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Archive mensuelle de janvier 2015

Rencontre avec la société civile du Mali

Rencontre avec la société civile malienne Rencontre avec la société civile malienne 2

Annick Girardin a reçu aujourd’hui une délégation de la société civile du Mali composée de représentants religieux, syndicaux, politiques et du tissu associatif. La secrétaire d’État a eu un échange approfondi avec ses interlocuteurs sur la situation qui prévaut au Mali. Elle a rappelé le soutien de la France aux négociations inter-maliennes d’Alger, qui vont reprendre prochainement. Cet entretien a permis à la secrétaire d’État de souligner l’importance du rôle de la société civile, y compris les autorités religieuses, pour promouvoir le vivre-ensemble, ce qu’elle n’a pas manqué de rappeler ensuite à RFI :

Mer & Océan : Soutien de la France à la Fondation Albert II de Monaco

Annick Girardin a retrouvé aujourd’hui le Prince de Monaco pour lui rappeler le soutien de la France à la Fondation Albert II, engagée pour la préservation des Océans. La France partage entièrement sa détermination à sauvegarder les ressources halieutiques et la bio-diversité maritime. Dans le discours suivant, la secrétaire d’État s’est réjoui qu’une « Plateforme Océan-Climat » réunissant des organisations de la société civile, des institutions scientifiques, des entreprises mais aussi des organisations multilatérales et des collectivités locales, se mobilise pour la COP21 :

Votre Altesse,
Monsieur le Président du Sénat, Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les Députés, Mesdames et Messieurs,
 
Ce qui nous réunit ici, aujourd’hui, c’est le même amour partagé pour la mer : une mer vivante, animée, « recommencée » pour reprendre le mot de Paul Valéry. Or, « cette mer toujours recommencée » pourrait bien se voir transformer en véritable « cimetière marin » si nous n’agissons pas dès aujourd’hui pour la préserver !
La situation est critique. Les stocks de poissons diminuent en raison de la surexploitation. Les déchets constituent de véritables continents de plastiques. La biodiversité marine, la plus riche au monde, s’effondre avec des conséquences, au Nord comme au Sud, trop souvent dramatiques. Cette mer, qui est un trait d’union entre les hommes, nous rassemble aujourd’hui, comme elle rassemble les pêcheurs de Saint-Pierre-et-Miquelon et ceux du Sénégal, confrontés à la disparition des stocks de poisson.
 
Tout ceci est accentué par le dérèglement climatique.
  • L’acidification des océans est une catastrophe pour les coraux et la biodiversité en général.
  • La hausse du niveau des mers menace l’immense majorité de la population de la terre qui vit sur les côtes.
  • Source d’abondance, l’océan devient dangereux, lorsque les évènements climatiques extrêmes se déchaînent, comme aux Philippines, ou quand il provoque la migration forcée des habitants des petites îles du Pacifique.
Au regard des enjeux, je vous remercie d’avoir répondu, présents, à l’invitation du Club Mer et Océans. Remerciements à Marc Teyssier d’Orfeuil pour avoir été à l’initiative de cette rencontre. Nous nous connaissons bien, puisque j’ai été, jeune députée, membre fondatrice du Club Mer et Océans : j’ai présidé sa commission « ressources halieutiques et industries du poisson » !
Remerciements au Président Larcher pour votre accueil mais aussi pour votre engagement à mobiliser les parlementaires pour obtenir un accord ambitieux lors de la COP 21. Si ce sont les Etats qui négocient, ce seront bien les parlementaires qui ratifieront cet accord !
Remerciements à son Altesse le Prince Albert II– je salue l’énergie que vous déployez en faveur de la préservation des Océans. Votre implication, hier, dans la Fondation Prince Albert I, aujourd’hui, dans la Fondation Prince Albert II, est connue, reconnue et écoutée. Elle met en exergue votre détermination à sauvegarder les ressources halieutiques et la bio-diversité ! Vos prises de position pour l’arrêt de la capture du thon rouge en Méditerranée ont ainsi permis une reconstitution progressive des stocks. La France soutient activement vos démarches et nous nous réjouissons du ralliement de la Tunisie au fonds fiduciaire de la Fondation.
 
 
C’est pourquoi je me réjouis que la « Plateforme Océan-Climat » se mobilise autour de la COP21. Votre énergie, pour communiquer sur ces enjeux, mobiliser et impliquer les décideurs, apporter des solutions concrètes, sera plus que nécessaire. Car, si j’ai commencé sur une note pessimiste, je finirai par une note optimiste. Paris-Climat 2015 doit être un moment historique pour la préservation de la planète, et nous avons aujourd’hui toutes les cartes en main pour réussir. J’en veux pour preuve  les travaux du groupe ad hoc des Nations Unies sur la haute mer, le 23 janvier qui sont un motif d’espoir. L’accord obtenu sur le principe d’un instrument juridiquement contraignant autour du statut des aires marines protégées (AMP), sur le partage des ressources génétiques marines et sur le transfert de technologies est une avancée prometteuse sur une route encore longue ! Si la route est encore longue, la France continuera d’œuvrer activement à la rédaction du texte et à la poursuite des négociations, en lien avec Monaco, puisque le groupe haute mer fonctionne grâce au partenariat IDDRI/Fondation Prince Albert II.
 
C’est encore le début de l’année : souhaitons à ces travaux un plein succès en 2015.
Ainsi nous pourrons à nouveau écouter les paroles apaisantes et vivifiantes du poète !

A la conférence de Berlin pour GAVI

Tous les partenaires de l’Alliance Globale pour les Vaccins et l’Immunisation (Gavi) se sont réunis aujourd’hui à Berlin pour la conférence pour la reconstitution des ressources de la période 2016-2020. Annick Girardin y a représenté la France.

Mesdames et Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement,
Mesdames et Messieurs les ministres, chers collègues,
Monsieur le Directeur exécutif de Gavi, Mesdames et Messieurs,
 
Cette reconstitution de fonds intervient à un moment particulier, marqué par la terrible épidémie qui a touché plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et continue, jour après jour, à y faire des victimes. Nous sommes mobilisés pour que cesse cette tragédie, et d’importants progrès sont enregistrés.
 
Nous le savons tous : il y aura un avant et un après Ebola.
 
Cette crise illustre l’étendue des défis qui attendent Gavi.
 
Il y a bien sûr tout d’abord l’urgence de poursuivre la lutte contre cette maladie. Cela passe en particulier par les promesses, encore ténues certes, en matière vaccinale. C’est une piste qu’il faut continuer à explorer, et je salue la décision prise par Gavi en décembre de mettre en place un mécanisme prévisionnel de financement du vaccin contre Ebola. Cette décision montre la réactivité et l’efficacité de Gavi.
Il y a ensuite la nécessité de préserver la continuité des soins. Je souhaite souligner ici la nécessité de procéder dans les pays touchés à un rattrapage massif de la vaccination des enfants. Je sais que Gavi saura se montrer à la hauteur du défi.
Enfin, au-delà de l’urgence, la crise d’Ebola replace le renforcement des systèmes de santé au centre des enjeux sanitaires. Gavi est déjà impliqué. Mais nous pensons nécessaire que l’Alliance agisse d’avantage encore et nous nous réjouissons que sa stratégie 2016-2020 le prévoit.
 
Mesdames et Messieure,
La France est fière de faire actuellement partie des tout premiers donateurs à Gavi – 4ème bailleur souverain et 2ème donateur à l’IFFIm. Elle se félicite que Gavi renforce ses programmes sur les 22 pays d’Afrique francophone.
 
La France consacre plus de 700 millions d’euros par an à la santé mondiale. Outre le soutien aux systèmes de santé apporté via l’Agence française de développement, elle est un contributeur majeur de la réponse internationale aux maladies, qui s’appuie sur trois grands partenariats, le Fonds Mondial, Unitaid et Gavi. Ces trois initiatives internationales sont, pour nous, indissociables. Elles se renforcement mutuellement et contribuent à améliorer la santé des populations concernées.
 
J’ai le plaisir de vous confirmer que la France, fidèle à son engagement auprès de Gavi et à son rôle sur les financements innovants, va maintenir et renforcer sa contribution.
  1. Tout d’abord, en maintenant un effort budgétaire conséquent, avec un décaissement de 365 millions d’euros sur la période 2016-2020. Il s’agit là de la poursuite de nos engagements dans l’IFFIm ;
  2. La France a décidé de prendre un nouvel engagement de contribution à l’IFFIm, qui porte sur un montant additionnel de 150 millions d’euros ;
  3. Enfin, je suis heureuse de pouvoir vous faire part d’une initiative pilote, que nous avons pu mettre au point avec Gavi et la fondation Bill et Melinda Gates. La France va ainsi mettre à disposition de Gavi une somme de 100 millions d’euros, sous la forme d’un prêt concessionnel de l’Agence Française de Développement, remboursé à terme par la Fondation Gates. La France assure le financement de la concessionnalité et la mise à disposition immédiate de cette somme. Gavi ne supporte aucun coût. Ce mécanisme innovant permettra, par un effet de levier mutuel, d’accroître notre engagement pour les programmes de Gavi.
Je souhaite saisir cette occasion pour remercier très chaleureusement la Fondation Bill et Melinda Gates pour son soutien exceptionnel à cette opération, et plus généralement pour l’ensemble de son appui indéfectible à la cause de la santé dans le monde.
 
Mesdames et Messieurs,
La France, son réseau diplomatique et sa forte tradition nationale d’innovation en matière de vaccins, est plus que jamais aux côtés de Gavi et de tous les membres de ce partenariat pour sa stratégie 2016-2020.
Je vous remercie.

Clôture de l’année internationale de l’agriculture familiale, Conseil économique, social et environnemental, Paris

L’Année internationale de l’Agriculture familiale s’achève.  Cette pratique est un moyen de lutter contre la pauvreté et de préserver notre environnement. Annick Giradin a salué, dans le discours prononcé ci-dessous, les nombreux acteurs français (organisations professionnelles agricoles, ONG, collectivités locales, établissements publics) qui se sont mobilisés tout au long de cette année :

Discours au CESE

Discours au CESE

 
Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis d’être ici aujourd’hui, au côté de Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt pour non seulement faire un bilan de l’engagement de la France et de l’ensemble des acteurs français dans l’année internationale de l’agriculture familiale, mais aussi pour marquer mon souhait de poursuivre notre action.
 Je tiens tout d’abord à remercier Henri Rouillé d’Orfeuil pour son implication déterminante dans l’animation de cette année internationale en France ainsi que l’ensemble des membres du comité de pilotage.
 L’agriculture familiale est un thème sur lequel la France est très engagée depuis de nombreuses années.
En lançant l’année internationale de l’agriculture familiale en France, nous avons souhaité attirer l’attention des Français, mais aussi de nos partenaires au développement, sur l’importance des agricultures familiales dans la lutte contre la faim et la pauvreté et convaincre que, loin d’être passéiste, l’agriculture familiale, ou plutôt les agricultures familiales, constituent une réponse moderne aux défis de la planète : la lutte contre la faim avant tout, mais aussi le défi de la pauvreté et le défi environnemental.
 Au terme d’une année intense, on peut dresser un bilan positif de notre action collective : la richesse et la diversité des initiatives menées tant au niveau national qu’international – plus d’une centaine – et l’importance de l’engagement collectif de tous les acteurs français en sont deux témoignages.
 Je tiens à vous remercier, vous tous ici présents, pour votre mobilisation en tant que responsables et représentants de la société civile, d’organisations agricoles, de collectivités territoriales, de centres de recherche agricole, d’établissements scolaires, du conseil économique social et environnemental.
 
 
Je voudrais, en ce qui concerne plus particulièrement l’action et la mobilisation de mon ministère, mentionner deux résultats tangibles acquis en 2014 en faveur des agricultures familiales – je ne reprendrai pas l’ensemble des éléments que mes collaborateurs ont eu l’occasion de vous présenter au cours des tables rondes de ce jour.
  1. Le premier est l’adoption en juillet dernier par la France de sa première loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale. Cette loi fait du soutien aux agricultures familiales et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle une des priorités de nos actions de développement. Elle confirme notre engagement en faveur des agricultures familiales, au cœur de la stratégie de sécurité alimentaire de l’Agence française de développement.
  2. Le second résultat, qu’il nous faudra consolider, est celui obtenu dans le cadre des négociations internationales en cours pour la définition des objectifs de développement durable.
 La France a fortement soutenu un objectif relatif à la sécurité alimentaire et a été proactive pour que l’importance de l’agriculture familiale soit explicitement mentionnée dans les cibles, de même que l’emploi en zone rurale, la durabilité des systèmes de production et la priorité à la lutte contre la malnutrition, notamment infantile et maternelle.
Grâce à un travail de concertation avec la société civile, les enjeux de l’agriculture familiale sont au cœur de l’objectif n°2 : je pense en particulier à la question de l’égal accès aux terres, de la diversité des semences, mais aussi de la qualité des sols, qui sont des sujets essentiels pour l’environnement et ceux qui en vivent.
Si nous pouvons nous réjouir de ces acquis, auxquels notre mobilisation collective a contribué, il ne s’agit que d’une première étape.
Il nous appartient maintenant de poursuivre, ensemble, notre action. Les sept propositions de chantiers élaborées par Henri Rouillé d’Orfeuil constituent un outil essentiel et un cadre de réflexion utile pour guider l’action de chaque acteur.
 
Un des chantiers concerne plus particulièrement mon ministère : c’est celui du maintien de l’agriculture familiale dans l’agenda diplomatique international.
Sur ce sujet, soyez convaincus de ma pleine mobilisation.
 
La France poursuivra ses efforts pour promouvoir les agricultures familiales dans le cadre de ses relations bilatérales et dans les enceintes internationales où la question de la sécurité alimentaire est traitée, que ce soit au niveau de l’OAA, ou FAO, oui, je suis aussi  secrétaire d’État chargée de la francophonie ! – du comité de la sécurité alimentaire mondiale, des réunions du G20 et du G7.
 
Les deux grandes négociations à venir seront des lieux privilégiés pour continuer de promouvoir nos positions :
  • celle de l’agenda post 2015, que j’ai déjà mentionnée et qui entre maintenant dans la dernière phase de négociation ;
  • celle relative au dérèglement climatique, avec l’accueil par la France à la fin de l’année de la Conférence des Parties sur le Climat.
Nous souhaitons un accord ambitieux qui permettra, entre autres, de réduire l’impact du dérèglement climatique sur les agricultures et les agriculteurs des pays du Sud.
La voix de l’agriculture familiale, nous la porterons dans l’alliance pour une agriculture intelligente face au climat – et vous savez que la France est déterminée à le faire, car cette alliance doit répondre aux attentes des paysans.
 
Je pense en particulier aux enjeux du Sahel, où sécurité alimentaire, dérèglement climatique, lutte contre la dégradation des terres et accès à l’énergie sont liés.
 
Car Paris, c’est aussi un plan d’action qui réponde aux attentes des populations les plus exposées à la crise climatique. Ce sont souvent les agriculteurs, car ils sont en prise directe avec le climat. Ils doivent être protégés. C’est pour cela que l’adaptation est une priorité pour Paris Climat 2015. Mais l’agriculture, notamment l’agroforesterie, c’est aussi le stockage du carbone dans les sols, et donc une solution face au dérèglement climatique.
 
Nous aurons, cher Stéphane, plusieurs rendez-vous tout au long de l’année pour prolonger ces échanges. Je pense au rendez-vous organisé par le CIRAD en mars sur la recherche pour l’agriculture sur le climat, ou encore au pavillon France à l’exposition universelle de Milan, qui devra être un lieu de débat et d’échanges.
 
Nous poursuivrons et renforcerons, notamment au travers des projets soutenus par l’Agence française de développement, notre soutien aux agricultures familiales sur de nombreuses thématiques figurant dans les autres chantiers proposés : dans les domaines du foncier et de la gestion durable des ressources naturelles, en favorisant en particulier les transitions agroécologiques. Mais aussi dans les secteurs de la formation professionnelle, du conseil technique et du financement.
Nous accompagnerons également l’émergence d’initiatives multi-acteurs de soutien à l’agriculture familiale, portées par des acteurs économiques soucieux d’améliorer leur impact social et environnemental
 
Je voudrais enfin évoquer un sujet au cœur de mes préoccupations : celui de la jeunesse, pour laquelle une stratégie est en cour d’élaboration par mes services. L’accompagnement de la jeunesse en milieu rural en constitue un des axes.
 
Selon le CIRAD, l’Afrique subsaharienne est la seule région du monde qui sera majoritairement rurale jusqu’au milieu des années 2030.
 
Or le contexte actuel dans les zones rurales est peu incitatif pour les jeunes. Les conditions de travail et de vie sont plus difficiles qu’ailleurs, qu’il s’agisse de l’accès à l’emploi ou aux services de base.
La jeunesse rurale ne pourra rester, vivre et se développer dans ses territoires que si les conditions de vie et l’attractivité économique y sont améliorées et si l’insertion des jeunes trouve une réponse à l’échelle.
Les agricultures familiales présentent un fort potentiel d’emploi et de revenus. L’insertion professionnelle des jeunes dans les filières agricoles, à travers la formation, l’accompagnement à l’installation, l’accès au foncier et au financement et l’appui à la prise de responsabilité collective des jeunes en seront des axes principaux.
La forte mobilisation autour des agricultures familiales dont nous avons su faire preuve en 2014 doit se poursuivre. Cette journée de bilan a permis de préciser les grands axes de notre action future. Il convient maintenant tous ensemble de poursuivre notre engagement et de fédérer nos efforts pour permettre aux agricultures familiales de répondre aux grands défis qui sont à relever aujourd’hui.

Remise de l’insigne de l’ordre national du Mérite à M. Henry Masson

© Ouest France

© Ouest France

Annick Girardin était aujourd’hui à Rennes. A l’Hôtel de Blossac, siège de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne, elle a élevé au rang de Chevalier de l’ordre national du mérite Henry Masson, conservateur régional des monuments historiques. En plus de ses nombreuses missions, celui-ci a également conduit depuis 2009 la campagne de valorisation patrimoniale de Saint-Pierre-et-Miquelon. Une référence que la secrétaire d’État n’a pas oublié de mentionner dans son discours de remise :

Mesdames et Messieurs,
Cher Henry,
C’est un honneur de venir ici, à Rennes, pour te remettre l’insigne de l’ordre national du mérite. Je t’ai connu, Henry, quand tu étais en mission, chez moi, dans l’archipel de Saint Pierre-et-Miquelon en 2009 afin d’en présenter le patrimoine à la Commission Nationale des Monuments Historiques, mission que j’avais d’ailleurs sollicité en tant que député. Aujourd’hui nous sommes chez toi, en Bretagne, région dont tu as la charge du patrimoine architectural.
Mais, et comme si tu le sais, ce patrimoine ne m’est pas étranger. Comme beaucoup à Saint-Pierre, les fondations d’une partie de ma famille se retrouvent dans les pierres d’Armorique. Voilà pourquoi ton action, qui s’est portée jusqu’à chez nous en Amérique du Nord, représente pour moi avant tout un des liens forts entre notre Archipel et ses origines bretonnes.  
Mais je ne veux pas emmurer de ce lien l’ensemble du parcours qu’est le tien et que je vais maintenant tenter de reconstruire.
Architecte diplômé en 1991 et du Centre d’études des monuments anciens en 1997, tu deviens, la même année, lauréat du concours d’architecte urbaniste de l’État, filière « Patrimoine ». Dès lors, ton parcours semble avoir suivi le même plan : tu as servi la République en restaurant le patrimoine de la France.
© Ouest France

© Ouest France

Ou, devrais-je être plus précise, de l’Ouest de la France. Angevin de naissance et étudiant des écoles d’architecture de Nantes et de Versailles, tu commences dans la fonction publique d’État en étant « architecte des Bâtiments de France » dans la Sarthe. Tu y as appris à travailler sous l’autorité des préfets et sous-préfets, mais aussi avec les élus et, surtout, avec le public. Rapidement promu en 2001 conservateur des Antiquités et des objets de la Sarthe, tu occupes cette fonction pendant plus de trois ans durant lesquels tu trouves quand même le temps de donner des cours à l’Université du Maine et à l’IUFM et de publier déjà plusieurs ouvrages.
Il y a dix ans, tu as été nommé conservateur régional des Monuments Historiques à la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne. Parce que cette région est la deuxième de France par le nombre de ses monuments historiques, ta responsabilité est importante. Appuyé des 16 membres de ton équipe que je tiens également à saluer (avec une attention spéciale à Christine), tu n’as pas simplement animé de ton expertise et de ton savoir-faire indéniable ce service de l’État. Un service héritier d’une tradition de deux siècles, pour la maîtrise d’ouvrage des travaux sur les monuments historiques appartenant à l’État, soit une dizaine de chantiers par an. Tu as aussi réussi à adapter, au cours des dernières années, ton service à d’importantes évolutions réglementaires. Celles-ci ont permis, sur les travaux pour les monuments historiques meubles et immeubles, un renforcement du contrôle de l’État, y compris sur les monuments ne lui appartenant pas. Tu n’es donc pas au seul service de l’État mais tu œuvres aussi directement pour les biens de tous nos concitoyens. C’est sur cette catégorie de monuments que se porte la majeure partie de ton travail, avec plus de trois cent chantiers par an.
 
            Le long de ce parcours, deux engagements me paraissent particulièrement saillants.
Le premier, c’est ta volonté de faire connaître notre patrimoine à nos concitoyens. Je ne pense pas seulement aux cours donnés, aux livres et aux articles écrits. Mais aussi à ton œuvre de restauration en elle-même. La restauration, inaugurée en novembre dernier, de la Métropole de Rennes est depuis considérée comme un modèle de réappropriation patrimoniale pour le public. Mais cette diffusion du patrimoine de la région ne se limite pas aux habitants et visiteurs de la Bretagne.
Elle touche aussi l’ensemble des Français quand tu fais découvrir aux téléspectateurs de France 3 les trésors que tu contribues à préserver, comme cette étonnante chapelle Saint-Gonery de Plougrescant et son clocher penché, les jardins remarquables du manoir de Kerdalo ou le château de Bienassis. Cette attention pour ce patrimoine du Nord de la Bretagne, me parle, moi qui suis née à Saint-Malo mais surtout qui y ai de la famille y résidant encore.  
Ton second engagement, et c’est celui qui, outre mon amitié, donne aussi à ma venue tout son sens, est le rayonnement de notre savoir-faire au-delà de la France. Déjà jeune architecte, tu menais tes premières missions de restaurations… en Tunisie. Tu y effectuais ton service national en coopération auprès de l’Institut National du Patrimoine à Tunis. Dans ce pays, tu réalisas une étude de terrain pour la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de la médina de Sousse et tu participas à la restauration à Sidi bou Saïd de la villa du baron d’Erlanger, cet autre grand gardien de mémoire, qui permit la préservation du patrimoine musical tunisien.
Plus récemment, en 2011, tu as rempli une mission de coopération au Laos qui t’avait été confiée par le Ministère des Affaires étrangères. Chargé d’organiser et d’animer et un atelier d’été sur le site de VatPhu reconnu patrimoine mondial par l’Unesco en 2001, tu as réussi à partager avec douze étudiants de la Faculté d’architecture de Vientiane l’expérience bretonne. Tu l’as adaptée au contexte local, pour faire un inventaire du patrimoine traditionnel du site et stimuler une sensibilisation de la population. Ces objectifs de formation et de sensibilisation ont si bien été atteints, qu’il semble qu’une deuxième mission associant des collectivités locales bretonnes dont le Conseil Régional et la Ville de Dinan (que j’aime particulièrement) soit bientôt prévue. Le Ministère des Affaires étrangères ne devrait donc pas seulement te féliciter d’avoir mené à bien les missions qui te sont confiées mais aussi d’agir toi-même en faveur de notre politique de coopération décentralisée !
 
Mais ton principal mérite ne tient pas qu’à ce rayonnement de notre culture et de notre savoir-faire. Ce qui (je pense et j’en suis d’ailleurs certaine) restera de ton service pour la République, c’est la valorisation de notre patrimoine maritime. Concernant ce patrimoine qui me tient tant à cœur, j’aperçois trois chantiers que tu mènes de front. 
Le premier, c’est de ne pas avoir seulement restreint ton action au patrimoine dans les limites géographiques de la France métropolitaine. Au contraire, tu l’as étendu par-delà les mers. Je me permets de convoquer à nouveau ton travail à Saint-Pierre-et-Miquelon, qui a commencé en 2009 et que tu continues encore aujourd’hui, notamment en décembre dernier quand tu as accompagné le Président de la République François Hollande pour lui présenter le volet patrimoine maritime. Mais je pourrais aussi mentionner ta mission, pour le compte de la Ville de Paris, sur la « Hauteville House », la maison de Victor Hugo à Guernesey.
Le second chantier, c’est celui qui tu mènes depuis 2007 pour les fortifications côtières, dont celles de Vauban, et je pense particulièrement à la Tour dorée de Camaret ou au Château du Taureau de la baie de Morlaix. Le premier site a été fait depuis patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Le second, dont tu as dirigé la fin de campagne de rénovation, est l’un des rares châteaux-forts maritimes à être ouvert au public.
Enfin, ton troisième chantier, et c’est le plus méritant et celui qui me touche le plus, c’est ton souci pour ces hautes constructions solitaires mais si vitales pour nous habitants du littoral et leurs valeureux marins. En 2011, dans le Finistère, tu as lancé la première campagne de protection des phares depuis 1862. Depuis, huit phares finistériens ont été classés au titre des Monuments historiques. Et le rendez-vous avec le public est là : les phares bretons, qui ont su conserver cette authenticité si forte, sont de plus en plus visités. Sache que ceux de Galantry, à Saint-Pierre, et du Cap-Blanc, à Miquelon, t’attendent.
Cher Henri, ce soir, c’est un grand privilège pour moi, Française de Saint-Pierre-et-Miquelon venant de Bretagne, de Normandie et du Pays Basque, fille d’une terre de marins, de te remettre cette distinction, à toi qui fait rayonner notre patrimoine par-delà les mers.
Henri Masson, au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier de l’Ordre National du Mérite.

Au lancement de l’AFETI

Annick Girardin ce matin a lancé, avec Laurent Fabius, Ministre des Affaires Étrangères, et Michel Sapin, Ministre des Finances, l’Agence Française d’Expertise Technique Internationale (AFETI). Sa création, qui regroupe six opérateurs publics actifs dans le domaine de l’assistance et de la coopération technique internationale, a été décidé afin d’accroitre les capacités de mobilisation de l’expertise technique publique française à l’international, pour. L’enjeu est répondre aux besoins grandissants des pays émergents et en développement, que ce soit en matière de politiques publiques, d’accompagnement des réformes ou de transfert de compétences et de formation.

Au lancement de l'AFETI

La secrétaire d’État y a prononcé le discours suivant :

Je suis très heureuse d’être parmi vous aujourd’hui, pour le lancement d’Expertise France, cet opérateur dont nous n’osions imaginer, il y a un an à peine, qu’il pourrait, si vite, voir le jour. Quel travail titanesque au service d’une réussite collective … Je ne peux que me réjouir de ce succès et m’associer aux félicitations adressées à tous les artisans de cet exploit, tout particulièrement à l’ensemble des équipes issues des opérateurs qui ont fusionné : Grâce à leur legs, Expertise France est d’ores et déjà reconnu.
Expertise France constitue un apport important de la loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale que j’ai défendue devant les Assemblées. Sa création illustre, comme l’ont souhaitée les parlementaires, la rationalisation en marche de notre dispositif public d’expertise technique, indispensable à un moment où il nous faut répondre à tant d’enjeux sur les terrains en développement ; et où l’appel à la solidarité, qui s’est massivement exprimé dans la rue, dans les journaux, sur les réseaux sociaux, dans l’espace public, ces derniers jours, renforce cette exigence.
Depuis bientôt 10 mois que je suis à la tête de ce secrétariat d’Etat, j’ai parcouru le monde à la rencontre de nos partenaires des pays en développement. Je les ai écoutés, j’ai pu mesurer l’étendue des possibles, mais aussi les grandes difficultés auxquelles ils font face, partout, tous les jours.
Ces difficultés ne seront pas résolues uniquement par des transferts financiers. Les financements sont indispensables, évidemment. Mais pour être dépensés utilement, ils doivent s’inscrire dans un cadre d’action publique cohérent, ils doivent accompagner des politiques et des projets de développement « appropriés » par les partenaires, pensés par eux, mis en œuvre sous leur autorité et avec eux… Les financements internationaux ne sont utiles que s’ils rencontrent des compétences locales pour les mettre en œuvre ; ou s’ils contribuent à construire ces compétences locales, à les renforcer.      
C’est prioritairement par le renforcement des capacités, que se mettent en place les conditions d’un développement durable.
 
Nous aurons l’occasion de le démontrer cette année, cruciale pour le développement. Trois grands événements rythment en effet 2015 dans ce domaine : Addis Abeba en juillet, où nous devrons montrer que nous construisons ensemble le financement du développement ; New York en septembre, où seront adoptés les ODD ; et Paris Climat 2015 en décembre.
Je crois que ce sont trois grands RDV pour l’expertise.
Addis et le financement du développement, par exemple : il va de soi que l’enjeu de soutien à la croissance des financements privés est décisif et en matière d’accroissement des ressources propres, notre accompagnement de la gouvernance financière peut faire la différence. Le savoir-faire de la France en matière de gouvernance financière est reconnu. Il nous faut le renforcer ! 
Les ODD dessinent le cadre du développement de demain. Je prendrai deux exemples, sur deux priorités.
La santé tout d’abord, avec Ebola. Cette crise nous a rappelé l’importance de renforcer les systèmes sanitaires locaux. Sans un système de santé opérationnel et solide, l’information, la prévention et la prise en charge sont insuffisantes et la pandémie fait rapidement des ravages. Expertise France, avec les opérateurs du monde de la santé qui l’ont rejoint, saura relever ce défi, j’en suis sûre.
La jeunesse ensuite. Les jeunes de 15 à 24 ans sont 1,2 milliards aujourd’hui, à 90% dans les pays en développement ou émergents. Ils devraient être 1,5 milliard en 2035. Cette jeunesse en forte croissance constitue à la fois une opportunité formidable pour le Sud ; mais aussi un risque majeur, si nous ne lui donnons pas les moyens de s’insérer dignement dans la société.
Des jeunes en butte à la frustration, à l’exclusion, sans perspective d’avenir, sans espoir d’être écoutés, respectés, considérés, sont des jeunes que nous poussons vers la violence, et dans certaines circonstances, vers le terrorisme. 
En matière de jeunesse, l’expertise va de l’appui à la formation professionnelle, au renforcement des capacités de la société civile, en passant par la formation scientifique et l’accès à l’emploi ou à l’auto-emploi, en particulier en milieu rural. Nous devons répondre aux aspirations de ces jeunes ! 
Le climat enfin. La priorité de cette année. Dans le domaine du climat, Expertise France se mobilise avec l’aide de l’AFD, pour offrir aux petits Etats insulaires et aux pays africains de l’appui dans la construction de leurs contributions à l’accord de Paris. La réalisation de ces contributions, qui sont de véritables plans d’action face au changement climatique, est indispensable à Paris, où chaque Etat prendra des engagements à la hauteur de ses responsabilités et de ses capacités. Mais au-delà, je pense à l’accompagnement des villes durables, ou aux modèles agricoles durables. 
Pour être à la hauteur de ces enjeux, je compte sur vous. Pour la première fois dans l’histoire de l’aide au développement, nous disposons d’une agence qui rassemblera de nombreuses compétences sur ces sujets essentiels, et qui  combinera ces compétences au service du renforcement des capacités au sud.
Je compte sur vous pour porter en bonne intelligence avec l’AFD notre savoir-faire, là où il sera utile, comme sauront le faire nos entreprises dans leur domaine.  
Je compte sur chacun d’entre vous pour mettre au service de cette nouvelle agence votre expérience, votre expertise, et votre enthousiasme !
Bon vent à Expertise France.
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