaux, les blogs, les forums, produit autant d’émetteurs que de récepteurs, notre jeunesse doit pouvoir disposer d’outils, de filtres, de clés de lecture pour hiérarchiser l’information.
L’éducation pour apprendre à analyser. Mais aussi l’éducation pour apprendre à vivre en société.
La laïcité, C’est un gage d’unité et de tolérance. La laïcité française n’est pas comprise partout dans le monde. C’est pourtant donner la possibilité à chaque individu de croire ou de ne pas croire, sans aucune ingérence de l’Etat, sans prosélytisme dans les lieux qui fondent notre pacte républicain, sans que les religions n’interfèrent dans les affaires politiques.  Nous continuerons à l’arborer avec fierté et à l’expliquer à nos enfants. Je cite Charlie Hebdo dans son édition de ce matin : « la laïcité seule permet, parce qu’elle prône l’universalisme des droits, l’exercice de l’égalité, de la liberté, de la fraternité » ». Plus que jamais dans le monde actuel, c’est une solution à la montée des extrémismes et des fanatismes. Il nous faut donc l’approfondir. Comme l’a annoncé ma collègue Najat Vallaud-Belkacem, des livrets de la laïcité vont être mis en place dans tous les établissements scolaires, la formation des enseignants aux faits religieux sera renforcée et un enseignement moral et civique sera dispensé dans toutes les classes dès la prochaine rentrée.
 
Il y a une semaine, dans les locaux de Charlie Hebdo, des journalistes, des caricaturistes, sont morts assassinés. Ce sont des martyrs, morts pour un idéal. Des martyrs de la liberté d’expression, de la liberté d’informer et de rire, de débattre et de critiquer.
Ils ne sont, hélas, pas les premiers journalistes à tomber pour cette cause. Bien avant la folie meurtrière qui s’est abattue sur la rédaction de Charlie Hebdo, les journalistes ont été victimes de violences et ont payé de leur vie le prix de la liberté d’expression. En 2014, ce sont 66 journalistes, 11 collaborateurs, et 19 citoyens-journalistes qui ont été tués, plus de 350 placés en détention, des milliers d’entre eux victimes de harcèlement, d’arrestations arbitraires, de législations liberticides. Nous avons tous encore en tête ces noms : Ghislaine Dupont, Claude Verdon, Camille Lepage, James Foley, Steven Sotloff. Ce qu’il faut préciser, hélas, c’est que 90% de ces crimes sont encore impunis et que jamais le monde n’a été plus menaçant pour les journalistes.
Le journaliste Georges Malbrunot, présent dans cette salle, a été kidnappé pendant plus de 120 jours en Irak. Ses ravisseurs réclamaient, justement, l’abrogation de la loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques. 
Le métier de journaliste est dangereux, et la France œuvre pour la protection et la sécurité des professionnels de l’information, en temps de paix comme en temps de guerre. Elle apporte son appui aux journalistes en situation de risque dans des actions de formation, de coopération, de suivi et de plaidoyer, notamment avec l’ONG Reporters Sans Frontières et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme. En Afrique et au Proche et Moyen Orient, la France participe ainsi au suivi de la liberté de la presse et à l’aide d’urgence aux journalistes en danger dans près de 40 pays.
Elle s’est mobilisée pour cette cause dans les enceintes internationales, à l’UNESCO, au Conseil de l’Europe, à l’Assemblée générale des Nations Unies, ou encore au Conseil des droits de l’Homme à Genève.
C’est à l’initiative de la France qu’une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies a instauré, fin 2013, une journée internationale pour « la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes », célébrée le 2 novembre en mémoire de l’assassinat des deux journalistes de RFI. C’est également à l’initiative de la France et de la Grèce, que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l’unanimité le 23 décembre 2006 une résolution sur « la protection des civils dans les conflits armés », qui vise, pour la première fois, à prévenir les actes de violences à l’encontre des journalistes dans les guerres.
 
Dans le monde, un internaute sur trois n’a pas accès à un Internet libre et non restreint. A quoi sert donc la liberté d’expression si personne ne vous entend ? L’égalité d’expression et l’égalité d’accès à l’information, sont, de ce point de vue, intimement liés à la liberté d’expression.
Toujours avec Reporters sans frontières et Canal France International, la France fournit des formations de journalistes à la sécurité numérique et au contournement de la cybercensure. En déplacement en Birmanie il y a quelques semaines, j’ai pu constater à quel point ces formations dans les écoles de journalisme sont utiles à cette presse des pays en développement.
 
Vous le savez, la France défendra toujours une information libre, indépendante, corrosive, irrévérencieuse. Mais la France défend la liberté d’expression sans oublier la liberté de conviction et de croyance. Nous respectons la sensibilité des opinions partout dans le monde. Tout média a le droit de publier en France, dans le respect des lois. Chacun, s’il est heurté ou se sent lésé par une publication, telle qu’elle soit, a le droit et la possibilité de se tourner vers la justice pour faire respecter ses droits. Mais en aucun cas, on ne peut avoir recours à la violence.
A l’heure où les jeunes du monde entier, et notamment des pays du Sud, ont les yeux braqués sur nous, nous devons intensifier nos efforts, nos plaidoyers, nos soutiens.
Les dessins de presse font rire, réfléchir, édifient, et peuvent véhiculer des idées extrêmement puissantes dans un langage universel. En cela, les caricaturistes sont des sortes de fantassins de la démocratie. C’est tout le sens de l’association Cartooning For Peace fondée par le dessinateur Plantu, qui est ici. De nombreuses expositions de cette association trouvent refuge dans nos ambassades ou nos instituts. Je souhaite que cette initiative perdure.

Permettez-moi de conclure par ces quelques mots prononcés par le Premier ministre Manuel Valls hier devant la représentation nationale : « La meilleure des réponses au terrorisme qui veut précisément briser ce que nous sommes, c’est-à-dire une grande démocratie, c’est le droit, c’est la démocratie, c’est la liberté ».

Je vous remercie.

«Les enjeux de développement dans les Suds » avec l’Agence nationale de la recherche

Au colloque sur les enjeux du développement des pays du SudAnnick Girardin, a ouvert ce matin un colloque organisé conjointement par le ministère des Affaires étrangères et du Développement international et l’Agence nationale de la recherche (ANR). Il vise à présenter les résultats des programmes de recherche lancés par l’ANR en 2010 sur des enjeux de développement dans les « Suds » et sera l’occasion d’initier un chantier sur le renforcement des liens entre recherche pour le développement et politique d’aide au développement.

 

Monsieur le Président Directeur Général de l’Agence Nationale de la Recherche,

Mesdames et messieurs,
 
Je voudrais tout d’abord vous souhaiter la bienvenue, à vous – représentants des institutions et organismes de recherche, représentants des ministères et acteurs du développement, français et étrangers – qui avez fait le déplacement pour contribuer aux débats de ce colloque, organisé conjointement par notre ministère et par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance à celles et ceux qui ont préparé et permis sa tenue.
 
Ce colloque s’ouvre à un moment particulier de notre histoire, marqué par les événements tragiques qui nous ont tous choqués la semaine dernière. La République a été mise à l’épreuve. Sachons réagir en partageant des valeurs fortes, celles de la République, des valeurs que la mobilisation exceptionnelle d’hier nous intime de porter haut. En premier lieu la liberté : la liberté de penser, la liberté de chercher, la liberté de débattre. Dans l’esprit des lumières, dont les principes nous guident dans cette épreuve, continuez d’éclairer les enjeux et les choix politiques, continuez de débattre librement, au service d’un monde plus juste, plus sûr, plus équitable.
 
L’ANR apporte résolument sa contribution au débat. Je souhaite tout particulièrement la féliciter pour avoir lancé deux appels à propositions sur « les Suds ». Nous suivons de près cette initiative. Vos discussions des deux prochains jours porteront sur la restitution des résultats de ces recherches, menées dans différents champs des sciences humaines et sociales.
 
Vous débattrez également des enseignements qui peuvent en être tirés pour les politiques publiques. Ces échanges seront l’occasion de s’interroger sur la manière de renforcer les liens entre recherche pour le développement et politique d’aide au développement. Cette question est essentielle, et je souhaite que nous y apportions des réponses concrètes cette année.
 
Mais avant que vous ne vous mettiez au travail, je souhaiterais partager avec vous quelques réflexions sur les points qui me paraissent importants pour cadrer les réflexions.  
 
En premier lieu, l’action extérieure de la France en faveur de la recherche pour le développement est indissociable de l’APD française. Elle représente environ 350M€ de dépenses annuelle pour l’Etat.
 
Elle est un formidable outil de partage des savoirs et contribue résolument, depuis de nombreuses années, et de mieux en mieux, à la construction et à la consolidation d’un espace Nord-Sud, mais aussi Sud-Sud de la recherche.
Car nous sommes des partenaires – j’insiste sur ce mot – de la recherche au Sud : il nous faut renforcer le partage des connaissances, l’apprentissage mutuel et la définition conjointe des sujets et des méthodes de recherche.  
 
La France s’est dotée, pour ce faire, d’opérateurs reconnus sur le plan international, disposant d’un vaste réseau au Sud et d’un savoir-faire original et renommé.
 
Je voudrais saisir ici l’occasion qui m’est offerte pour féliciter tous les chercheurs engagés dans ces activités scientifiques d’excellence. A chaque déplacement dans un pays du Sud, je reçois des compliments sur la recherche française au service du développement, qui est souvent citée en exemple parmi les différents volets de notre coopération. Ces compliments s’adressent naturellement à notre communauté scientifique dans son ensemble et je souhaite ici vous en remercier :
  •  l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), qui dispose de 27 représentations à travers le monde, co-publie près de 50% de sa production scientifique avec des auteurs du Sud, aussi souvent que possible en langue française. C’est important pour moi, vous vous en doutez. Bien sûr, je souhaite que nous puissions dès que possible désigner un nouveau président pour cet établissement prestigieux, afin de capitaliser sur le travail de Michel Laurent pour lui donner une nouvelle impulsion ;
  • le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique (CIRAD), engagé dans des « dispositifs de recherche et d’enseignement en partenariat » à l’étranger et impliqué dans plus de 100 pays ; Un accord-cadre entre l’AFD et le CIRAD sera signé, ici-même, demain, qui montre l’exemple à suivre en termes de coopération ;
  • le réseau international des 32 Instituts Pasteur, qui joue un rôle majeur de recherche, de formation et de santé publique là où ces instituts sont établis – dont j’ai pu mesurer le rayonnement international dans le contexte de la lutte contre l’épidémie d’Ebola ;
  • les 27 Instituts français de recherche à l’étranger (IFRE), qui contribuent à la fois à une coopération scientifique d’excellence, aux débats d’idées et à la transmission des savoirs aux niveaux local et régional ;
  • au-delà, environ 200 personnes, présentes dans nos ambassades et nos consulats, mènent des actions de soutien à notre coopération scientifique ;
  • le ministère finance ou co-finance des partenariats scientifiques, qui contribuent à l’amorçage de coopérations solides et durables et à la mobilité des chercheurs, principalement celle des plus jeunes ;
  • n’oublions pas les laboratoires de recherche qui, dans nos universités, consacrent de nombreux moyens à la recherche pour le développement ;
  • et n’oublions pas le Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP), qui finance à hauteur de 4 M€ actuellement, des projets de recherche au Sud.
 
Mesdames et messieurs,
 
Vous le constatez donc avec moi : nous disposons d’une capacité (unique au monde) et d’une qualité exceptionnelle de recherche au Sud, que l’Etat appuie par des outils et des moyens appropriés. Mais nous devons et nous pouvons faire mieux encore.
 
Nos politiques d’aide au développement ont beaucoup à gagner d’une meilleure articulation avec la recherche à plusieurs titres :
-      par la connaissance, les éclairages et l’innovation que cette dernière apporte aux politiques ;
-      par la formation des chercheurs du sud qu’elle permet ;
-      par les échanges féconds qui se développent dans ce cadre entre chercheurs du nord et du sud.
 
Il faut bâtir davantage de ponts entre les chercheurs, les décideurs publics et les acteurs du développement. 
 
Nous devons rassembler nos forces à l’aube d’une année 2015 très dense :
 
2015 sera une «année climat» : il faut parvenir à un accord qui engage la communauté internationale pour des décennies. Ce sera l’occasion de définir de nouveaux modèles de développement, porteurs de croissance et d’emplois.
 
Il y aura de multiples échéances et nous devrons écouter toutes les parties prenantes, tous les acteurs : les États, mais aussi les régions, les villes, les entreprises, la société civile et, naturellement, la communauté scientifique.
 
Les travaux scientifiques que vos organismes produisent sur le dérèglement climatique et sur les problématiques qui y sont liées dans les pays du Sud sont sources de solutions et d’innovation. Nous en avons besoin, en particulier sur l’Afrique, sur les Etats fragiles, sur les petits états insulaires … Ce champ m’a été confié par Laurent Fabius. Je compte sur vous m’aider à le porter.
 
Autre enjeu global, un nouvel agenda du développement durable sera adopté au Sommet de New York à l’automne prochain. Il conviendra de veiller à ce que le dispositif français de recherche favorise, par l’interdisciplinarité, l’émergence de solutions concrètes.
 
Mais les priorités que je nous ai fixées ne s’arrêtent pas à cet agenda international. Je souhaite que nous mettions la jeunesse au cœur de nos priorités et que nous misions davantage sur l’innovation pour faire de notre aide un levier d’initiatives qui changent la donne au Sud.
 
Ce dernier enjeu est essentiel. C’est par des innovations et des manières d’aider plus innovantes, ouvertes à des acteurs de divers horizons, qu’il sera possible de mieux répondre aux attentes, d’utiliser nos ressources plus efficacement. La recherche française doit contribuer à produire des innovations qui soient massivement applicables et durables pour le sud, en particulier pour répondre aux besoins des populations les plus pauvres. La valorisation des innovations et des initiatives locales, et l’aide à la diffusion et à la reconnaissance internationale des produits de ces activités sont essentiels pour le développement durable.
 
Quant à la priorité « jeunesse », elle doit orienter autant que possible vos recherches. Les jeunes de 15 à 24 ans à 90% dans les pays en développement ou émergents. Ils devraient être 1,5 milliard en 2035. Cette jeunesse en croissance constante constitue à la fois une opportunité formidable pour le Sud et un risque explosif, si nous ne lui donnons pas les moyens de s’insérer dignement dans la société. Il est plus que jamais nécessaire de cerner les contours de cette population, d’en discerner les dynamiques. Aidez-nous à transformer cette priorité en objectifs ambitieux et réalistes.
  
 
Les travaux scientifiques qui seront présentés au cours de ce colloque me semblent particulièrement pertinents pour éclairer notre politique de développement :
i)            la construction des savoirs liés aux migrations ;
ii)          les enjeux de gouvernance et de régulation dans les pays du Sud ;
iii)         la pluralité des modèles de développement ;
iv)        les enjeux de santé et de protection sociale ;
v)          la transformation de la place des femmes au Sud.
 
Sommes-nous assez coordonnés entre nous tous sur ces sujets et sur d’autres, qui sont prioritaires ? Les chercheurs prennent-ils toute la mesure des enjeux politiques liés à ces thèmes et les intègrent-ils suffisamment dans leur réflexion scientifique ? Les décideurs politiques parviennent-il à tirer toute la substance proposée par la recherche ?
 
Poser ces questions, c’est déjà y apporter une forme de réponse. Mon message est simple : nous ne nous rapprocherons jamais assez, nous ne travaillerons jamais suffisamment ensemble ! Il faut donc poursuivre, plus que jamais, dans cette voie du rapprochement, du dialogue et de l’écoute mutuelles.
 
 
Mon souhait est que vous puissiez parvenir à une feuille de route et que nous nous fixions une année pour avancer dans sa mise en œuvre.
 
Je demande donc à la Direction Générale de la Mondialisation, du Développement et des Partenariats du ministère de piloter cet exercice avec le ministère chargé de la recherche et de finaliser avec vous un document qui puisse être utilisé comme référence pour l’action des organismes de recherche comme des services de l’Etat.
 
Et je souhaite que nous nous retrouvions dans un an, afin de dresser un premier bilan des recommandations qui auront émané de vos travaux.
 
Je vous renouvelle tous mes remerciements pour votre présence aujourd’hui et pour votre engagement, je souhaite le meilleur succès à ce colloque et vous invite à continuer à chercher librement et à contre-courant, car c’est ainsi, et pas autrement, que nous trouverons, avec vous, le bon chemin …

Les voeux aux équipes du ministère

Annick Girardin a souhaité hier soir une bonne année 2015 aux équipes de la Direction Générale de la Mondialisation du ministère. Après avoir reçu de leur directrice Anne-Marie Descôtes ses meilleurs vœux pour l’année 2015, elle a remercié l’ensemble du service pour leur travail et leur engagement au service de la France.

 

 

Madame la Directrice générale, Mesdames et Messieurs les directeurs, Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,  

Mesdames et Messieurs, chers amis,

 

Merci, Madame Descôtes, pour les mots sympathiques et les vœux que vous venez de m’adresser au nom de la Direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats.

Comme vous le savez, cette cérémonie des vœux est pour moi une première et c’est avec un plaisir sincère que je vous retrouve ici, dans le hall de notre site de Convention, pour ce traditionnel moment de partage. Recevez tous de ma part et de la part de mes collaborateurs du cabinet tous nos vœux chaleureux de succès professionnel, mais aussi, car c’est tout aussi important, de bonheur personnel et de santé pour vous-mêmes et pour vos proches.

Cette année 2015 aurait bien sûr pu mieux commencer. La France a été durement touchée, dans sa chair. La République est mise à l’épreuve. Mais nous ne devons céder ni au pessimisme, ni au défaitisme. C’est parce que nous avons en partage des valeurs fortes, celles de la République, que nous saurons faire face à la menace terroriste, que nous saurons trouver les mots justes pour combattre les fanatismes, que nous saurons affronter avec courage les défis du XXIème siècle en construisant un monde plus juste, plus sûr, plus équitable.

 

Comme l’a très justement rappelé le Président de la République, François Hollande, «la liberté sera toujours plus forte que la barbarie. La France a toujours vaincu ses ennemis quand elle a su justement faire bloc autour de ses valeurs.» La liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, mais aussi la tolérance, et bien sûr la solidarité ! Voilà les valeurs que nous devons faire vivre. La mobilisation exceptionnelle d’hier est la meilleure preuve que nous pouvons y arriver.

 

Mais cette mobilisation nous oblige. Elle nous oblige collectivement et individuellement. Vous êtes pleinement impliqués, je le sais. J’ai pu le mesurer à l’occasion de nos rencontres, à la lecture de vos productions et lors de nos échanges sur les nombreux sujets sur lesquels nous travaillons ensemble. J’ai pu apprécier le dévouement, la compétence et l’engagement qui sont les vôtres. Nous avons tenu il y a quelques semaines une réunion de travail avec l’ensemble des directeurs et délégués, qui a été je crois extrêmement fructueuse et m’a permis de fixer ou de préciser les orientations que je souhaite donner à notre action. Je rencontre régulièrement votre direction générale. Nous essayons de mettre en place des méthodes de travail fluides et efficaces, pour travailler au mieux à notre mission qui est des plus exigeantes, Laurent Fabius l’a rappelé la semaine dernière. Veillons sans cesse à les améliorer, pour répondre efficacement aux échéances qui se profilent.

En ce jour qui nous rassemble, je veux associer à ces vœux de nouvel an nos collègues du réseau, qui travaillent au plus près du terrain et dont j’ai pu aussi mesurer l’engagement à l’occasion de mes déplacements, avec les moments difficiles que cela implique parfois pour eux, notamment dans les pays où la sécurité ou la situation sanitaire restent précaires.

J’ai une pensée particulière pour nos collègues de Guinée, qui ont maintenu une activité stratégique dans des conditions difficiles depuis le début de l’épidémie Ebola.

L’année écoulée, vous l’avez rappelé Madame la directrice générale, a été une année charnière, jalonnée par plusieurs évènements marquants. J’en citerai six :

  1. l’adoption de la loi d’orientation et de programmation relative au développement et à la solidarité internationale, qui rénove et modernise profondément notre politique de développement ;
  2. la mise en place du CNDSI (Conseil national du développement et de la solidarité internationale), créé par cette loi, et la réaffirmation par cette même loi du rôle de la CNCD (Commission nationale de la coopération décentralisée) ;
  3. l’édification de nouveaux opérateurs intégrés, Business France et Expertise France et l’entrée d’Atout France dans le périmètre de notre ministère avec l’extension de ses compétences sur le commerce extérieur et le tourisme ; 
  4. le renforcement du rôle de notre ministère dans la promotion de l’attractivité de la France, sous toutes ses formes : économique, universitaire, sportive ;
  5. le sommet de Dakar, qui a renouvelé la gouvernance de l’Organisation internationale de la Francophonie en mettant l’accent sur la jeunesse et les femmes ;
  6. l’épidémie d’Ebola, qui nous a obligés à construire très rapidement une réponse adaptée en faisant travailler ensemble plusieurs ministères et directions aux compétences diverses.

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive !

 

Je sais combien les équipes de la DGM ont contribué à toutes ces avancées et toutes ces réformes qui ont requis également des évolutions et des adaptations dans vos organigrammes, vos méthodes de travail et jusque dans votre organisation spatiale puisque je sais que nombre d’entre vous ont ou sont en train de changer de bureau afin de permettre un regroupement et une distribution plus rationnelle des services au sein de ce bâtiment. La DGM et le centre de crise ont aussi évolué, à la demande du Ministre, afin de mieux prendre en compte les enjeux liés aux crises et à leur suivi.

Je veux donc ici rendre hommage à cette capacité d’adaptation, à cette résilience, pour employer un terme à la mode, dont vous avez fait preuve, et qui sont des qualités essentielles dans le monde d’aujourd’hui.

 

Je l’ai dit, l’année 2015 sera une année déterminante  et ce qualificatif revêt, tout son sens. Car plusieurs échéances cruciales pour le développement durable de la planète nous attendent.

Les grandes lignes de notre action pour l’année à venir s’inscrivent dans un agenda international riche et ambitieux sur la route exigeante du développement durable :

 

Premier enjeu : la définition des objectifs de développement durable : chacun reconnaît la contribution des objectifs du millénaire pour le développement à la mobilisation des bailleurs vers des objectifs convergents. Chacun peut aussi constater les résultats impressionnants qu’ils ont permis d’atteindre.

Mais chacun reconnaît dans le même temps que le monde a changé : les défis auxquels nous faisons face ont évolué, les cartes de la richesse et de la puissance ont été redistribuées. C’est pourquoi il nous faut aboutir à un agenda universel dépassant le clivage Nord-Sud, intégrant pleinement toutes les dimensions du développement durable, et s’attachant à mobiliser tous les outils financiers pour y parvenir. Les travaux menés en 2014 ont largement ouvert la voie sur ces sujets : à nous de transformer l’essai en 2015 en concertation étroite avec nos partenaires européens. Addis-Abeba sera un grand rendez-vous sur le financement du développement, que nous préparons dans le cadre d’un groupe de travail du CNDSI. Des idées neuves doivent émerger. L’APD restera le cœur du financement du développement, en particulier dans les pays les plus vulnérables. Mais l’APD ne pourra tout financer seule, évidemment. Elle ne suffira pas à combler l’ampleur des nouveaux besoins de financement de la couverture sanitaire universelle aux défis environnementaux. Il faut moderniser notre vision du financement du développement. Mais, si vous me permettez l’expression, « je prêche devant des convaincus » !

 

Je pense à la mobilisation des ressources propres des pays, qui constituent la première des sources de financement pour le développement, la plus durable. La transparence des revenus tirés des matières premières et la lutte contre l’évasion fiscale sont à cet égard indispensables pour permettre de financer le développement. L’obligation de transparence doit être un principe clé du financement du développement dans l’agenda post-2015. Il faut aider à la création d’un environnement économique et financier mais aussi commercial ou technologique propice au financement du développement durable.

Au-delà, je tiens également à souligner l’importance d’une association de TOUS les acteurs du développement. Les entreprises, en particulier, qui ont une responsabilité dans le développement, et doivent respecter certains critères, mais aussi les collectivités territoriales. Il faudra mobiliser toutes les bonnes volontés. Dans ces débats, je vous demande de jouer tout votre rôle.

 

Enfin, nous devons poursuivre le développement de financements innovants, permettant de financer de manière pérenne des biens publics mondiaux, la TTF bien sûr, mais aussi le don par SMS ou l’arrondi solidaire. Nous devons avancer sur ces chantiers.

 

Le second enjeu de cet agenda sera bien sûr le climat, et la COP21. Vous le savez, la présidence française se fixe plusieurs objectifs : un accord juridiquement contraignant s’appliquant à tous; des engagements nationaux de réduction des émissions suffisamment ambitieux pour permettre une trajectoire globale compatible avec la limite des + 2° d’ici la fin du siècle : cet objectif devra être atteint, même si cela nécessite beaucoup de persévérance  un paquet financier mobilisant ressources publiques et privées et assorti de mécanismes efficaces de transfert de technologie et de renforcement des capacités ; un agenda des solutions qui permette de traduire la mobilisation de tous les secteurs de la société, dans le monde entier, en faveur de la lutte contre le changement climatique et ses conséquences.

Paris Climat 2015 sera aussi l’occasion d’accompagner les pays les plus pauvres et plus vulnérables dans la mutation de leurs systèmes énergétiques. Nous avons vis-à-vis de l’Afrique et des petits Etats Insulaires, une responsabilité particulière, celle de faire en sorte que Paris Climat 2015 ne les oublie pas, à la différence de ce qui s’est produit à Copenhague, et qui explique peut-être que les résultats escomptés n’ont pas été atteints. Laurent Fabius m’a confié la responsabilité du suivi de ces acteurs. Et j’ai pu constater à Lima combien ils avaient besoin de soutien. Ne les décevons pas. J’y consacrerai une part significative de mon temps cette année. 

Nous devons être totalement mobilisés, j’insiste sur ce point, pour contribuer à la réussite de ces deux échéances majeures. D’ici quelques semaines, nous organiserons une session spéciale et élargie du CNDSI pour échanger à leur sujet avec nos partenaires. Plus largement, chacun, à son niveau,  dans son secteur de compétences, aussi périphérique soit-il par rapport à ces échéances, doit se sentir investi de la mission de contribuer à leur succès.

 

 

Vous l’imaginez aisément, notre action ne se réduira évidemment pas à ces deux priorités, même si elles mobiliseront une grande partie de nos énergies.

 

2015 sera l’année européenne du développement, dont le lancement a eu lieu à Riga vendredi dernier : ce sera l’occasion de réexpliquer à nos concitoyens toute l’importance et la raison d’être de  notre action en faveur du développement. Mais je n’ai pas de doute que les Français sont attachés à la politique de développement. Malgré la crise, malgré les difficultés économiques et sociales, les Français font le choix de l’ouverture sur le monde et de la solidarité. Parce qu’ils ont compris que l’avenir n’était pas dans le repli, mais dans la construction d’un monde plus juste et mieux régulé, seule voie de salut pour nous et pour les générations à venir. Je l’ai vu moi-même lors de la semaine de la solidarité internationale en novembre dernier : sur le terrain, partout en France, la solidarité est une valeur qui rassemble et qui fait agir. A nous de savoir encourager et accompagner ces initiatives.

 

2015 sera aussi, en  matière de développement durable, l’année de l’innovation. Pour accompagner ce mouvement, je souhaite une forte mobilisation : je vais relancer, en lien avec l’initiative portée par le Président de la République « la France s’engage », un concours autour de l’innovation au sud, sous toutes ses formes. Je compte sur vous pour mobiliser les postes sur cette thématique, notamment grâce au PISCCA, ce financement FSP de « projets innovants des sociétés civiles et coalitions d’acteurs »  que nous lançons cette année. L’innovation sera l’un des thèmes portés par la fondation franco-africaine pour une croissance partagée, que préfigure actuellement Lionel Zinsou, et dans laquelle vous vous impliquez.

 

Je l’ai dit il y a quelques jours également à vos collègues de l’AFD : l’innovation sous toutes ses formes doit guider notre réflexion et notre action.

Face à des enjeux parfois vertigineux, à des besoins immenses et à des moyens pour y répondre clairement insuffisants,, dans un contexte aussi de révolution technologique et numérique en particulier en Afrique, il nous faut faire autrement, être à l’écoute des idées et des énergies qui s’expriment autour de nous.

Innovons dans nos manières de faire, de produire, de distribuer, de consommer, de vivre ensemble. Et écoutons ceux qui nous ouvrent la voie. Créons des passerelles entre toutes les sociétés civiles ! Soutenons tous les acteurs qui osent et s’engagent, je pense notamment aux collectivités territoriales, qui ont un rôle majeur à jouer et avec lesquelles nous devons veiller à bien articuler notre action et celle de nos opérateurs. Je pense aux entreprises qui font le choix de concilier rentabilité économique et contribution à l’intérêt général. Ne perdons aucune occasion de travailler ensemble. Je pense aussi aux jeunes !

 

Le soutien à la jeunesse est en effet au cœur des enjeux de solidarité et de développement durable.

Les jeunes de 15 à 24 ans sont à 90% dans les pays en développement ou émergents. Cette jeunesse en croissance constante peut être une opportunité formidable pour le Sud. Mais elle ne le sera effectivement que si les sociétés se mettent en situation de leur offrir de réelles opportunités. Et pour que ces sociétés puissent le faire, elles ont souvent besoin d’appui.

 

Notre politique de développement doit contribuer davantage à offrir un futur à cette jeunesse. Les événements tragiques que nous venons de vivre renforcent ma détermination à amplifier cette priorité politique, car nous savons tous que pour détourner les jeunes du chemin de la radicalisation, il faut leur donner des perspectives de réaliser leur aspiration au bonheur – le respect de leur dignité d’être humain, une éducation, un travail, une prise en charge sanitaire…

Cela passe notamment par des actions en faveur de la formation et de l’emploi, de l’égalité femmes-hommes, de la santé mais aussi de la citoyenneté, tout en stimulant l’environnement économique. La question de la langue française doit aussi y avoir sa place.

L’action de la France dans ces différents secteurs pris séparément est déjà importante, mais son orientation « jeunesse » peut et doit être renforcée, et doit gagner en cohérence. Elle doit, surtout, être affichée de manière plus forte et proactive, en particulier dans notre dialogue politique et sectoriel avec nos pays partenaires. Certains présidents ont affiché leur engagement vis-à-vis de la jeunesse à New-York, nous devons les accompagner.

J’ai souhaité qu’une stratégie « jeunesse » soit formalisée pour ce début d’année. la DGM, avec l’AFD et l’ensemble des opérateurs du ministère, y sont naturellement associées. Je remercie la DGM pour sa mobilisation sur cette thématique et son pilotage.

J’évoque la jeunesse du Sud. Mais je n’oublie pas la jeunesse du Nord. Pour que la solidarité soit chaque jour renouvelée, pour continuer à tisser des passerelles entre les continents, et notamment avec l’Afrique, il faut continuer à encourager notre jeunesse à s’investir. Le président de la République s’est engagé à créer un service civique universel. Avec un volontariat à l’international rénové, je veux l’y aider. 

L’éducation est également un domaine auquel il nous faut réfléchir à la rénovation de nos outils et à la dynamisation de notre action, dans le contexte budgétaire contraint que chacun connaît. C’est un enjeu majeur pour les pays du sud, à commencer par ceux d’Afrique subsaharienne et un enjeu majeur également pour la promotion de la francophonie. Car cette francophonie – et je salue la présence parmi nous ce soir des agents de la Délégation aux affaires francophones – doit être une chance pour ceux qui y appartiennent.

A cet égard, notre réseau d’enseignement français à l’étranger constitue un atout majeur que nous devons bien sûr veiller à développer encore, dans les pays en développement comme ailleurs dans le monde. Les Instituts français et les Alliances françaises constituent aussi des réseaux sans équivalent, de même que les médias de France médias monde et TV5. Lorsque je me rends sur le terrain – et j’y suis souvent – je suis constamment émerveillée par le poids que ces différents opérateurs ont dans la vie de millions de personnes à travers la planète.

 

Enfin, je sais bien sûr qu’un certain nombre d’entre vous contribuez à des missions qui dépassent le champ de la francophonie et de l’aide au développement. Le ministre Laurent Fabius a eu l’occasion, lors des vœux qu’il a présentés aux agents la semaine dernière, de redire toute son ambition et ses attentes en matière de diplomatie économique et d’attractivité et je ne me hasarderai pas à paraphraser ou à compléter son propos sur ce point. 

Mais j’ai la conviction que ces missions recoupent en fait celles dont j’ai la responsabilité. En effet, pas de francophonie influente sans rayonnement économique et vice-versa. Comme l’a rappelé le rapport Attali, la francophonie est un formidable vecteur de promotion de nos intérêts économiques. Les liens entre francophonie et attractivité scolaire et universitaire de notre pays sont également évidents.

De même, dans le domaine du développement, nous devons non seulement veiller à faire en sorte que notre offre économique et notre aide au développement soient autant que possible en phase, mais en outre les entreprises sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans le développement durable des territoires du sud, que ce soit par sens de la responsabilité sociale qui est la leur, par intérêt, pour renforcer leur image et leur implantation dans certains pays, mais également  en réponse à des pressions de collaborateurs ou de consommateurs.

Notre politique de bourses universitaires ou de recherche en direction des pays en développement est évidemment aussi une dimension essentielle de notre aide à ces pays. Il nous faut travailler aussi ensemble au rapprochement de la recherche et de nos politiques de développement.

Outre les compétences internes à l’AFD, notre pays dispose d’excellents instituts de recherche, l’IRD, le CIRAD, les Instituts Français de Recherche à l’Étranger… Comment faire mieux travailler ensemble tous les acteurs de la recherche, au Nord et au Sud ? Comment favoriser l’innovation dans nos politiques de développement grâce à une meilleure connexion entre ces pôles ? Autant de sujets sur lesquels réfléchir et agir ensemble cette année.

 

Avant de conclure ce trop long propos, je voudrais revenir un instant sur les tragiques événements de la semaine dernière. Ils nous ont tous éprouvés. Ils nous ont tous épouvantés. Mais, j’ai la conviction profonde que les politiques publiques dont nous avons collectivement la charge ici – la solidarité internationale, la francophonie – sont au cœur de la réponse à la barbarie qui s’est déchainée en France et qui se manifeste partout. « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres » disait Nelson Mandela.

La construction d’un monde libre, plus juste et plus solidaire, c’est notre métier mais c’est aussi notre engagement.

Encore une fois, je vous dis combien je compte sur vous, je vous remercie pour votre implication, que je mesure chaque jour. Et, surtout, je vous renouvelle tous mes vœux de santé, de joie et d’espoir pour l’année 2015, pour vous et pour vos proches.

 

Marche républicaine #TOUSUNIS

Annick Girardin était, avec les membres du gouvernement français, européens et étrangers, l’ensemble de la classe politique, des journalistes et des artistes, de syndicats et de patrons, des personnalités des milieux associatifs et des dignitaires religieux, aux côtés des plus de trois millions de citoyens qui ont défilé partout en France. Jamais depuis la Libération, une marche n’avait rassemblée autant de monde à Paris.

Lancement de l’année européenne à Riga

Annick Girardin était hier et aujourd’hui à Riga pour participer au lancement de l’année européenne du développement. En choisissant ce thème pour 2015, la Commission veut promouvoir et mieux faire connaître « la solidarité internationale qui est au cœur du projet européen ». L’Union européenne occupe la première place au monde par le volume de l’aide fournie aux pays en développement.

A cette occasion, la secrétaire d’État s’est entretenu avec Neven Mimica, commissaire européen à la coopération internationale et au développement, Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi qu’avec son homologue lettone, Zanda Kalnina Lukasevica, dont le pays assure depuis le 1er janvier dernier la présidence tournante du conseil de l’Union européenne. Tous lui ont témoigné de forts messages de sympathie suite aux attaques terroristes qui ont touché la France.

Dans le discours qu’elle a prononcée sur le rôle de cette année dans sa déclinaison en France, elle a souligné l’importance des rendez-vous cruciaux de cette année : trouver un accord sur le Climat lors de la Conférence Paris 2015 et adopter le nouvel agenda sur le développement à New-York en septembre.

Mesdames et Messieurs les Commissaire, Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers délégués,

Permettez-moi tout d’abord de vous remercier pour tous vos messages de sympathie. La France a été durement touchée dans sa chair. Mais nous ne devons ni céder au pessimisme ni céder au défaitisme.

C’est parce que nous avons en partage des valeurs fortes, celles de la République, que nous saurons faire face à la menace terroriste, que nous saurons trouver les mots justes pour combattre les fanatismes, que nous saurons affronter avec courage les défis du XXIème siècle en construisant un monde plus juste, plus sûr, plus équitable.

Comme l’a très justement rappelé le Président de la République, François Hollande, «la liberté sera toujours plus forte que la barbarie. La France a toujours vaincu ses ennemis quand elle a su justement faire bloc autour de ses valeurs.»

Liberté, égalité, fraternité, devise de la République française, qui a été citée par la Première ministre de Lettonie, Madame Straujuma, hier soir lors de la cérémonie d’ouverture de la Présidence lettonne de l’Union Européenne. J’y ajoute la laïcité et bien entendu la solidarité !

Ces valeurs ce sont, bien sûr, celles de la République française, mais ce sont également celles de l’Europe, celles qui sont au cœur du projet européen.

C’est pourquoi, malgré le deuil national qui nous frappe, j’ai souhaité participer à ce moment, historique à double titre. C’est la première fois que la Lettonie exerce la présidence de l’Union européenne. C’est aussi la première fois qu’une année européenne a pour thème l’action extérieure de l’Union européenne.

C’est un choix particulièrement pertinent : au moment où s’expriment des doutes sur notre idéal commun, au moment où l’Europe apparaît comme le facile bouc émissaire des politiques d’austérité, au moment où les forces de l’obscurantisme cherchent par la terreur à diviser les peuples – et la France vient d’en faire l’expérience douloureuse – il est important de mettre à l’honneur une politique qui, plus que toute autre, incarne l’idéal de solidarité au cœur du projet européen.

Tous ici, nous sommes fiers que l’Union européenne occupe la première place au monde par le volume de l’aide apportée aux pays en développement ! Mais, si nous, nous le savons, combien de nos concitoyens européens en sont conscients ?

 

Cette nouvelle année européenne constitue donc une occasion de dire ce qu’est cette politique, de faire savoir son action et ses résultats :

  • Des chiffres, bien sûr: 19,7 Mds d’€ pour l’instrument de coopération et de développement (ICD), 30.5 Mds d’€ pour le 11ème FED, auquel la France est le second contributeur.
  • Mais c’est également une approche fondée sur une vision globale et efficace du développement, qui fait le lien entre sécurité, démocratie, gouvernance et développement.

Cette approche globale consiste également à prendre en compte le continuum entre l’action humanitaire d’urgence et l’aide de plus long terme en faveur de la reconstruction et du développement. C’est un défi qui se pose concrètement aujourd’hui dans toutes les situations de crise dans lesquelles l’Union européenne et ses Etats membres ont su se mobiliser, qu’il s’agisse de l’épidémie Ebola ou de la terrible crise que traverse la RCA.

 

Mesdames et Messieurs,

Ce n’est pas un hasard si le thème du développement a été choisi cette année. 2015, ce sera la Conférence sur le financement du développement à Addis-Abeba; l’adoption des objectifs du développement durable et la « Conférence Paris Climat 2015 ». Ces trois rendez-vous sont largement liés.

L’Union européenne a joué un rôle-clé pour enrichir la vision globale du développement, en soutenant l’idée d’un agenda post-2015 universel, innovant et ambitieux.

  • Universel, dans la mesure où il dépasse le clivage entre pays du Nord et pays du Sud, entre bailleurs et récipiendaires.
  • Innovant, parce qu’il a été conçu par les Etats en concertation avec la société civile et parce qu’il intègre les trois dimensions, économique, sociale et environnementale du développement durable, bien au-delà des Objectifs du millénaire.
  • Ambitieux enfin, parce qu’à l’image du rapport du Groupe ouvert, il ne recule pas devant la complexité des différentes problématiques liées au développement durable et offre un cadre commun et articulé pour mettre en œuvre nos actions.

Si nous voulons être à la hauteur de ces enjeux, nous devons également être en mesure d’apporter des réponses satisfaisantes et durables aux besoins de financement en mobilisant l’ensemble des acteurs et des ressources.

A cet égard, la conférence d’Addis-Abeba constituera une étape majeure. Tout en réaffirmant le rôle crucial de l’APD dans les pays les moins avancés, il faut promouvoir son rôle de catalyseur de flux financiers privés partout ailleurs.

Mais au-delà, si nous voulons que notre réponse soit à l’échelle qu’exigent les besoins et les attentes, toutes les ressources doivent être mobilisées : mécanismes innovants de financement tels que taxes de solidarité internationale, micro-dons, philanthropie ou encore réorientation d’une partie des transferts financiers des migrants vers des projets de développement local durables.

 

Mesdames et Messieurs,

L’Union européenne comme le Secrétaire général des Nations unies dans son récent rapport, le rappellent : « l’agenda post-2015 ne peut faire abstraction du dérèglement climatique. » Le dérèglement climatique est un enjeu fondamental sur le long terme, mais il a d’ores et déjà des implications concrètes en particulier pour les pays les plus vulnérables, dont certains sont menacés de disparition. Je l’ai vu moi-même : en déplacement à dans les îles Samoa en juillet dernier, je me suis rendu dans un village qui a été déplacé trois fois à cause de la montée des eaux.

Pas de développement durable sans une lutte efficace contre le changement climatique : la Conférence Paris Climat 2015 doit donc aboutir à un accord inclusif, ambitieux et juridiquement contraignant.

La tâche sera sans doute difficile mais nous observons des signaux positifs, comme :

  • le récent accord sino-américain ;
  • le fait que l’Union européenne se soit donné les moyens de peser dans la négociation en adoptant un nouveau paquet énergie-climat ambitieux ;
  • l’accord obtenu à Lima en décembre dernier qui a constitué une étape importante sur la route de Paris. Cet accord précise les contours des contributions que chaque pays devra communiquer en ce début d’année. Il contient ainsi les prémisses du futur accord de Paris

Je ne doute pas que l’année européenne du développement sera un moyen efficace pour rendre visible nos priorités afin de construire un monde plus juste, plus équitable, fondé sur une croissance durable et inclusive. Je nous fais confiance pour y parvenir, ensemble !

Permettez-moi pour conclure de reprendre la devise européenne « unis dans la diversité » parce que ce n’est qu’ensemble que nous parviendrons à relever les défis qui se présentent à nous.

 

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